François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux

François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux

En direct de l’exposition ÔRVOIRLÉMO une exposition personnelle de François Maurin en deux parties : 1ère Partie du 11 mars au 03 avril 2016; 2ème Partie du 08 avril au 1er mai 2016, Galerie Marine Veilleux, 47 rue de Montmorency 75003 Paris.

Artiste : François Maurin né en 1989. Vit et travaille à Paris. Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris (2013).

François Maurin présente à la Galerie Marine Veilleux ÔRVOIRLÉMO, une exposition en deux parties qui propose deux séries d’oeuvres déclinées en Sans titre (Singulier) et Sans titre (Tiers). Une exposition que l’artiste définit comme « abstraite » car privée de support critique et qui congédie par son titre toute tentative d’interprétation. En transformant ses toiles en « objets », Francois Maurin fait en sorte que ses oeuvres, plutôt que de devenir « sujet d’écriture », habitent et partagent avec le visiteur un espace commun.

François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti
François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti

Les deux opus de l’exposition racontent une envie, celle de produire des pièces capables de faire naître, par leur forme et leur matière, une émotion. Chaque visiteur peut projeter dans ces œuvres ce qu’il désire. Les formes évoquent des tensions, des mouvements et des reliefs, dont il serait intéressant de récolter ce qu’ils suggèrent comme objets. Lignes courbes qui évoquent une voile, formes ajourées qui rappellent la gâchette d’une arme, tension de la ligne qui rappelle un arc. Ces œuvres ont la faculté, libérées de toutes perspectives critiques et restrictions inhérentes à toute catégorisation, d’ouvrir sur un imaginaire et de se livrer à l’expérience du spectateur.

François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti
François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti

Alors que le premier volet de l’exposition était composé surtout de toiles enchâssées, François Maurin a conçu pour ce deuxième volet une série de Sans titre (Tiers) composée de pièces associant bois peint et résine. La distinction se trouve dans le traitement différent de la lumière. Alors que les surfaces peintes à l’huile sont mates, celles en résine colorée reflètent la lumière.

François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti
François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti

Même de dimensions réduites ou effilées, les pièces ont une forte propension à occuper tout l’espace. Elles nécessitent même une forte respiration pour ne pas être bridées dans leur déploiement. Se déclinant en lignes ou aplats, elles affirment une présence et une matérialité malgré leur faible épaisseur et le fait qu’elles soient en suspension dans l’espace.

François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti
François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti

François Maurin donne, dans ce passage de la toile à l’objet, « corps » à ses oeuvres. Pourtant, il serait anticipé de parler de sculptures car on peut voir dans chacune d’elles le geste du peintre. Ainsi, il enchâsse une structure en bois avec de la toile, peignant toutes les faces. Si la résine est teintée dans la masse, le bois lui est peint. De même, il ressort dans les formes les plus sculpturales, le tracé manuel de la ligne.

François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti
François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti

Dans ce rapport à l’objet, la galeriste Marine Veilleux évoque un « corps à corps » et Hugo Daniel « le pli sensuel, presque érotique de la toile ». Un sentiment qui exprime bien ce jeu de surfaces toujours en légères courbes, cet aspect de la résine proche d’un motif cutané, mais aussi par ce jeu d’imbrication formelle entre le bois et la résine qui renvoie à une esthétique japonisante par son aspect laqué.
Il y a aussi ce geste du peintre qui habille la silhouette du châssis. Mais ce corps à corps vient également du sentiment que l’œuvre ne se livre jamais totalement, qu’elle garde une part assez envoûtante de mystère.

François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti
François Maurin, Ôrvoirlémo, Galerie Marine Veilleux © Dorian Teti

Pour en savoir plus :

marineveilleux.com

francoismaurin.com