À L’INTÉRIEUR CET ÉTÉ, EXPOSITION DE BAPTISTE RABICHON

Promenade photographique, rencontres dans un jardin

Baptiste Rabichon compose avec diverses techniques photographiques, en mêlant la photographie analogique, des images numériques et des projections de différents objets de son quotidien. Ses photographies, entre collage et peinture, conduisent le spectateur à exercer son regard, à un aller-retour entre vues d’intérieur et vues d’extérieur.

À la suite de son exposition « Dame de cœur », présentée au sein du PBProject en Mars 2018, il propose « À l’intérieur cet été ». Deux nouvelles pièces ouvrent cette exposition. La première, Netflix montre une scène intime où deux corps sont allongés, celui de l’artiste et celui d’une jeune femme dont le regard est posé sur une tablette. Cette photographie relève à la fois d’une captation d’un moment du quotidien et d’une composition de matières. Elle raconte notre époque baignée de flux d’images dans laquelle notre regard se perd. La seconde Le Lunettier, diptyque, présente un double présentoir de lunettes disposé en miroir. Elle nous conduit à nous interroger sur notre manière de voir et de lire les images. Ces photographies d’espaces du quotidien introduisent une réflexion sur le rôle de la photographie, sur sa pratique et son usage.

Dans la série 17ème, qui constitue le pivot central de l’exposition, se retrouve la figure féminine dont la silhouette surgit comme un fantôme à travers une végétation luxuriante. Baptiste Rabichon joue entre le caché et le dévoilé, en travaillant par masques qui fragmentent l’image. Les motifs floraux présents dans cette série proviennent des cueillettes de fleurs lors de ses promenades, projetées sur le papier photosensible. Des effets de transparence et de superposition de ces végétaux créent également un espace entre-deux. Une tension entre luminosité des lieux de vie et obscurité du labo photo, extérieur et intérieur, abstraction et figuration émane de ses images. Les formes découpées, organiques, provoquent du dynamisme et une sensation de mouvement.

L’artiste, par sa technique, qui mêle hasard et contrôle des combinaisons des différents éléments au sein du processus photographique, provoque des rencontres entre des corps et des végétaux. Les plantes deviennent vêtements de ce corps pris dans la lumière, ce qui conduit à une confusion entre le nu féminin et ce fond fleuri.

Cette exposition invite à suivre ce personnage féminin, fantomatique, dans un jardin luxuriant. Baptiste Rabichon nous amène à prêter attention à notre environnement et à nous ouvrir au monde pour y saisir ce qu’il peut avoir de merveilleux.

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