ZEVS, Eiffel Phoenix

ZEVS, Eiffel Phoenix

Lorsque la nuit tombe le soir du 6 octobre, les lumières de la tour Eiffel suivent à minuit. Cette nuit, la tour est allumée pour être éteinte. Selon les diktats de l’artiste ZEVS, les lumières de la tour qui scintillent sur les toits de Paris tomberont toutes, une à une, dans l’ordre inverse de la construction de la tour, pas à pas, du sol au ciel.

La construction de la structure monumentale conçue par la compagnie de l’ingénieur Gustave Eiffel a été achevée pour l’exposition universelle de 1889. La tour n’était alors pas seulement un produit en fer de la deuxième révolution industrielle. Elle était également destinée à commémorer la Révolution française pour son centenaire. Malgré la controverse initiale, la tour, conçue comme une structure temporaire, est devenue un point de repère permanent du paysage urbain parisien. Les lumières, qui ornaient temporairement la tour Eiffel pour l’ouverture en 1889, sont également devenues permanentes par la suite. Aujourd’hui, la tour est à plus d’un titre un symbole de la Ville Lumière.

La tour illuminée rappelle la description de Platon sur la façon dont on est aveuglé par la lumière au premier abord. La tour Eiffel n’illumine pas seulement Paris. C’est aussi une cause de pollution dite lumineuse. Alors que les lumières de Paris illuminent la ville, elles bloquent également la vue du ciel. Lorsque ZEVS laisse tomber toutes les lumières aveuglantes de la tour, il invoque non seulement l’obscurité qui a précédé le siècle des Lumières. Il invoque également l’obscurité qui pourrait s’en suivre pour tout le monde. C’est la construction de la tour à l’envers, c’est le progrès à l’envers, c’est la tabula rasa. L’oeuvre de ZEVS, Eiffel Phoenix, est une tour qui n’est plus éclairée par l’homme mais qui, comme un paratonnerre, dépend de quelque chose de plus grand au-delà de sa portée. Eiffel Phoenix offre une vue sur la capitale française, qui pour une fois n’est pas donnée à l’avance. Ce qui va se passer ne peut en conséquence être mis en mots.

«J’ai écrit le texte en pensant à l’état du monde (la fin des lumières, la fin du progrès au moment de la monté des populistes anti-democratiques (Trump, Poutin, Orban, islamisme etc), au temps de la crise du climat etc) sans donner de détails.

Jaime bien que ça reste au regardeur d’en faire un symbole.»

— Toke Lykkeberg

 

 

ZEVS, qui a débuté comme graffeur à Paris dans les années 90, s’est fait passer pour divers personnages tels que The Shadow Flasher et The Serial Ad Killer. Son imitation, la plus récente et la plus connue, est celle d’Aguirre Schwarz, l’homme derrière les bas en peau de léopard. D’après l’histoire, il doit son nom de famille au conquérant espagnol joué par Klaus Kinski dans Aguirre, La Colère de Dieu, qui se perd en Amazonie à la recherche de l’Elodorado. Et les forces obscures de son nom l’animent.

C’est au cour d’un procès à Hong Kong en 2009 qu’Aguirre Schwarz, pris sous les flashs des paparazzis locaux, fait sa première apparition publique.

ZEVS doit son nom à un train qui a failli l’écraser alors qu’il réalisait un tag dans un tunnel du métro. A partir de 1998, il abandonne le graffiti traditionnel au profit d’un tracé à la peinture des ombres du mobilier urbain de Paris. Quelques années plus tard, il commence à faire du détournement visuel d’affiches publicitaires en bombant de rouge le visage des modèles des publicités. A Berlin, en 2002, il prend en otage l’égérie des cafés Lavazza et kidnappe l’affiche de 10 mètres de haut. Après la libération de l’otage en 2005,  ZEVS va détourner les logos des grandes marques en les faisant dégouliner (les liquéfiant). ZEVS est également connu pour ses oeuvres dites « proper graffiti » réalisés sur les murs sales de la ville. Il peint au karcher des messages invisibles à l’oeil nu que seul la lumière ultraviolette est capable de révéler.  Source : Agence PaperMoon
 

 

 

ZEVS, Eiffel Phoenix
ZEVS, Eiffel Phoenix

 

ZEVS, Eiffel Phoenix
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ZEVS, Eiffel Phoenix
ZEVS, Eiffel Phoenix