SIRINE AMMAR [ENTRETIEN]

SIRINE AMMAR [ENTRETIEN]

Sirine Ammar présente sa première exposition personnelle à la Galerie du Crous, encollaboration avec la commissaire d’exposition Guslagie Malanda.

L’artiste plasticienne Sirine Ammar modèle l’image comme une matière, un corps qu’elle décompose et déforme. Ses photographies, ses collages deviennent des couleurs, des sculptures, des pièces gourmandes et voluptueuses. Le jeu des volumes, entre légèreté et masse, abondance et vide, redéfinit l’espace et transpose le spectateur dans un parcours territoire où chaque oeuvre est inscrite, incrustée. Une invitation solaire et sensuelle à toucher du regard, à approcher, à effleurer « les possibilités d’un relief ». Une oeuvre organique, vibrante et architecturale.

Photographies, collages, sculptures… tes pratiques sont multiples, et s’entrecroisent.

J’ai commencé par la sculpture, toujours avec un travail documentaire de photos en parallèle. Puis au fils du temps je me suis demandée comment ces images pouvaient aussi prendre de l’épaisseur et devenir des matières, des sculptures, des volumes.

Tu investis les 160m2 de la Galerie du Crous, un projet d’exposition majeur où tu présentes des pièces « design » notamment des coussins et une chaise longue. Tes aspirations artistiques ont-elles évolué ?

Mes aspirations n’ont pas changé. Simplement, j’ai fait le choix de mêler mes références de design à celles artistiques et arrêté d’en privilégier une plutôt que l’autre. J’ai toujours eu un intérêt fort pour le design, je collectionne des objets et suis tout le temps au contact de designers : je ne travaille pas dans des ateliers mais dans des fab-lab. C’est important que
ma fascination envers Gio Ponti rencontre celle pour Richard Deacon par exemple.

Tu te plais à parler de « motif », cela fait part de ton geste artistique ?

La question du motif est importante. C’est l’abstraction et l’ornement. Il représente la notion du décoratif et la place qu’occupe les formes abstraites dans mon travail.

Tu es adepte des collaborations avec des commissaires d’exposition.

Pour moi il n’y a pas d’exposition sans commissaire. Un artiste n’a pas le recul nécessairesur son travail. C’est un échange essentiel qui permet d’amener une cohérence, une vision globale et des choix de mise en espace. Je confie mes créations à une personne apte à en faire une exposition.

Entretien avec Sirine Ammar réalisé et écrit par Lola Grunwald

Point contemporain soutient la Galerie du CROUS de Paris