Hélène Muheim, Summer Project-Room Galerie Valerie Delaunay Paris [EN DIRECT DE L’EXPOSITION]

Durant l’été, Valérie Delaunay a donné carte blanche à Hélène Muheim pour occuper sa galerie. La nuit tombée, des lumières guidaient les promeneurs vers les vitres de la galerie. Elle y avait composé un univers mystérieux. On pouvait songer à des images de contes de fée, à des souvenirs de forêts magiques.

En ce début de rentrée, se révèlent les nouveaux dessins de l’artiste, délicats, précis, doux, brillants, mélanges de gris colorés. Hélène Muheim, telle une alchimiste du dessin, représente « ce qui n’est plus », un monde qui continue à vivre dans un espace-temps arrêté. Elle affirme « je maquille les reliquats du monde ». Le blanc, étrange lumière, de plus en plus présent, suggère ce moment où le souvenir se construit peu à peu. Dans une ambiance brumeuse, le paysage se découvre peu à peu… Ses dessins nécessitent de prendre le temps de les observer finement. Des détails de végétaux apparaissent au travers de cette atmosphère entre jour et nuit.

Dans d’autres petits dessins, plus sombres, des chimères semblent surgir de loin. Elles attirent notre regard, nous aspirant dans un milieu lointain.

Deux grandes compositions de dessins d’horizons invitent à faire l’expérience d’une observation d’un paysage, lointain… Ces paysages semblent en suspension. Ils appellent à une traversée, une promenade, une envie de parcourir des espaces naturels, une quête de soi-même.

Hélène Muheim fait surgir des images fantômes, celles qui restent ancrées dans nos mémoires et qui nous aident à grandir. Ses dessins évoquent aussi nos désirs d’évasion, de voyages, plaisirs d’aller toujours plus loin, à la rencontre de lieux qui peuvent nous dépasser.

Texte Pauline Lisowski © 2017 Point contemporain