Et quelque(s) espacement(s), Galerie melanie Rio
En direct de l’exposition Et quelque(s) espacement(s) une exposition collective avec Delphine Desguislage, Emilie Duserre, Alexis Judic, Sophie Kitching, Lucie Le Bouder, Quentin Lefranc, Juliette Mogenet et Patrick Tourneboeuf, du 23 janvier au 12 mars 2016, Galerie melanie Rio, 56 Rue de la Fontaine au Roi, 75011 Paris.
Artistes : Delphine Desguislage, née à Namur, Belgique, en 1980. Elle vit et travaille à Bruxelles.
Patrick Tourneboeuf né en 1966 à Paris, où il vit et travaille. Il est membre du collectif de photographes Tendance Floue.
Emilie Duserre, née en 1986 à Mont-Saint-Aignan. Vit et travaille à Paris.
Alexis Judic, né en 1983 à Saint-Nazaire. Vit et travaille à Nantes.
Sophie Kitching, née en 1990 dans l’Île de Wight (Royaume-Uni). Vit et travaille à Paris et New-York.
Lucie Le Bouder, née en 1986 à Paris. Vit et travaille à Paris.
Quentin Lefranc, né en 1987 à Tours. Vit et travaille à Paris.
Juliette Mogenet née en 1981. Vit à Paris et travaille au Pré-Saint-Gervais.
En investissant le loft parisien de la galerie melanie Rio, le trio d’artistes Émilie Duserre, Lucie Le Bouder et Quentin Lefranc ont eu la volonté d’associer leurs travaux afin de les faire entrer en résonance avec les spécificités architecturales du lieu : espace lumineux doté d’une grande verrière au rez-de-chaussée, escaliers, sous-sol aveugle. Mais plus qu’un simple agencement, ils ont créé avec la complicité d’artistes invités, un ensemble d’une grande cohérence qui, par un réseau dense d’échos, est parfaitement homogène.
Ainsi les Variations de Juliette Mogenet nous font franchir par une perspective la limite entre extérieur et intérieur. Elles répondent aux stores vénitiens de Sophie Kitching, aux Building ruin en dallages de Delphine Deguislage mais aussi au châssis à caisson suspendu au plafond de Quentin Lefranc. Un jeu de lignes et de perspectives pouvant être brouillé par les formes géométriques de Lucie Le Bouder, ou pouvant devenir une forme parfaite comme un dôme géodésique avec Alexis Judic, une alternance d’angles saillant avec Émilie Duserre ou rappeler les visions architecturales prises dans l’histoire de Patrick Tourneboeuf.
Des mises en volumes de ligne auxquels les murs de la galerie et les œuvres des artistes participent aussi. Quelques exemples de correspondances et de liens qui unissent les œuvres entre-elles et avec l’espace de la galerie.
Propos recueillis le 23 janvier 2016 auprès de Lucie Le Bouder et Quentin Lefranc à la galerie melanie Rio, Paris :
« Lucie Le Bouder, Emilie Duserre et moi-même [Quentin Lefranc] avions envie de mener un projet ensemble. Nous étions en cours de recherche d’un espace d’exposition quand nous avons eu la proposition d’exposer à la galerie melanie Rio à Paris. Ce qui nous a immédiatement séduits est que l’espace n’est pas celui d’une galerie conventionnelle mais plutôt d’une galerie-appartement. Un contexte qui nous obligeait à réfléchir différemment sur la question de l’exposition.
Nous voulions répondre à ce contexte et ne pas mettre en place des stratégies pour y échapper. Petit à petit, est venue l’idée que se crée une véritable collaboration entre les artistes quant au choix des pièces afin que celles-ci puisent s’entrecroiser. Nous avons invité à exposer avec nous Delphine Deguislage, Alexis Judic, Lucie Le Bouder, Juliette Mogenet et Patrick Tourneboeuf. Nous voulions que les travaux se mêlent, que des liens forts se créent entre-eux, et répondent aux questions que pose l’exposition.
Nous avons décidé ensemble quels seraient les supports de l’exposition : sculptures, installations, photographies, dessins, vidéo. Nous voulions élargir au maximum les différents médiums sans avoir la volonté de mettre en avant un propos curatorial. Ainsi, il n’y a pas de commissariat d’exposition, ce n’est pas non plus une exposition thématique, mais plutôt un échange entre plusieurs artistes avec la volonté d’habiter un espace.
Nous avons conçu un parcours dans lequel nous n’avons pas hésité à mêler les œuvres, à les superposer. Une sorte de fil d’Ariane, sous la forme d’une ligne jaune, traverse les différents espaces d’exposition et, d’une certaine manière, relie les œuvres et les espaces. Les œuvres de Delphine Deguislage fonctionnent comme des bornes qui viennent par leur empilement ponctuer le parcours. Les œuvres de Lucie Le Bouder s’appuient sur une de mes pièces, passent derrière, colorent la toile. Certaines pièces deviennent des socles ou en supportent d’autres.
Au sous-sol, les stores de Sophie Kitching traversés par des néons font exister la pièce d’Emilie Duserre qui est au sol ainsi que le châssis que j’ai installé au plafond. Il y a une question de dépendance entre les pièces qui forment un tout et façonnent en se répondant une sorte de paysage de maquette.
Ce rapport à l’espace engage une réflexion sur l’échelle des œuvres qui, à certains moments, peuvent paraître presque miniatures ou au contraire comme au sous-sol, devenir presque démesurées en occupant la totalité du sol et du plafond et limitant l’espace de circulation du spectateur.
Nous voulions que l’exposition forme un tout unifié et ne soit pas un rassemblement de pièces sur une thématique. Les unes fonctionnent grâce aux autres sans suite chronologique, sans chercher à ce qu’il y ait un ordre quelconque. Il se crée dans ce parcours des vides et des pleins. Il n’est question que d’espaces et de représentations d’espaces. Il y a un rapport à l’architecture du lieu à partir duquel naissent des perspectives particulières. »
Pour en savoir plus :
emilieduserre.com
alexisjudic.com
sophiekitching.com
lucielebouder.com
quentinlefranc.com
juliettemogenet.com
delphinedeguislage.com
tendancefloue.net
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