Annecy Paysages, une ballade d’art en ville

Ah, Annecy, son lac, sa vieille ville, son château… et ses œuvres d’art en plein air ! Pour la première édition du festival Annecy Paysage, Bonlieu Scène Nationale d’Annecy et ses partenaires créent un parcours de 23 œuvres dans l’espace public.
Devant l’imposant bâtiment à la facture moderniste qui accueille le théâtre, quatre structures en bois, à mi chemin entre la pyramide bancale et la cabane over-size, toisent les passants. Malgré leur apparence un peu brute, elle sont fort sympathiques : entre leurs pieds se nichent de grandes balançoires, déjà investies par les Annéciens.


Cette installation de l’atelier d’architecture Les Nouveaux Voisins est à l’image d’Annecy Paysages : urbain, arty et bienveillant. Les œuvres s’intègrent au paysage de tous les jours, discrètes ou monumentales, interactives ou hors de portée. Elles offrent un coup de peps à la ville – à défaut de questionner ses usages.
« Nous réfléchissons avant tout les propositions en fonction du contexte », indique Salvador Garcia, directeur artistique d’Annecy Paysages (et également directeur de Bonlieu Scène Nationale). Partant des possibilités offertes par l’intervention directe dans le tissu urbain, les artistes déploient leur univers en toute liberté.

Le maitre du « pop art » coréen Choi Jeong Hwa s’est ainsi vu offrir la fontaine de l’esplanade de l’Hôtel de Ville, où il a installé un de ses célèbres lotus, qui ouvre et ferme ses pétales au gré du temps. Succès auprès des petits et grands garanti.
Le dialogue entre la ville est la nature est un des fils rouges du festival, presque une évidence dans cette ville placée sous le signe de l’eau et la montagne. Ce qui coule moins de source, c’est de produire cinq œuvres qui mettent en scène des plantes, des arbres et de la mousse ! Point d’intégration maximal entre la ville et l’agriculture, le potager du collectif Cultures urbaines invite les habitants à cueillir et consommer ses fruits. Et sa belle découpe géométrique en mandala orne l’affiche du festival.

La nature, ça va deux minutes ? Le street art et l’art numérique ne sont pas oubliés, avec un parcours proposé par la galerie locale Art by Friends, et une installation vidéo de l’artiste Jacques Perconte au Haras. Et pour ceux qui aiment l’aventure et les projets non identifiés, vous pouvez partir à la recherche des deux cygnes noirs introduits dans le lac par Quentin Lazzareschi et Carl Marion, lauréats de l’appel à projet destiné aux étudiants et jeunes diplômés des écoles d’art, de paysage, d’architecture et de design.
La majorité des œuvres est installée dans l’espace public, visible 24h/24 au détour d’une rue ou au bord du lac. Mais si vous pensez que vous aurez fait le tour en une seule visite, détrompez-vous : les propositions végétales vont changer de visage au cours de l’été, et au moins une œuvre n’est visible que la nuit. Ce qui était une petite île-forêt l’après-midi devient une sculpture lumineuse la nuit tombée, sous les coups de projecteurs de l’artiste madrilène Javier Riera. Une géométrie poétique entre nature et technologie, douce invitation à la rêverie.
« Notre objectif pour les prochaines éditions : investir le lac ! » conclut Carine Altermatt, coordinatrice d’Annecy Paysages. Encore sous le charme de la visite, on se prend à imaginer des lotus géants flottant sur l’eau, des spectacles de projections, et des bateaux magiques…
Texte Renée Zachariou © 2018 Point contemporain

Annecy, du 30 juin au 2 septembre 2018 Les sites sont en accès libre, 7j/7, 24h/24, sauf mention contraire Vous pouvez préparer votre visite avec le site du festival : http://www.annecy-paysages.com
Visuel de présentation : Breathing Lotus Flower – Choi Jeong Hwa © Marc Domage







