Les fabuleux paysages de Yaikel, Galerie du Pop-Up du Label Paris

Les fabuleux paysages de Yaikel, Galerie du Pop-Up du Label Paris

Les habitués du Point Éphémère l’ont sans doute remarqué, le mur du centre parisien est depuis peu recouvert d’une fresque colorée où un vase tente désespérément de contenir des fleurs immenses, sortie d’un monde fabuleux.

L’auteur de cette oeuvre est venu de loin avec ses bombes de peinture et ses pinceaux. Il vous attend jusqu’à la fin du mois dans la galerie du Pop Up du Label.

Inutile de chercher des interprétations extravagantes dans ce papier, vous ne les trouverez pas. Car ces interprétations ne seraient que fabulations de la part de l’auteure de ces quelques lignes. Saisir la peinture de Yaikel n’est possible qu’en faisant l’effort de comprendre que la personne qui les peint créer par nécessité ; habité par un besoin viscéral de produire, loin de lui les fantaisies occidentales de vouloir poser des mots sur les choses les plus simples. Si tentez vous êtes d’émettre des suggestions sur les significations de ses coups de pinceaux, Yaikel vous regardera simplement plein de malice vous faisant comprendre que sans doute vous avez raison, que peut-être vous avez tord. 

Yaikel est un artiste chilien, il peint sur des murs mais n’est pas un street artist. Sa pratique urbaine ne s’explique que parce que dans les rues de Santiago le plus simple est de dégoter un mur plus que d’investir dans une toile. Si la plupart de ses oeuvres ne sont donc visibles qu’au Chili, Yaikel nous fait le plaisir de passer la rentrée en France. Courbé dans la vitrine de la galerie du Pop Up du Label où on lui a installé un petit atelier, Yaikel travaille et enchaine les sérigraphies. Appliquant manuellement la peinture et la déclinant jusqu’à l’épuisement de sa teinte. Une technique qu’il utilise également armé de son pinceau rempli d’acrylique. Yaikel peint des univers imaginaires dont il a entre autres trouvé l’inspiration lors de son voyage dans la région caribéenne de la Colombie où la nature paradisiaque s’avérait être d’une fragilité absolue, soumise au bon vouloir de la broyeuse qu’est l’espèce humaine. Découvrant la zone protégée entre la mer des Caraïbes et l’extrémité de la Cordillère des Andes, Yaikel a créé des coraux aux couleurs acidulées, des fleurs aux pétales extravagantes, des paysages où l’Homme n’a plus sa place, contraint d’admirer cette flore à travers le filtre de l’artiste. Est-il pour autant un écologiste ? L’intéressé vous répondra avec son fort accent chilien qu’il n’est pas un bon militant. Décidément, pour découvrir Mistero de los Andes il suffit bien de se taire, de regarder puis sans doute d’agir. 

Texte Camille Bardin © 2017 Point contemporain

 

Infos pratiques
Exposition Misterio de los Andes
Du 8 au 30 septembre 2017

Galerie du Pop-Up du Label
14 rue Abel, 75012 Paris 

 

 

Visuel de présentation : Pileta abandonada, 2016, 100 x 80 cm, acrylique sur toile.