A LA LUMIÈRE DE COLLIOURE

FOCUS / Film documentaire « A la lumière de Collioure »
par MAZART Production

« A la lumière de Collioure » :
Une promenade poétique sous le soleil catalan

Diffusé à partir du samedi 9 mai 2020 sur la chaîne YouTube de MAZART production, « A la lumière de Collioure », réalisé par l’historien de l’art Romain Arazm, constitue le premier épisode d’une série documentaire consacrée aux lieux qui ont fait l’histoire de la peinture.

Lever de soleil, miroitement de la lumière à la surface de la mer, citation de Charles Baudelaire : dès les premières images de ce film documentaire, le ton est donné. Ici aussi, tout n’est que « luxe, calme et volupté ». Le choix des musiques et la poésie de la voix off s’associent à la beauté des images pour proposer une sorte de parenthèse esthétisante.

Inaugurée par la comédienne Ilana Waysberg sur le quai de la gare de Collioure, la flânerie enjoint le spectateur à l’aventurer sur les chemins de l’histoire millénaire du petit port de pêche catalan.

Bien vite, les artistes font leur entrée. Délesté de toute ambition d’exhaustivité grâce à une approche très sensible des œuvres d’Henri Matisse et d’André Derain, ce documentaire revient sur la modernité inouïe de la révolution picturale qui s’est joué au cours de l’été 1905.

La caméra s’invite dans les ateliers des artistes qui, aujourd’hui encore, continuent d’être profondément marqué par la lumière, les couleurs et l’atmosphère arcadienne de Collioure.

Dans la cour du musée municipal, la peintre Marie-Christine Boisserie évoque l’influence des grands fauves. Sur un fil tendu entre la figuration et l’abstraction, sa peinture est une invitation au voyage.

Un peu plus loin dans sa galerie/atelier de la rue de la Fraternité, l’artère emblématique de la cité, Danièle Canellas réalise un paysage à l’aquarelle. Imbibé de noir, le pinceau fuse sur le blanc du papier. Le geste est assuré. A l’inverse, lorsqu’elle utilise de l’huile, l’artiste se sert d’un large couteau et disposer d’épais aplats de couleurs pures. Les maisons, le paysage, en un mot le monde se résume à des formes géométriques.

En suivant le fil conducteur de l’iconographie Colliourencque, Ilana Waysberg s’invite dans la cabane de Guylaine Legentil. Dans la droite ligne des enlumineurs, son travail est aussi minutieux que son discours empreint de religiosité, mieux, de mysticisme.

Éloignées des motifs qui ont fait la célébrité picturale du port (le phare et les célèbres barques catalanes), les toiles de la psychanalyste et artiste Annick Llory sont réalisées grâce à la technique de l’acrylique fluide. Filmée de près, la lente chorégraphie des coulures colorés sur une toile enchante l’œil et libère l’acte créateur d’une intentionnalité parfois corrosive.

Région dans laquelle une partie de son premier roman (« La Pastorale retrouvée, à paraître aux Presses littéraires), la côte Vermeille a – une nouvelle fois – attiré l’attention de Romain Arazm. Pour lui, « il s’agit d’un lieu réel considérablement élargi par le truchement de l’imaginaire picturale ».

En donnant la parole aux artistes, cette série pose élégamment la question des liens entre la peinture et le territoire mais également entre la tradition et la modernité.