« Arctique : Nouvelle frontière », Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen

« Arctique : Nouvelle frontière », Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen

« La 9e édition du Prix Carmignac du photojournalisme est très ambitieuse tant sur le contenu que sur la forme. À la fois parce qu’il dépasse cette année la simple région géographique et qu’il est consacré à des zones avec des enjeux stratégiques environnementaux, militaires, économiques et aux déplacements de populations très importants. » Charles Carmignac 

La région arctique concentre à elle seule tous les enjeux que nos sociétés contemporaines devront surmonter afin de pouvoir préserver et habiter notre planète. Le cercle arctique comprend le pôle nord, les pays nordiques de plusieurs continents : Russie, États-Unis, Canada, Islande, Norvège et Danemark (Groenland)… ainsi qu’une multitude d’îles souvent habitées qui subissent d’importants changements climatiques mais aussi de manière décuplée, comme l’ont montré de récentes recherches scientifiques, les conséquences des atteintes portées à la nature au cours des 50 dernières années.

« Les enjeux de l’Arctique bien que très méconnus sont absolument essentiels. C’est pour cela que le regard que vous [Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen] allez porter sur les dangers qui menacent cette région vont aussi aider les décideurs politiques à trouver des solutions ». Ségolène Royal , ambassadrice chargée des négociations internationales pour les pôles arctique et antarctique.

Cette 9e édition du Prix Carmignac du photojournalisme va permettre de porter un regard à la fois sur le présent et le futur de l’Arctique, la fonte des glaciers rendant désormais possibles l’exploitation à grande échelle de ses richesses et l’ouverture de nouvelles routes maritimes. En ciblant cette région, la Fondation Carmignac ancre d’autant plus le rôle qu’elle s’est assignée par rapport à l’actualité, en parallèle de la gestion de la Collection Carmignac qui compte de très nombreuses œuvres majeures, avec l’ouverture du Prix à la problématique environnementale. Le Pôle est un choix « hautement symbolique » car pour l’équipe de la Fondation Carmignac et des spécialistes qui l’accompagnent, il concentre toutes les problématiques « sensibles » auxquelles nous sommes confrontés.

Dans les différents sujets d’étude récompensés, concernant plus particulièrement « la défense de valeurs sur des sujets de droits humains qui peuvent être menacés ou bafoués dans des zones souvent reculées », la Fondation Carmignac a toujours valorisé les projets qui révélaient les situations locales comme les conséquences de phénomènes plus vastes, privilégiant des analyses multipliant les points de vue, à la fois au travers de destinées individuelles et par des études portant sur des mécaniques sociétales. En situant une problématique environnementale en arctique, la Fondation Carmignac a voulu que cette question environnementale ne soit pas dissociée de celles qui la nourrissent car dans la périphérie de cette zone arctique, se trouve en effet de grands sites industriels et militaires, des ressources énergétiques, mais aussi des populations autochtones d’une grande fragilité.

Afin de répondre à ce projet d’envergure, la Fondation Carmignac a demandé à Madame la ministre Ségolène Royal, reconnue pour son implication sur plusieurs chantiers du développement durable et pour son expertise sur les questions environnementales, ambassadrice pour les Pôles et Présidente de la COP 21, d’être marraine de cette expédition. Cette 9e édition bénéficie également du soutien de l’ONG que Madame Ségolène Royal a créée, « Désir d’Avenir pour la Planète » et voit son budget doublé par rapport aux années précédentes grâce au soutien de nouveaux partenaires (Green Cross et Time for the Ocean) dont l’engagement permet, pour la première fois dans l’histoire du Prix Carmignac du photojournalisme de mener deux projets d’expéditions qui se rejoindront en septembre 2018 dans le détroit de Béring.

Un Prix consacré à l’Arctique,  » essentiel » comme le souligne Madame Ségolène Royal qui doit  « permettre au public d’accéder à une réalité » encore méconnue et qui nécessite, pour être appréhendée dans de bonnes conditions, d’une logistique et de moyens importants.  « Cet engagement au service de l’humanité est absolument unique et irremplaçable, il récompense et soutien des savoir-faire. «  Ceux de deux photoreporters expérimentés, reconnus pour avoir déjà réalisé des reportages dans des zones difficiles et choisis par un comité de sélection présidé par le climatologue Jean Jouzel et composé d’experts indépendants.

Ce Prix doit aider à porter un regard lucide sur la situation d’une région du monde qui devient accessible en ce début du XXIe siècle et qu’il faut protéger des dégâts d’une exploitation intensive et irraisonnée en essayant  « de convaincre non seulement la communauté des états arctiques mais aussi la communauté internationale d’établir des règles de développement durable », car comme le souligne Madame Ségolène Royal, « les populations qui l’habitent ont elles aussi droit au développement ». L’enjeu de ce Prix est de nous permettre d’aborder avec discernement toutes les « potentialités » que constitue cette région stratégique.

Cette 9e édition présente également une nouvelle caractéristique, comme le précise le directeur du Prix Emeric Glayse, qui est celle de pouvoir suivre en direct, sur la plateforme dédiée du site mais aussi sur le journal en ligne lemonde.fr qui publiera des articles spécifiques sur le sujet de l’Arctique, les avancées et les découvertes des deux photojournalistes. Par ce récit en temps réel, nous serons témoins des nombreux obstacles que rencontreront Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen lors de leurs investigations car beaucoup des zones à explorer sont interdites d’accès, soit par le fait qu’elles sont militarisées ou qu’elles soient, par leurs richesses, un enjeu considérable de développements pour de nombreuses nations. Leurs reportages comprendront tout autant des images que des documents et seront appuyés, grace aux collaborations et aux partenariats du Prix, par des analyses de scientifiques. Un périple de près de six mois dont sera présentée une restitution au mois de novembre prochain au public.

Visuel de présentation : Septentrionalium Terrarum descriptio, 1595, Gerardus Mercator

 

 

Prix Carmignac-photojounalisme  Arctique-Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen

Prix Carmignac-photojounalisme  Arctique-Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen

 

 

PLUS D’ARTICLES