L’UNIVERS FICTIONNEL DE GÉRALDINE LAY

L’UNIVERS FICTIONNEL DE GÉRALDINE LAY

© Géraldine Lay et Aeroplastics gallery avec le soutien du Centre d’Art Caza D’oro. 

AUTOUR DE L’EXPOSITION / « S’en aller chercher » de Géraldine Lay réalisée dans le cadre de sa résidence de création au Centre d’art Caza d’Oro (Le Mas d’Azil) et présentée jusqu’au mois de février 2021.

L’univers fictionnel de Géraldine Lay

par Madeleine Filippi

D’abord des figures humaines fantomatiques puis, des objets inanimés se confrontant les uns aux autres avec pour seule faculté de créer un dialogue entre ces natures mortes et ces photographies de corps.

Voilà ce qui habite l’univers fictionnel de Géraldine Lay.

Loin d’une photographie purement documentaire, elle parvient par un savant mélange de jeux de compositions et de détails, à créer des histoires d’une grande poésie.

« S’en aller chercher », de Géraldine Lay est une exposition qui aborde la quête illusoire d’un temps révolu. Déjà le titre nous met sur la piste d’une temporalité à rebours, avec ces illusions de tranquillités, ces temps de latences qui surgissent ici et là aux grés de notre visite. Impossible pour le spectateur de ne pas déceler ce fil d’Ariane que nous jette l’artiste.

Une déambulation quelque peu contrariée par une incohérence dans le choix des cadres, qui peut gêner la lecture au départ mais finalement crée une dynamique en renforçant l’idée d’une temporalité décousue.

La scénographie met en exergue des œuvres miroirs qui fonctionnent comme des échos. Et c’est là le talent de Géraldine Lay, elle opère le tour de force de se libérer du style purement documentaire qui peut se dégager de son travail photographique.

Les scènes de vies quotidiennes, la nature et autres objets se révèlent alors comme des clefs de lectures permettant d’interpréter et de lire les différentes fictions composées par l’artiste. Libre aux visiteurs de tirer le fil ou de passer d’une pièce à une autre sans suivre le sens de la visite.

Le lieu – le château de Seix – renforce ce jeu sur le temps fragmenté. Les scènes de vies contemporaines se confrontent et dialoguent avec l’histoire de ces murs.

Ancien lieu de villégiature, les photographies de Géraldine Lay deviennent un parangon d’une forme d’oisiveté révélée par cette ode aux heures latentes que nous offre l’artiste.

« S’en aller chercher », a été réalisée dans le cadre de la résidence de création de Géraldine Lay au Centre d’art Caza d’Oro et sera présentée jusqu’au mois de février.

Madeleine Filippi

GÉRALDINE LAY – BIOGRAPHIE
Géraldine Lay, née en 1972 à Mâcon.
Elle vit et travaille à Arles.
Diplômée de l’école nationale de la photographie en 1997.
Son travail est représenté depuis le printemps 2005 par la Galerie Le Réverbère, Lyon. http://www.galerielereverbere.com
Elle est également éditrice pour Actes Sud.

http://www.geraldinelay.com

Vue de l'exposition S’en aller chercher » de Géraldine Lay réalisée dans le cadre de sa résidence de création au Centre d’art Caza d’Oro Le Mas d'Azil Photo Pauline Chaboussou
Vue de l’exposition « S’en aller chercher » de Géraldine Lay réalisée dans le cadre de sa résidence de création au Centre d’art Caza d’Oro Le Mas d’Azil
Photo Pauline Chaboussou