PAKITO BOLINO, LA VIRTUOSE SPONTANÉITÉ DU TRAIT

PAKITO BOLINO, LA VIRTUOSE SPONTANÉITÉ DU TRAIT

PORTRAIT / Pakito Bolino, la virtuose spontanéité du trait
par Xavier-Gilles Néret

Terroriste graphique.

Pakito Bolino est souvent présenté comme l’éditeur du Dernier Cri, dévoué depuis 1993 à la production et à la diffusion de travaux imprimés d’artistes du milieu underground français et international. De prestigieuses institutions commencent à se rendre compte qu’une telle aventure éditoriale est littéralement extraordinaire, la Bibliothèque nationale de France en tête1. Il serait dommage cependant que la figure de l’éditeur undergraphique, comme il aime à se décrire lui-même, fasse de l’ombre à l’artiste qu’il est d’abord, deux aspects en réalité inséparables dans son cas. Attirer l’attention sur l’exceptionnelle qualité des dessins originaux de Bolino, tel est l’enjeu de ce livre et de l’exposition qui l’accompagne.

Le rapport de Bolino à la posture d’artiste est complexe : « Moi, je ne suis pas un artiste, je suis un terroriste, ça n’a rien à voir !… Je n’ai jamais été dans une logique de valorisation de l’original.2 » S’il ne se prend pas pour « un artiste », ce n’est pas seulement en raison d’une pudeur bien réelle ou d’une fausse modestie, mais plutôt d’une défiance radicale vis-à-vis de l’art institutionnel, dont il juge les instances de validation arbitraires et responsables d’une déplorable domestication de l’art3. Il peut donc se revendiquer légitimement comme « terroriste », et, avec son humour provocateur, surnommer parfois « Art-Qaîda » son camp de retranchement, Le Dernier Cri, « le bunker d’où tout part de tous les endroits pour entraîner les terroristes graphiques à détruire le monde !… » Et il s’en explique : « Je me suis rendu compte que ce qui était important, c’était d’avoir un lieu, un vrai lieu physique, un espace de liberté pour la création. Quand tu as ça, tu sais que tu peux faire les choses, au moment où tu as envie de les faire, avec qui tu veux, sans avoir à monter des dossiers pour obtenir des subventions. Dès que tu es enfoncé dans les institutions, il y a l’autocensure, si tu ne veux pas te griller, parce qu’il y a toujours des petits chefs partout… » Plutôt que d’attendre ou de solliciter la reconnaissance du monde de l’art, Bolino a choisi de faire lui-même les choses sans en demander l’autorisation. C’est aussi pourquoi il ne s’est pas inscrit dans une « logique de valorisation de l’original ». Plus précisément, l’original, à ses yeux, c’est d’abord le multiple, l’imprimé : les livres et les affiches, en vue desquels ses dessins originels n’étaient que de simples moyens. Pour qui cherche à produire et à diffuser son travail sans passer par les instances (galeries et musées, mais aussi éditeurs dominants), l’imprimé autoproduit constitue une manière efficace et rapide de « faire exister les choses quand elles se font ». Tel est l’un des enjeux du graphzine, dont Bolino fit l’expérience, dès les années 1980, avec l’APAAR et l’Atelier4, où il se forma aux différentes techniques de sérigraphie avec Frédéric de Broutelles.

Terroriste graphique qui ignore superbement les instances officielles, Bolino n’en est pas moins un artiste, ou plus exactement, dans la lignée ouverte par Dada, un anartiste de l’anti-art, indépendant de l’institution art, voué à un art inséparable de la vie, qui rend la vie plus intéressante que l’art.

Si l’on ne s’en tient qu’à sa production graphique sur papier, il importe d’en distinguer deux types ; d’une part, les imprimés sérigraphiés – les originaux à ses yeux – aux couleurs vives, sur de beaux papiers et dans de généreux formats ; d’autre part, les dessins originels, à l’encre noire, sur des supports souvent plus modestes, qui peuvent apparaître à leur tour comme des originaux, et entrer ainsi dans une logique de valorisation. Avec le temps, ils ont en effet acquis une grande puissance auratique5, en partie alimentée par les conditions de leur réception : leur unicité, leur rareté pour les plus anciens (n’étant au départ qu’un travail préparatoire en vue des éditions, l’artiste ne se souciait pas de leur conservation après usage, et la plupart d’entre eux finissaient à la corbeille), ainsi que leur inscription progressive dans une histoire complexe, celle de l’œuvre de Bolino et, à une échelle plus large, des arts undergraphiques à la charnière des xxe et xxie siècles. Mais ce n’est pas tout. L’intensité de ces dessins provient en premier lieu de leur matérialité propre, inséparable de leur caractère expressif d’un monde à nul autre pareil, deux aspects parfaitement résumés par une formule de Jacques Noël : « Quand je regarde tes dessins, j’en ressens les morsures6 »…

Instinct et virtuosité du trait.

Si les sérigraphies de Bolino sont remarquables par le choix des papiers et des formats, le flamboiement des couleurs, la réappropriation singulière des techniques d’impression à l’origine d’un style reconnaissable entre tous – la patte Dernier Cri –, la matérialité spécifique des dessins originels qui ont survécu à l’hécatombe n’est pas moins saisissante. Ils portent l’urgence du trait noir à l’état naissant – les morsures évoquées par Jacques Noël. Même lorsque le support n’est qu’un modeste papier de format A4, la générosité du trait à la plume produit un effet de contraste qui accentue la puissance des noirs. La technique, volontairement brute, favorise les accidents de l’encre, avec lesquels joue Bolino pour produire des effets de matière inattendus. Il s’inscrit en cela dans la lignée du heta-uma7, initiée au Japon dans les années 1970 par Teruhiko Yumura, alias King Terry, et perpétuée en Occident, notamment par Bruno Richard et Gary Panter, adeptes d’une « façon magnifique d’être mauvais8 ». Le trait de Bolino évoque aussi le travail des expressionnistes allemands, qui l’ont beaucoup marqué lorsqu’il était étudiant aux Beaux-Arts, en particulier Ernst Ludwig Kirchner, Otto Dix et, plus encore, George Grosz, dont le trait « viscéral » le fascinait, autant que celui de Caro, deux artistes indissociables pour lui des « musiques sales et primitives » chères à son cœur9.

Au fil des années, Bolino a développé une virtuosité du trait, jouant de ses différentes épaisseurs par la variation des pressions exercées sur la plume, tout en veillant à ne pas perdre la saveur brute des origines, celle de l’instinct et de la spontanéité, préoccupations principales de toutes ses expérimentations artistiques. « Moi, ce qui m’intéresse, dit-il, c’est l’instinct, la spontanéité. » Une bouteille de Mezcal en provenance d’Oaxaca peut, à l’occasion, favoriser le lâcher-prise et provoquer un intense plaisir… Bolino prétend aussi avoir plus appris en travaillant avec des artistes handicapés qu’en suivant les cours de dessin des Beaux-Arts d’Angoulême, dont il garde un piètre souvenir. « Je n’ai pas appris à dessiner aux Beaux-Arts, m’a-t-il confié récemment. J’espère d’ailleurs ne jamais avoir appris à dessiner. Je suis même en train d’apprendre à désapprendre à dessiner en faisant actuellement un projet avec Pascal Leyder, un jeune artiste de La S10 diagnostiqué trisomique. J’ai fait des collages, et chacun de nous les a dessinés à sa manière, et sa manière à lui est très forte. J’apprends donc beaucoup avec lui. Ce qu’ils font à La S, c’est bien plus surprenant que tout ce que j’ai vu en cinq ans quand j’étais à l’École des Beaux-Arts. Quand les profs me demandaient quel était mon artiste préféré, je répondais George Grosz, et eux, ils l’appelaient… le caricaturiste… Je trouvais ça lamentable, parce que quand tu vois le trait de George Grosz, c’est aussi le trait de Gary Panter, ou de Bruno Richard, et ce n’est pas du tout réductible à de la caricature. »

Manifestations les plus immédiates de sa recherche obstinée de spontanéité, les dessins de Bolino méritent d’être appréhendés dans leur existence autonome. Le fait est qu’ils tiennent par eux-mêmes : ils ne manquent de rien.

Artiste « à monde ».

Cette virtuosité du trait brut n’est pas une simple prouesse formelle. Si l’on peut avec Jacques Noël en ressentir les morsures avec une telle intensité, c’est parce que cette forme est inséparable d’un contenu extrêmement puissant. Les dessins de Bolino expriment un monde qui n’appartient qu’à lui, convulsif, saccadé, frénétique, où s’entrechoquent à grande vitesse les forces exacerbées d’Eros et de Thanatos. Si un dessin, de manière générale, est censé fixer le geste de l’artiste, il n’en va pas tout à fait ainsi pour Bolino. Il faut d’abord souligner que l’intéressé ne peut rester en place sans être saisi d’un mouvement perpétuel-très-jarryque… En cela, ses dessins lui ressemblent. Prenons le temps de contempler l’un d’entre eux, n’importe lequel. Bien que l’encre, séchée, y soit immobilisée, tout se passe comme s’il bougeait encore, alors même qu’aucun usage n’est fait, par exemple, des jeux optiques de l’Op Art. L’accumulation empirique des traits sur la feuille suffit à provoquer la sensation d’une cacophonie silencieuse, d’un grouillement incessant qui n’a rien à envier au montage saccadé de ses films d’animation. L’image, irréductible aux significations convenues, n’est pas immédiatement déchiffrable. Plusieurs lectures perceptives possibles entrent en tension les unes avec les autres, surtout pour les dessins en noir et blanc avant l’adjonction éventuelle d’autres couleurs. L’image est ainsi puissamment suggestive, porteuse d’un sens ouvert et multiple, au gré de la sensibilité, de l’imagination et de l’intelligence du regardeur. L’énergie fixée continue de vibrer, de rayonner, d’irradier, comme si ses dessins étaient radioactifs.

Profanateur des images léchées et convenues déversées par les médias de masse, Bolino est en même temps un prodigieux constructeur de monde, à l’instar de ces artistes « à monde », comme il dit, qui le passionnent et le nourrissent.

« J’aime, affirme-t-il, les artistes à monde. Ceux qui, depuis le début, ne font qu’un seul monde, leur monde. Ils n’ont qu’un style. Il y a des gens qui sont capables de faire beaucoup de styles différents, ils sont peut-être super forts, mais moi je me méfie toujours de ces gens. Je n’aime pas quand le dessin est un jeu, quand le dessin est quelque chose au 2e ou au 3e degré, comme c’est souvent le cas dans l’art contemporain, où tu peux changer d’esthétique, tu peux changer de style, c’est un jeu. Je suis peut-être trop naïf, mais en tout cas pour moi, même si parfois c’est drôle, c’est faux. Donc, quand c’est faux, ça ne m’intéresse pas. Je trouve que ces gens-là se foutent de l’art. C’est de la mise en scène. Un artiste à monde pour moi c’est comme un artiste d’art brut. J’aime l’art brut, parce qu’au moins c’est pur. Un style, c’est la maladie ; l’art, c’est la maladie. Il peut y avoir une évolution, peut-être, mais en fait c’est tout le temps la même chose. Et ça, souvent, ce sont des gens qui dessinent. Ils sortent ce qu’il y a à sortir d’eux-mêmes et, malgré les éventuelles influences extérieures, tu reconnais toujours la personne dans le trait. Les gens que je préfère, dans l’art, ce sont ceux qui n’ont qu’un style, qui sont enfermés dans leur style, comme Mark Beyer, comme Nemoto, Keiti Ota, Ichiba, etc. »

« Je suis un dessinateur de nuit. »

Les dessins de Bolino constituent un monde « de nuit11 ». Lui-même se caractérise comme un « dessinateur de nuit », formule à comprendre littéralement et dans tous les sens. Littéralement d’abord, parce que le plus souvent il dessine la nuit, pour se défouler après sa journée de travail dans l’atelier du Dernier Cri. Au sens figuré, la formule suggère que la pratique solitaire et libératoire du dessin laisse advenir le monde nocturne des pulsions inavouables occultées par le contexte normalisé des jours qui succèdent aux nuits. « Je dessine pour me défouler, je dessine comme quand je fais du bruit avec une guitare ou n’importe quel instrument. C’est du bruit graphique, c’est pour ça que j’aimais les graphzines dans les années 80 ou toute cette culture-là, parce que c’était lié, en tout cas à l’époque, à un style de musique, des sons extrêmes, donc un défouloir. » Il y a chez Bolino du romantisme noir, décalé et grotesque, traversé d’énergie punk et d’humour non moins noir, ravageur, sous le signe insistant des pulsions sexuelles et morbides en interaction. Telle est la ligne de son monde où il recycle en Grand Inquisiteur graphique une multitude d’images hétéroclites qu’il triture et déforme, en leur faisant subir ce que l’on pourrait appeler la torture par le trait à la plume.

C’est que Bolino ne construit pas son monde à partir de rien. Il est constamment aux aguets, cette fois-ci jour et nuit, pour se nourrir des images qui peuvent l’inspirer. « Il te faut des choses qui t’excitent, dit-il, sinon tu n’as pas envie de dessiner. Il faut toujours trouver des images que tu as envie de triturer. » Tout peut servir pour alimenter sa singulière alchimie : têtes de mort, formes rondes, filles suspendues, bouches ouvertes, tétons qui pointent, etc. ; et partout : dans les magazines, les revues, les livres, sur internet, dans les espaces publics ou privés qu’il traverse au quotidien armé de son téléphone portable faisant alors office d’appareil photographique ; et dans tous les registres : de la culture populaire réputée la plus vulgaire aux arts dits majeurs, en passant par les multiples formes de cultures alternatives. Le heta-uma, Caro, Gary Panter, Bruno Richard, l’expressionnisme allemand, ou l’art brut, ainsi que je l’ai déjà souligné, mais aussi, dans un éclectisme joyeusement dissonant, les mangas, l’art mexicain, l’art pariétal, toutes les formes de primitivisme, les Comics, Elvifrance, l’imagerie SM, Jérôme Bosch, Bruegel l’Ancien12

L’art de la spontanéité construite.

Toutes ces images, il les utilise pour faire des collages préalables à ses dessins. On constate toutefois une importante évolution dans son travail. Même si un artiste a un « monde » et produit toujours le même monde, avec le même style, ceux-ci peuvent s’infléchir. C’est ce qui est arrivé à Bolino, autour de 2008, quelques mois avant la publication de Spermanga par L’Association (mars 2009). En travaillant à ce livre, il a en effet systématisé une technique qu’il utilise depuis lors : il compose un collage préalable – soit à partir d’images découpées et agencées sur papier, soit, plus récemment, sur ordinateur –, dont il s’inspire pour faire son dessin. Auparavant, il se nourrissait déjà d’images multiples, mais de manière plus diffuse, et s’il y avait alors un collage préalable, sa réalité n’était que psychique. Tout en développant ce nouveau procédé, Bolino a commencé à dessiner sur des papiers de plus grand format (A3 en général) et de meilleure qualité. À la différence de ses anciens dessins, il conserve dorénavant les nouveaux avec un peu plus d’attention, sans pour autant tomber dans un fétichisme de l’objet, attitude qui lui demeure tout à fait étrangère13. Alors que les premiers, ceux qui ont survécu à l’hécatombe, ont souvent été réalisés dans l’urgence et de manière quasi-automatique, très impulsive en tout cas, les seconds sont construits à partir d’une composition plus complexe où, pour les meilleurs, la spontanéité du trait n’a cependant pas disparu. Une telle alliance de composition élaborée et de spontanéité d’un geste qui reste, pour l’essentiel, brut, rapide, saccadé, est ce qui constitue l’un des principaux secrets du « grand art » de Pakito Bolino.

Ses collages préalables sur papier, qu’il montre volontiers, n’ont rien à envier aux productions actuelles d’une cohorte d’imitateurs, plus ou moins talentueux, de Max Ernst, Raoul Haussmann ou Jindřich Štyrský. Mais Bolino ne considère pas les siens comme des œuvres à part entière. Il leur manque encore le plus important à ses yeux, la singularité du trait. Ils n’existent que pour passer à la moulinette destructrice-transfiguratrice de l’encre noire bolinienne.

« Quand je dessine, c’est un peu comme brancher une pédale d’effet sur une guitare, ou comme si je branchais une pédale de saturation sur une photocopieuse. Le noir et blanc, ça rend tout plus violent. J’ai toujours eu envie de triturer des images. Moi, je ne détourne pas seulement les images, je les détruis, c’est un détournement destructeur, comme si elles étaient passées dans un mauvais photocopieur. Je suis un mauvais photocopieur. »

Mauvais, peut-être, mais, pour qui en éprouve les morsures, magnifique.

1 Voir le catalogue Regard noir, gravures-graphzines, dirigé par Emmanuel Pernoud et Marie-Hélène Gatto, Bibliothèque nationale de France, 1998, étape importante dans la reconnaissance institutionnelle des graphzines et du Dernier Cri.

2 Toutes les citations de Pakito Bolino dans ce livre sont extraites d’entretiens avec l’auteur, effectués entre novembre 2014 et septembre 2019.

3 Voir Laurent Cauwet, La Domestication de l’art, La Fabrique, 2017.

4 L’APAAR (Association Pour Adultes Avec Réserves), structure éditoriale créée en 1985 par Frédéric de Broutelles, Louis Bothorel et Brigitte Lefèvre, en lien jusqu’en 1990 avec l’Atelier, fondé en 1974 par Jack Pesant et Éric Seydoux. Sur les enjeux du graphzine, voir Xavier-Gilles Néret, Graphzine Graphzone, Le Dernier Cri / Éditions du Sandre, 2019.

5 Au sens de Walter Benjamin, l’aura comme « unique apparition d’un lointain, si proche soit-il ». Voir L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, 1935-1939, dans Œuvres III, Folio Essais, Gallimard, 2000.

6 Lettre de Jacques Noël à Pakito Bolino, janvier 2013. Jacques Noël, l’incomparable libraire des Yeux Fertiles puis d’Un Regard Moderne, qui était lui-même un dessinateur hors pair, est le premier à avoir soutenu le travail de Bolino, dès les années 1980.

7 Heta-uma : « mal fait-bien fait », « maladroit-bon », ou « maladresse virtuose ». Pour Yumura et ceux qui s’en inspirent, le heta-uma n’est pas seulement un style graphique privilégiant la maladresse de l’amateur (au double sens du terme : le non-professionnel et celui qui aime) plutôt que les critères académiques ou professionnels du bien dessiner, c’est aussi une manière d’être au monde, impliquant un renversement des valeurs, à fort potentiel émancipateur et favorisant l’expression des singularités. Voir le catalogue Heta-Uma, Mangaro, dirigé par Pakito Bolino, Le Dernier Cri, 2015 ; et Xavier-Gilles Néret, Daisuke Ichiba, L’art d’équilibrer les dissonances, Arsenicgalerie, 2017.

8 Formule de Gary Panter, dans Hôpital Brut, #1, Le Dernier Cri, 1997.

9 Pakito Bolino : « J’ai découvert l’expressionnisme allemand et en même temps j’ai découvert Caro, qui était dans Métal Hurlant, ou dans Zoulou. À cette époque, le trait correspondait à l’énergie de la musique punk ou industrielle, à l’esthétique des choses que j’écoutais en musique. J’aime toutes les musiques sales et primitives… »

10 L’association La « S » Grand Atelier, située à Vielsalm, au cœur des Ardennes Belges, propose des ateliers de création pour des artistes mentalement déficients, et organise régulièrement des résidences artistiques d’interactions avec des artistes contemporains. Le travail commun avec Pascal Leyder évoqué par Bolino a été réalisé durant l’été 2019, et présenté au MIMA de Bruxelles, dans l’exposition Obsessions, du 27 septembre 2019 au 5 janvier 2020.

11 Pakito Bolino : « J’ai presque au quotidien une pratique de dessinateur, mais c’est le soir, comme si je travaillais à l’usine le jour et que le soir je faisais des dessins. Je suis un dessinateur de nuit. En réalité, je travaille tout le temps dans le dessin. Pour moi, Le Dernier Cri n’est pas dissociable de mon travail de dessinateur parce que quand je fais Le Dernier Cri, je fais un travail de dessinateur aussi. »

12 Pakito Bolino : « Le Triomphe de la mort, ça a été la tuerie totale quand j’ai vu ce tableau à Madrid… Parmi les peintures anciennes, c’est peut-être celle qui m’a le plus impressionné. »

13 Pakito Bolino : « Avant je m’en foutais [des originaux], et là maintenant je m’en fous moins. C’est aussi parce qu’ils sont plus grands. Je les garde dans des cartons. Les anciens ont presque tous disparu. »

Xavier-Gilles Néret

Pakito Bolino Tankchatte © arsenicgalerie.
Pakito Bolino Tankchatte © arsenicgalerie.
Pakito Bolino New Worlds © arsenicgalerie.
Pakito Bolino New Worlds © arsenicgalerie.
Pakito Bolino Helluma © arsenicgalerie.
Pakito Bolino Helluma © arsenicgalerie.
Pakito Bolino Sadobaka © arsenicgalerie.
Pakito Bolino Sadobaka © arsenicgalerie.
Pakito Bolino Mort © arsenicgalerie.
Pakito Bolino Mort © arsenicgalerie.
Pakito Bolino Planche spermanga © arsenicgalerie.
Pakito Bolino Planche spermanga © arsenicgalerie.