RE-CRÉATION

RE-CRÉATION

Soo-Kyoung Lee, Mai O et Mai T, 2020, acrylique sur toile, 116 x 89 cm
à droite : Alexandra Sá, O (hum hum), 2021, Ø 77 cm  

EN DIRECT / Exposition Re-création, exposition collective à la galerie La Ferronnerie, Brigitte Negrier, Paris
Jusqu’au 27 février 2021

Avec Corentin Lespagnol, Soo-Kyoung Lee, Alexandra Sá, Laurent Fievet, Frédéric Coché

À la galerie La Ferronnerie, les couleurs et les formes se font écho, résonnent entre elles ; les œuvres de différents médiums incarnent les notions de constructions, d’architectures, et de chantier. Les différents arts sont associés et les travaux d’artistes recomposent l’espace. Au cœur de cette exposition se révèlent les notions de re-création et de récréation, l’intention de nous inciter à percevoir des interactions entre les pratiques artistiques et les références à des œuvres de l’histoire de l’art.

La photographie du Centre Pompidou de Corentin Lespagnol dévoile la culture en chantier. « Ma pratique est basée principalement sur une approche documentaire. Les objets, formes, traces, signes, les paysages urbains et naturels photographiés deviennent autant de prétextes pour créer des collections sérielles qui servent de matière première à une lecture décomposée de la réalité. » affirme-t-il. Le bâti est propice à des jeux de formes colorées dans ses photographies d’architecture. Sa photographie Loctudy présentant un monochrome bleu nous emmène vers les peintures de Soo-Kyoung Lee

Ces acryliques sur toile captivent notre regard par la diversité des formes colorées qu’elles comportent. L’artiste originaire de Corée du Sud manifeste à son habitude sa prédilection pour une gamme de couleurs vives. Ses couleurs presque flashy nous dirigent vers le néon d’Alexandra Sá. La lettre 0 est légèrement ouverte, décalée, dessinant un cercle incomplet.

L’artiste a eu carte blanche pour concevoir une installation qui répond à l’architecture et redessine les lignes de l’espace de la galerie. La notion de mouvement est au cœur de ses œuvres. Ses constructions, entre meubles utiles et inutiles, sont à la limite de l’instable. Alexandra Sá pose un regard ironique sur les choses et ses œuvres sont teintées d’un certain humour. Comme tombée sur une plaque de la couleur de son meuble, sa sculpture de peau de banane en est un exemple. Ses dessins présentent des formes colorées en rythme telles qu’elles expriment un potentiel déplacement. 

Laurent Fievet crée des vidéos à partir d’œuvres existantes. Pour Jeune fille au luth, il associe un court fragment de Théorème de Pasolini, qu’il a remonté pour en faire la matière de la vidéo, avec deux versions du Joueur de luth, tableau du Caravage. Cette vidéo fait partie d’un ensemble de 3 montages de la série Teorema fonctionnant sur le principe du diptyque dans lesquels l’artiste insiste sur les différences subtiles entre l’œuvre de référence. Ainsi, à nous de nous laisser captiver par les combinaisons d’images en mouvement dont on peut être amené à en déceler les sources.

Dans ses peintures, Frédéric Coché évoque la condition humaine. Pour lui « la peinture est une re-création. » Il puise dans l’histoire de l’art et dans les manières de peindre. Ses toiles sont souvent liées à des sujets d’actualité. Son sujet non innocent est ici caché derrière une végétation foisonnante aux couleurs plutôt vives, dans un traitement pictural, écho aux peintures impressionnistes. 

Brigitte Negrier joue encore avec une grande finesse pour associer des univers artistiques de différents médiums et nous inciter à rêver, à envisager le renouveau de formes et d’architectures tout en se remémorant des œuvres de l’histoire de l’art. Son exposition collective riche en couleurs offre un moment poétique dans une atmosphère joyeuse dans laquelle les couleurs des œuvres rayonnent entre elles.

Pauline Lisowski

Laurent Fiévet, Jeune fille au luth, 2020 n°1/5 + 1 EA, boucle vidéo, 10 mn 55 s
Laurent Fiévet, Jeune fille au luth, 2020 n°1/5 + 1 EA, boucle vidéo, 10 mn 55 s
Corentin Lespagnol, Loctudy, 2020, n°1/5, impression pigmentaire sur Hahnemühle, 40 x 50 cm   Corentin Lespagnol, Cour du Palais Royal, 2019, n°1/5, impression pigmentaire sur Hahnemühle, 40 x 50 cm
Alexandra Sá, Units ///, 2020, crayon de couleur sur papier Olin, 35 x 40 cm 
à droite : Corentin Lespagnol, Centre Pompidou, 2020, n°1/5, impression pigmentaire sur Hahnemühle, 40 x 50 cm
Frédéric Coché, Judith et Holopherne, 2021, huile sur toile, 115 x 72 cm
Frédéric Coché, Judith et Holopherne, 2021, huile sur toile, 115 x 72 cm
Alexandra Sá, Support (virgule), 2021, mdf vert menthe, H113x L120xl55 cm et Banana, mixed media, 2021, 23x15x2,5cm
Alexandra Sá, Support (virgule), 2021, mdf vert menthe, H113x L120xl55 cm
et Banana, mixed media, 2021, 23x15x2,5cm