SYLVIE DE MEURVILLE

SYLVIE DE MEURVILLE

Sylvie de Meurville, Tourbillon Plombières 1. Photographie contrecollée sur dibond et découpe maillechort – 2020. 54 cm x 30 cm Photo : © De Meurville

EN DIRECT / Exposition personnelle Sylvie de Meurville, jusqu’au 06 février 2021, Galerie UNIVER Colette Colla Paris

par Pauline Lisowski

Les fleuves sont les sources de création de Sylvie de Meurville. Pour elle, le dessin de l’eau est semblable aux ramifications des réseaux vitaux de notre corps. L’artiste considère également l’eau comme un flux vital ; son mouvement se retrouve dans beaucoup de fluides. 

Elle extrait des cartes, des lignes, des cheminements et fait naître des formes sculpturales filaires. Les cours d’eau, dans ses œuvres, sont semblables aux réseaux du corps humain. Le paysage qu’elle crée devient corps. « De nombreuses civilisations anciennes personnifiaient les fleuves (Ganga/Gange, le Nil/Nout – sur lequel je suis en train de travailler pour l’expo de Laon- et toutes les allégories de la sculpture classique, à commencer par Le Bernin à Rome). Quand la forme d’un cours d’eau s’y prête, j’aime qu’il devienne une « présence ». La grande différence avec les allégories c’est qu’il n’y a pas de transposition en une personne humaine. Le fait d’ériger la carte et de lui donner une sorte de mouvement crée un lien avec nous, implique une relation d’égal à égal. » explique l’artiste. Certaines sculptures de fleuves semblent tenir debout, en équilibre, ou bien être en train de danser. Les analogies entre les flux des cours d’eau et ceux du corps humain se découvrent au fur et à mesure de l’observation de ses sculptures.

Sylvie de Meurville a conçu une installation Cascade, composée de la superposition de dessins imprimés sur transparent et de découpes en métal des mouvements de l’eau, à même la vitrine, dans laquelle les gris de l’encre se transforment en zones translucides et préservent les noirs profonds. Cette œuvre, visible depuis la rue, se modifie selon le jour et la nuit et révèle autrement l’espace intérieur et l’environnement urbain selon le moment de la journée. 

Dans ses dernières œuvres, l’artiste met en abîme des formes en mouvement issues de dessins qui montrent des traces de l’impact du soleil sur l’eau sur des photographies vectorisées. Une distance entre l’image d’origine et les lignes d’eau se révèle. 

Entre dessin et volume, ses sculptures d’une grande finesse, présentent à la fois une certaine solidité et une fragilité. La lumière fait apparaître des ombres qui dédoublent les tracés sculpturaux des fleuves. Ses œuvres montrent des cartes en volume de ces cours d’eau qui invitent à les suivre. « C’est l’expérience du dessin qui m’a fait réaliser que la seule chose possible à dessiner quand on regarde l’eau ce sont les reflets et les ombres. L’eau n’est visible que par son environnement. » m’a confié Sylvie de Meurville. En isolant le tracé du fleuve de son contexte et en le redessinant, elle met en évidence sa structure. La géomorphologie du paysage se dévoile. La délicatesse de ses pièces miniatures sollicite une attention fine envers les éléments des paysages. 

Ainsi, cette exposition se parcourt de diverses manières selon la lumière du jour. Les œuvres incarnent le mouvement de l’eau et les ponctuations lumineuses à la surface des fleuves, des rivières et des mers. 

Pauline Lisowski

Sylvie DE MEURVILLE Cascade arbres rouges 2 Photographie contrecollée sur dibond et découpe inox - 2020 150 cm x 80 cm Photo : © De Meurville
Sylvie de Meurville, Cascade arbres rouges 2 Photographie contrecollée sur dibond et découpe inox – 2020 150 cm x 80 cm Photo : © De Meurville
Sylvie DE MEURVILLE Mer d’Aral Acier de 3mm verni - 2018 45 cm x 24 cm Photo : © De Meurville
Sylvie de Meurville Mer d’Aral Acier de 3mm verni – 2018 45 cm x 24 cm Photo : © De Meurville
Sylvie DE MEURVILLE Han Sui Laiton patiné et verni 1/8 - 2018 24 cm x 18 cm Photo : © De Meurville
Sylvie de Meurville, Han Sui Laiton patiné et verni 1/8 – 2018 24 cm x 18 cm Photo : © De Meurville