ECLATS #1 CONSTELLATION PROVISOIRE

ECLATS #1  CONSTELLATION PROVISOIRE

Lény Labeaume et Camille Bouaud
Vue d’exposition Eclats #1 Constellation provisoire
photo Vincent Blesbois

EN DIRECT / Exposition ECLATS #1 CONSTELLATION PROVISOIRE
du 29 mai au 27 septembre 2020, Au Creux de l’enfer et à l’Usine du May, Thiers

Avec Emma Baffet, Chlöé Bedet, Romain Blanck, Camille Bouaud, Clément Dupont, Joëlle Forestier, Lény Labeaume, Amy Matthews, Etienne Mauroy, Stanca Soare, Amélie Sounalet, Victor Villafagne

Commissariat Aurélie Barnier

L’exposition collective Éclats propose de mettre en valeur le travail de jeunes diplômés des écoles d’art de Clermont-Ferrand, Lyon et Bourges, dans le prolongement de l’expérience des Enfants du Sabbat. Fruit d’une réflexion commune, Éclats #1 présente des œuvres réalisées spécialement pour les deux sites sur lesquels elles se déploient : le Creux de l’enfer et l’Usine du May. 

Cette première édition, intitulée Constellation provisoire, rassemble 12 artistes choisis pour leurs univers singuliers, lorsque l’école est finie et que tout commence ! Dans ce moment infiniment précieux de basculement, de multiples possibles et de merveilleuse incertitude, ils ont été invités à penser des modes de production d’aujourd’hui, écoresponsables voire collaboratifs, dans le contexte spécifique du patrimoine industriel de deux anciennes usines, au sein de la vallée du même nom. L’exposition, fondée sur l’acception personnelle de l’expérience et sur une écriture collective, vise autant à susciter des échos entre les œuvres et les pratiques, allant de la peinture à la sculpture, du dessin à l’installation, de la photographie à la vidéo, que leurs dissonances dans le temps et dans l’espace.

Réunis à Thiers à l’automne 2019 pour un séjour en immersion dans les lieux qui allaient les accueillir, les artistes ont découvert le Creux de l’enfer et l’Usine du May, la ville, son territoire et certaines de ses caractéristiques sociologiques, l’histoire de la coutellerie et de la céramique ainsi que les techniques de fonderie, plasturgie et imprimerie en rencontrant des entrepreneurs, artisans et artistes dans la région. 

Ce contexte global de production, lié aux notions de manufacture, machinerie, technologies, outils et postures physiques a nourri leurs réflexions sur leurs propres conditions de travail – l’art, contrairement à une vision pseudo-romantique, ne jaillissant guère sans labeur – et sur la distinction entre temps de réalisation et de diffusion, entre nécessité de matérialiser une conception et volonté d’en limiter l’empreinte écologique. 

Répondant à la forme de commande ainsi posée et suivant leurs démarches personnelles, ils ont collaboré avec d’autres artistes, des artisans ou entreprises et porté une attention particulière à la question du geste, au choix et à la mise en œuvre des matériaux, en privilégiant le recyclage et les ressources locales pour imaginer des pièces in-situ. Leurs recherches ont donc tenu compte de l’architecture étonnante des deux usines et de l’omniprésence de la nature, à l’extérieur comme à l’intérieur des bâtiments par le jeu des vastes fenêtres et la pénétration abrupte du rocher dans le centre d’art. Aussi ont-ils pris la mesure des espaces à l’aune de leurs propres corps, anticipant par-là l’expérience des visiteurs de l’exposition. 

Le Creux de l’enfer, porteur de la mémoire multiple d’une fabrique pluri-centenaire et d’un centre d’art depuis 30 ans, les traces de ses équipements techniques et sa maçonnerie marquée par les années, ses aspérités, ses plateaux ouverts et ses alcôves, ses qualités de lumière, ses points de vue sur la rive, la végétation et la montagne, sont en effet à l’origine de nombreux projets. D’autres, présentés dans l’Usine du May, jouent avec sa rénovation rappelant le monde du travail contemporain et l’anonymat de l’open space. Pour certains, la coutellerie, son outillage ou simplement le profil d’une lame et d’un manche deviennent motif ou moteur. D’aucuns tirent leurs lignes d’ornements, graffitis thiernois ou autres formes inscrites dans la ville. Et beaucoup explorent le concept de passage, celui des corps des ouvriers dans les lieux investis, celui du temps sur les usines, celui des habitants à Thiers, parfois pour quelques mois, celui des visiteurs aussi, celui de la vie à la mort, celui de la planète à l’ère de l’anthropocène, celui des artistes enfin, à double titre : de l’école d’art à la vie professionnelle et dans ces espaces où ils sont invités à agir pour un temps donné. Rite de passage, passage de relai ou lieu de passage sont autant d’expériences physiques et mentales renvoyant à la solitude ou la rencontre, toujours provisoires. Or les œuvres  d’Éclats #1, toutes signes d’un univers, dessinent une constellation, par essence de l’ordre de l’immuable. D’où l’ambiguïté du sous-titre, qui se révèle pourtant évidente pour évoquer à la fois l’unité et la diversité des propositions. Et c’est le propre d’une constellation de se mouvoir indéfiniment dans le cosmos et de revêtir une apparence variable selon la place de son observateur.  

Conçue comme une expérimentation collective, l’exposition repose tant sur le risque et la surprise que sur l’engagement et la confiance, en soi et dans l’autre. Sur le fond – le choix des œuvres – comme sur la forme – leurs implantations dans les usines – elle est le résultat d’un partage de connaissances, compétences et idées, de la confrontation de points de vue jusqu’à l’heureux consensus qui, in fine, fait société !

La constellation est ainsi celle de l’éclat de chaque artiste et de chaque œuvre, comme du tout provisoire, qu’ensemble ils constituent. Juste avant que tout disparaisse, tout continue. 

Aurélie Barnier, commissaire de l’exposition. 

Amélie Sounalet, Joëlle Forestier, Lény Labeaume et Clément Dupont
Amélie Sounalet, Joëlle Forestier, Lény Labeaume et Clément Dupont Vue d’exposition Eclats #1 Constellation provisoire photo Vincent Blesbois
Chloë Bedet.
Chloë Bedet.
Vue d’exposition Eclats #1 Constellation provisoire
photo Vincent Blesbois
Emma Baffet. Vue d'exposition Eclats #1 Constellation provisoire photo Vincent Blesbois
Emma Baffet.
Vue d’exposition Eclats #1 Constellation provisoire
photo Vincent Blesbois
Etienne Mauroy. Vue d'exposition Eclats #1 Constellation provisoire photo Vincent Blesbois
Etienne Mauroy. Vue d’exposition Eclats #1 Constellation provisoire
photo Vincent Blesbois
Romain Blanck et Stanca Soare. Vue d'exposition Eclats #1 Constellation provisoire photo Vincent Blesbois
Romain Blanck et Stanca Soare. Vue d’exposition Eclats #1 Constellation provisoire photo Vincent Blesbois
Victor Villafagne et Amy Matthews. Vue d'exposition Eclats #1 Constellation provisoire photo Vincent Blesbois
Victor Villafagne et Amy Matthews. Vue d’exposition Eclats #1 Constellation provisoire photo Vincent Blesbois

EMMA BAFFET
Née en 1995, elle vit et travaille dans le sud de la France.
DNSEP à l’École supérieure d’art de Clermont Métropole en 2018. La même année, elle cofonde le collectif de jeunes artistes somme toute à Clermont-Ferrand.

CHLÖÉ BEDET Née en 1993, elle vit et travaille à Clermont-Ferrand.
Diplômée de l’École supérieure d’art de Clermont Métropole en 2018. Elle est depuis membre fondatrice de l’association somme toute et du collectif d’artistes La Balise à Clermont-Ferrand.

ROMAIN BLANCK
Né en 1995 à Düsseldorf (Allemagne), il vit et travaille à Lyon.
Diplômé de l’ENSBA Lyon en 2019

CAMILLE BOUAUD
Née en 1993, elle vit et travaille à Lyon.
Diplômée des Beaux-arts de Lyon en 2019 avec les
félicitations du jury.

CLÉMENT DUPONT
Né en 1993, il vit et travaille à Clermont-Ferrand.
Diplômé de l’École supérieure d’art de Pau (DNAP en 2017) et de l’École supérieure d’art de Clermont Métropole (DNSEP en
2019).

JOËLLE FORESTIER
Née en 1994, elle vit à Charenton-le-Pont et travaille à Corbeille-en-Gâtinais.
DNSEP à l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges en 2019.
http://joelle.forestier.syntone.org

LÉNY LABEAUME
Né en 1995, il vit et travaille à Clermont-Ferrand.
Diplômé de l’école Supérieure d’Art de Clermont Métropole.

AMY MATTHEWS
Née en 1993 au Royaume-Uni, elle vit et travaille à Lyon.
Diplômée de l’ENSBA Lyon en 2019

ETIENNE MAUROY
Né en 1992, il vit et travaille entre Paris et Camaret-sur-Mer.
Diplômé des Beaux-Arts de Lyon en 2019

STANCA SOARE
Née en 1995 à Bucarest (Roumanie), elle vit et travaille à Paris.
A étudié à l’École Supérieure d’Arts et Médias de Caen -Cherboug, à l’Institut Supérieur Des Arts de Toulouse et à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Bourges où elle obtient son DNSEP en 2019.

AMÉLIE SOUNALET
Née en 1994, elle vit et travaille à Clermont-Ferrand
près un DNAP à l’École supérieure d’art des Pyrénées, Amélie Sounalet cofonde l’association somme toute en 2018 avec treize autres jeunes artistes à Clermont-Ferrand. En 2019, elle obtient son DNSEP à l’École supérieure d’art de Clermont métropole.

VICTOR VILLAFAGNE
Né en 1995, il vit et travaille en France.
Diplômé avec mention de l’ENSBA Lyon en 2019, Victor Villafagne est aussi lauréat du Prix Charles Dufraine ainsi que du Prix des Parte- naires pour son projet de Drone Sound System.

Le Creux de l’enfer – Centre d’art contemporain d’intérêt national
Vallée des usines
85 Avenue Joseph Claussat
63300 Thiers

http://www.creuxdelenfer.fr