DORIAN COHEN, BIEN QUE CELA SOIT NATUREL

DORIAN COHEN, BIEN QUE CELA SOIT NATUREL

EN DIRECT / Exposition Bien que cela soit naturel, Dorian Cohen
Jusqu’au 6 mars 2021 Galerie Paris-Beijing, Paris

par Pauline Lisowski

Pour son exposition personnelle à la galerie Paris-Beijing, Dorian Cohen associe plusieurs séries de toiles Les Urbanités et des scènes de genre, Les histoires naturelles, entre autres. Il crée des constellations de séquences narratives à partir de ses séries de peintures. La première qu’il développe depuis 2015 est consacrée à des espaces urbains, à des lieux de vie, où les arbres paraissent communiquer entre eux malgré leurs rigoureuses plantations. Dans la seconde, il s’intéresse à différentes générations humaines. 

L’histoire de la peinture de paysage a marqué l’artiste et il compose ses toiles avec finesse, utilisant la perspective atmosphérique et des couleurs récurrentes qui rythment ses paysages. Il les croise et les interprète pour organiser ses jardins, squares et scènes urbaines. La vision d’un paysage idéal avec une perspective à l’infini rappelle les œuvres de Poussin ou du Lorrain. Son observation attentive des lieux qu’il fréquente, de leurs architectures, l’inspire notamment pour la représentation de mobiliers. Dans une atmosphère entre chien et loup, ses paysages urbains semblent à la fois réels et fictifs. Si les couleurs leur donnent un côté hors du temps, l’artiste a fait le choix de saisir ce moment où le naturel peut apparaître sous un autre jour. L’espace est structuré et pourtant une sensation de flottement émane de la toile, un sentiment d’inquiétude, d’une possible apparition. 

L’artiste consacre ses peintures à des « négatifs de l’espace urbain », à des endroits auxquels on n’accorde peu ou pas d’intérêt. Dans sa nouvelle série de scènes de genres, on peut percevoir des références au mouvement naturaliste en France au 19e siècle notamment en Littérature avec Zola et Maupassant ainsi qu’en peintures avec Jean-François Millet, Emile Friant, et même Félix Valloton. Ses peintures se contemplent comme des plans cinématographiques. Dorian Cohen accentue la lumière, s’inspirant de celle de Caravage ou de celle de Georges de La Tour et représente des moments de la vie banals et pourtant dramatiques. Il s’est attaché aux différents âges de la vie de diverses catégories de population pour des scènes du quotidien silencieuses lors desquelles tout peut basculer, par exemple le travail d’un préparateur de commandes dans un stock de fruits et légumes, la relation d’une mère et son fils.  L’artiste surjoue la narration et renforce la dramaturgie de ses scènes par la lumière et les couleurs. Des gestes, des paroles sont en suspens dans ses scènes muettes. Ses œuvres dans un cadrage intimiste témoignent de la fragilité de la condition humaine et des failles des êtres humaines.

Des récits se tissent entre ses peintures. Des présences apparaissent directement ou indirectement au travers de l’architecture et des aménagements urbains. Ses œuvres dévoilent des moments de la vie de tous les jours d’une grande intensité, qu’on aurait envie de cacher et ici révélés avec empathie. 

Pauline Lisowski

Exposition Bien que cela soit naturel, Dorian Cohen Jusqu’au 6 mars 2021 Galerie Paris-Beijing, Paris
Exposition Bien que cela soit naturel, Dorian Cohen Jusqu’au 6 mars 2021 Galerie Paris-Beijing, Paris
Exposition Bien que cela soit naturel, Dorian Cohen Jusqu’au 6 mars 2021 Galerie Paris-Beijing, Paris
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