FUSIONS FROIDES // Pauline Lavogez

FUSIONS FROIDES // Pauline Lavogez

Vue de l’exposition Fusions froides de Pauline Lavogez, Galerie du Crous de Paris, septembre 2018 Photo © Aurélien Bacquet

 

« J’ai mal mais je me sens bien »,
Exposition d’un inconfort merveilleux, d’une inhospitabilité excitante. Une force immédiate et éphémère. Une puissance violente et sensuelle qui installe un corps omniprésent et insaisissable. Voici la troublante expérience que provoque Fusions Froides, première exposition personnelle de Pauline Lavogez.

A l’entrée de la galerie, la cabine en bois semble renfermer un climat artificiel dont l’humidité dessine des stries irrégulières sur la vitrine de plexiglas. Une matière stagnante qui derrière cette apparence calfeutrée prend un autre sens. C’est seulement si l’on ose franchir le pas que l’on découvre l’image insidieuse et opaque – la boîte laboratoire filme en fait continuellement et à leur insu les passants dans la rue. Au fond, la pièce maitresse de l’artiste engloutit l’espace et change les volumes. Une installation à la fois monumentale et immersive qui perd le visiteur sous un abri sombre et odorant. C’est lorsque celui-ci reprend sa conscience et son sens de l’orientation qu’il cherche instinctivement à sortir la tête de l’étau. Plus loin, au dessus, au delà, en haut…Ce toit fait apparaitre un nouvel élément, dont le charbonneux noir rompt avec la prédominance du bois clair. Une couche épaisse, minérale et dense qui domine, enfouie. L’assimilation de ces niveaux ambivalents et lunatiques plonge le visiteur dans un silence sidéré et rêveur. Enfin c’est à l’étage que le parcours s’achève. La vidéo réalisée par l’artiste se visionne dans un espace confiné où des derniers panneaux de bois encadrent la chambre de projection. Les peaux s’entremêlent et se débattent, ensevelies. Un corps liquide imprime une caméra immergée et introspective. Une eau à la fois menaçante et enveloppante qui crée une figure picturale gourmande.

L’intime opposition des matériaux, des éléments et des émotions raconte l’oeuvre de Pauline Lavogez et invite le spectateur à éprouver ces états changeants et ambigus. C’est à travers ces entrelacs passionnels et opposés que l’histoire se répète – entre caractères organiques et éléments héréditaires, l’objet artistique devient indépendant et éternel.

Lola Grunwald  © 2018

 

Vue de l'exposition Fusions froides de Pauline Lavogez, Galerie du Crous de Paris, septembre 2018 Photo © Aurélien Bacquet
Vue de l’exposition Fusions froides de Pauline Lavogez, Galerie du Crous de Paris, septembre 2018 Photo © Aurélien Bacquet

 

Vue de l'exposition Fusions froides de Pauline Lavogez, Galerie du Crous de Paris, septembre 2018 Photo © Aurélien Bacquet
Vue de l’exposition Fusions froides de Pauline Lavogez, Galerie du Crous de Paris, septembre 2018 Photo © Aurélien Bacquet

 

Vue de l'exposition Fusions froides de Pauline Lavogez, Galerie du Crous de Paris, septembre 2018 Photo © Aurélien Bacquet
Vue de l’exposition Fusions froides de Pauline Lavogez, Galerie du Crous de Paris, septembre 2018 Photo © Aurélien Bacquet