TANT QUE LA TERRE DURERA

TANT QUE LA TERRE DURERA

Tant que la terre durera oeuvre in situ d’Annabel Schenck Chatterjee ©Annabelschenckchatterjee

FOCUS / Tant que la terre durera oeuvre in situ d’Annabel Schenck Chatterjee
proposée par le projet Route 6 du festival PAC, espace public du 13 mai au 13 juin 2021, Aqueduc des Sumians et mur de l’ancien concasseur (hors-les-murs), Route de l’aqueduc, 13990 Fontvieille

UNE MISE EN PERSPECTIVE DANS LES ALPILLES

Cette année, le festival du PAC/Provence Art Contemporain nous propose de prendre part à des événements exceptionnels dans des sites naturels ou historiques, qui se visitent alors sous un regard nouveau. La plasticienne Annabel Schenck nous propose un travail in situ qui prend place à proximité d’un aqueduc romain à Fontvieille, sur les contreforts des Alpilles.

Devant nous, une structure en papier au dessin évocateur : des fragments de constructions en béton armé. A l’arrière plan, les vestiges d’une civilisation disparue.

Pour les «collapsologues», la thèse est claire : les écosystèmes s’écroulent, la catastrophe a commencé pour l’humanité. Elle va s’accélérer. Peut-on alors faire des rapprochements entre l’hypothétique effondrement de notre civilisation actuelle et celui de l’empire romain ?

Par une simultanéité éphémère entre ce qui est figuré par le dessin et le lieu – des ruines romaines -, l’artiste Annabel Schenck nous confronte à travers son projet à cette possibilité que le monde tel qu’il est construit aujourd’hui puisse basculer et se transformer comme s’est transformé l’empire romain. En créant une relation entre ce qui est figuré par son immense dessin et l’aqueduc romain devant lequel il est installé, ce projet incite à la réflexion et à la mise en perspective des événements de l’Histoire avec ceux de notre époque contemporaine.

Ce travail se situe dans la continuation des recherches de l’artiste autour d’une réflexion plastique sur les désordres écologiques et sociaux actuels, au coeur d’une démarche qu’on peut qualifier de “collapsologie plastique”, du nom de ce nouveau type de discours qui imagine et anticipe un effondrement à venir. Ses nombreuses années passées à vivre et travailler en Inde, ont nourri un questionnement sur la notion du chaos. Frappée par le désordre des mégalopoles indiennes, le point de départ de ses interrogations furent les états de «désarticulation du système», les dégradations de l’environnement urbain et de la vie qui l’anime. Afin de rendre visible les faiblesses d’un monde qui vacille, elle a exploité l’instabilité des constructions architecturales car elles sont pour elle le symbole de la fragilisation croissante des systèmes humains qui les organisent. A travers des gravures originales et souvent installées dans l’espace, elle tente de replacer l’homme face à ses responsabilités, sans jamais s’éloigner d’une recherche plastique exigeante, qui fait d’elle une plasticienne authentique et engagée.

Par le biais de la gravure et de la recherche formelle, son travail nous indique comment l’art peut sublimer une telle idée d’effondrement et les visions qui l’animent pour aller au delà de ce qu’elles disent.

Image ©Annabelschenckchatterjee
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Tant que la terre durera oeuvre in situ d’Annabel Schenck Chatterjee ©Annabelschenckchatterjee
Tant que la terre durera oeuvre in situ d’Annabel Schenck Chatterjee ©Annabelschenckchatterjee