VOST COLLECTIF, MÉTÉORES
Vue d’exposition Météores 2022 Coco Velten, Marseille
FOCUS / Météores, exposition(s) photographique(s) installative(s) de VOST Collectif.
Commissariat : Lilie Pinot
Scénographie : Matthieu Rosier
Ce projet a reçu le soutien du dispositif Carte Blanche, Arts Visuels de la Région Sud-Paca.
Par Eléonore Aublayd
ÊTRE(S) COLLECTIF(S
VOST a dix ans. Tout a commencé à l’école de photographie d’Arles (ENSP Arles) et a fini par rassembler des membres d’horizons différents : Lilie Pinot, Olivier Sarrazin, Françoise Beauguion, Matthieu Rosier, Oriane Bault, Tifenn Ripoll.
VOST a dix ans. Tout continue, pour l’instant, à Marseille. Toujours un travail des images à travers la photographie, dans le fond, dans la forme, dans ce qu’elle montre ou pourrait montrer du(des) monde(s). Six membres, six visions de la photographie différentes, mêlant archives, nouvelles images, textes et éditions ou encore vidéos et installations.
VOST a dix ans. Tout évolue et les artistes du collectif expérimentent différentes formes scénographiques au sein de leurs expositions, entre narration non-linéaire et immersion déambulatoire. Météores, deuxième volet d’une trilogie d’expositions et premier événement sur une série pour fêter le collectif, fait acte : être collectif, c’est aussi questionner la figure de l’artiste et du photographe en tant qu’êtres collectifs. Être(s) collectif(s), c’est signer collectif.
INFINI DÉFINI, ESPACE(S)
Pour questionner le monde, il faut parfois en sortir. Le prendre par tout petits bouts et le confronter à beaucoup plus grand. Du grain de sable au grain de l’image.
En entrant dans l’espace d’exposition de Météores, VOST nous donne à voir divers vestiges ancrés lourdement au sol. Des photographies à formats variables semblent s’être écrasées dans le sable, laissant le plexiglas indemne malgré l’impact. Ces morceaux de réel ont résisté, à l’instar de ce qu’ils représentent. Fragment(s) spontané(s) du Mali, de France, d’Haïti, de Guadeloupe, du Groenland, d’Égypte, du Canada, d’Ukraine, de Bulgarie ou encore du cosmos, et allant de 1918 à 2022 ; différentes particules d’histoire(s) se rencontrent.
On déambule, gauche, droite, droite. Nos pieds font chanter le sable qui se métamorphose à notre passage. Les images dialoguent, entre temps, espaces et échelles différentes. Un papillomavirus se retrouve à la même échelle qu’une nébuleuse, un glacier à celle d’un oiseau et Marie-Jeanne, résistante de la seconde guerre mondiale, se tient devant nous en même temps que la statue du général Toussaint Louverture à St Domingue.
Un infini de possibilités dans un espace d’exposition fini : l’installation est modulable selon les lieux dans le(x)quel(s) elle évolue.
POÉTIQUE DU CONTRE-PIED
Avec cette nouvelle constellation, VOST a ainsi mis cartes sur table : nous avons tous les éléments devant nous pour (re)penser la Terre à travers histoire(s) vécue(s) ou projetée(s). Il y a trop à faire pour habiter les étoiles et imaginer s’emparer du Cosmos lorsque nous pourrions simplement le contempler.
Interroger nos mémoires pour comprendre mieux le présent, c’est aussi, peut-être laisser une fenêtre ouverte sur une utopie imaginable sur Terre. En d’autres termes, prendre le « contrepied de l’utopie […] d’habiter d’autres planètes », selon les mots du collectif.
Entre une Terre finie tendant à devenir inhabitable et l’imaginaire d’un Univers fini habitable, n’est-il pas temps de d’accepter de voir ce qui est ou ce qui pourrait être, collectivement ?
Infos :
Exposition passée : du 2 au 18 septembre 2022 à la salle des archives de Coco Velten, Marseille
À venir : du 23 septembre au 15 octobre 2022 au 109, dans le cadre d’Images Satellites, Nice ;
octobre 2023, Rencontres photographiques de Lorient.
Lien site : https://collectifvost.com/
Lien Instagram : https://www.instagram.com/vostcollectif/?hl=fr
