[FOCUS] Guillaume Constantin, Fantômes du Quartz XXIII

[FOCUS] Guillaume Constantin, Fantômes du Quartz XXIII

Focus sur l’oeuvre Fantômes du Quartz XXIII de Guillaume Constantin présentée lors de la Foire d’art contemporain OFFICIELLE Art Fair, Stand Galerie Bertrand Grimont, du 21 au 25 octobre 2015, Docks – Cité de la Mode et du Design, 75013 Paris.

Artiste : Guillaume Constantin. Né en 1974, vit et travaille à Paris.

Oeuvre : Fantômes du Quartz XXIII, Objets trouvés, répliqués, cadeaux, bois, mdf teinté dans la masse, 2015

Propos de l’artiste Guillaume Constantin recueillis le 25 octobre 2015 sur le stand de la galerie Bertrand Grimont à OFFicielle Art Fair :

« La pièce Fantômes du quartz XXIII a été réalisée spécifiquement pour Officielle. Chaque contexte est pour moi l’occasion de concevoir ou de fabriquer un dispositif particulier pour montrer des objets. Ceux-ci ont des origines très diverses. Il peut s’agir d’objets très triviaux, trouvés dans la rue ou que j’emprunte, mais aussi de pièces de collection. Certaines m’appartiennent. Dans mes projets, chaque élément est une porte d’entrée pour considérer l’ensemble.

Généralement, je provoque un jeu autour du statut de l’objet qui n’est jamais définitif. La question des origines se pose en permanence tout comme se pose désormais la question du virtuel, du réel, du concret.

Est-on en présence d’un objet ancien ou issu d’un processus industriel ? Je ne donne que peu d’indications sur les cartels pour laisser une dimension ludique et  garder une part de mystère sur l’origine de ces objets. Le display est à regarder comme un tout, une sculpture à la fois unitaire et composite afin de voir quelles interactions ils produisent. Il est important que l’imaginaire et la sensibilité du spectateur se déclenchent devant ces dispositifs.

Ici le casque est médiéval, réellement historique et provient même d’une collection muséale. Le fait de le répliquer en impression 3D ne le rend pas plus authentique. Il devient une copie, une sorte d’émanation très fantomatique. Il conserve les valeurs du casque médiéval avec tout l’imaginaire que cela comporte mais dépourvu de l’émotion que pourrait générer la présence d’une patine ou de traces de rouille.

Guillaume Constantin, FANTÔMES DU QUARTZ XXII 2015 Réalisée avec la collaboration de Charles SPEHAR de l’Esba TALM.
Guillaume Constantin, FANTÔMES DU QUARTZ XXII, 2015 Réalisée avec la collaboration de Charles SPEHAR de l’Esba TALM. © Aurélien Mole

Mon questionnement sur la valeur émotionnelle, esthétique ou relevant de la curiosité, des objets est permanent. Je discute souvent avec les conservateurs quand je vais emprunter des pièces archéologiques. On s’aperçoit que les critères qui font qu’un objet intègre les collections patrimoniales sont très mouvants et en conséquence fascinants. Je cherche non à emprunter les plus belles pièces ou les plus flamboyantes, mais à mettre au jour celles qui se trouvent dans les fins fonds des réserves et qui n’ont a priori pas de valeur si ce n’est qu’elles font partie d’un musée.

Guillaume Constantin, FANTÔMES DU QUARTZ XII 2014, Production CRAC-LR Courtesy galerie Bertrand Grimont
Guillaume Constantin, FANTÔMES DU QUARTZ XII, 2014, Production CRAC-LR Courtesy galerie Bertrand Grimont © Marc Domage

Quand j’ai réuni les objets mon travail consiste à fabriquer des étagères, des socles, des formes sculpturales sophistiquées de mise en scène qui sont pensées par rapport au lieu et à l’espace qu’on me donne. C’est un travail au final presque académique que de travailler sur leur matière, leur forme, leur taille. Je déteste les socles blancs. J’utilise pour cette installation du mdf teinté qui est un matériau souvent utilisé par les designers, comparable à du bois teinté dans la masse. J’aime son nuancier de couleurs pastels très particulier. Mon travail est très loin du design qui lui a pour ambition une sorte de perfection de l’objet.

Ma position est celle du sculpteur car je fabrique tout moi-même, sans prototypage. La forme définitive que prend l’ensemble arrive généralement à la toute fin du projet.

Ma pratique est assez mouvante, car les dispositifs que je propose peuvent être complètement nouveaux ou issus de la réadaptation de plus anciens. Dans ce dernier cas, je les recycle ou les redécoupe dans l’esprit d’une tradition de sculpture, ce moment où l’on fait fondre du métal pour refaire d’autres pièces, et que malgré tout, l’âme de l’objet original est conservée à l’intérieur. La dimension imaginaire est toujours importante pour moi. »

Pour en savoir plus :
guillaume.constantin.free.fr

bertrandgrimont.com

officielleartfair.com

Retrouvez la série Fantômes du Quartz au travers de nombreuses prises de vues en haute définition de l’exposition Arrondir les angles, une exposition co-produite par l’École supérieure des beaux-arts TALM-Tours et Eternal Network dans un livre enrichi édité par NAIMA éditions et disponible ici : itunes.apple.com

Visuel de présentation : Fantômes du Quartz XXIII © Hervé Goluza