(BRÛLER LES ABÎMES) UNE PROPOSITION D’EMMANUEL GUILLAUD, LA PLATEFORME, LABORATOIRE D’ART CONTEMPORAIN, DUNKERQUE

(BRÛLER LES ABÎMES) UNE PROPOSITION D’EMMANUEL GUILLAUD, LA PLATEFORME, LABORATOIRE D’ART CONTEMPORAIN, DUNKERQUE
 
(brûler les abîmes) est la restitution de la résidence de création qu’Emmanuel Guillaud a effectuée au printemps 2017 à La Plateforme, Laboratoire d’art contemporain, Dunkerque.
Conçue comme une véritable remise en question de sa pratique artistique puisque l’artiste a volontairement fait le choix de ne pas produire de photographies, cette exposition interroge la notion d’exil et de frontières à travers la voix de poètes, artistes et vidéastes invités.
 
« Le titre (brûler les abîmes) fait référence à ses flammes, mais aussi au terme “bruler une frontière” (au Maroc, ceux qui veulent traverser la Méditerranée se nomment les “bruleurs” ). Mais, in fine, il s’agit surtout de brûler les abîmes, donc la distance entre nous, de considérer des exilés, personnellement, humainement, sans distance, en intimité. » Emmanuel Guillaud
 
La visite commence par une grand pièce sombre dans laquelle deux projections se reflètent sur le sol en miroirs.
 
« De loin, on se sait pas s’il s’agit de mer ou de ciel ou encore de flammes. En se rapprochant, on comprend qu’il s’agit de mer, sur laquelle est surimposé un second motif. Des barrières émergent des flots. Ce sont les barrières filmées à Calais et Dunkerque, des kilomètres de barbelés. Mêlées à la mer, ils rappellent que si les exilés meurent dans la Méditerranée, ce n’est en aucune façon parce que la mer est dangereuse, mais à cause de choix politiques. Sur le sol, des miroirs multiplient les effets de la mer, lui donnent une profondeur infinie, dans laquelle se reflètent les ombres des visiteurs. » Emmanuel Guillaud
 
 
Le visiteur est ensuite invité à progresser dans l’espace d’exposition en empruntant un passage.
 
« Pour moi, le chemin est une façon de rappeler que si les exilés se fracassent sur les frontières, pour ceux qui ont le bon passeport (dont la majorité des visiteurs du centre d’art), la mer s’ouvre, comme pour Moïse. » Emmanuel Guillaud
 
Une métaphore qui met le spectateur en condition pour découvrir la seconde salle, noire, méditative qui est le centre de l’exposition. Il y perçoit cinq lumières faibles comme des lucioles. Quatre lumières proviennent d’écrans d’ipads posés sur des socles sur lesquels défilent un récit sur fond noir, « comme des sous-titres d’un film qui reste à imaginer. » Le spectateur est invité à prendre un iPad, à s’asseoir et à recevoir chaque récit, « comme une conversation personnelle et intime. » La cinquième lumière éclaire un socle sur lequel sont disposés des éditions que les visiteurs sont invités à prendre et qui ont aussi été envoyées par la Poste, dans la tradition du mail art : « Y apparaissent des messages conçus par des exilés : textes théoriques sur l’exil, poèmes, dessins, photos qui disent l’espoir, le désespoir, la colère. »
 
 » Au fur et à mesure du parcours de l’exposition, ma voix s’efface et fait la place à celle d’exilés dont les messages sont disséminés de plusieurs façons. Une logique qui a été poursuivie le lendemain du vernissage puisque ce jour-là, l’exposition a été remplacée par celle d’artistes en exil qui ont présenté vidéos, travaux mêlants textes et photographies, performances, poésies. Une journée de rencontres et débats avec le public – in colloque, où, pour une fois, ce n’étaient pas les Français qui parlaient, mais des exilés. » Emmanuel Guillaud
 

 

 

Infos pratiques

(brûler les abîmes) fait suite à la résidence création vidéo “Drive-In” effectuée par Emmanuel Guillaud
du 15 avril au 15 mai 2017 à La Plate-Forme, laboratoire d’art contemporain, en collaboration avec le Château Coquelle, Centre culturel Dunkerque.

(brûler les abîmes) a été créé avec Christelle Mally, Albert Clermont, Tomonari Kawano, Anonyme, Daniel Dedou, Baptiste Florin, Josette Vauché, Martine Devries, Claire Millot, Maël Galisson, Marie Le Ray, Elodie Valentin et l’association Fragile les Bulles, Marion Gronier, Alexandra Galitzine-Loumpet et les artistes en exils invités.

Ont également participé à l’édition remise à tous les visiteurs :

Yousif A. Haliem est né au Soudan. Il est informaticien et auteur. Le récit qu’il a fait de son itinéraire (Soudan du Nord, Libye, Europe) est lisible sur www.refugeetrip.wordpress.com

Babi Badalov est né à Lerik, Azerbaïdjan. Artiste, il explore les limites du langage. À travers sa “poésie visuelle”, il aborde des questions géopolitiques très actuelles qui font écho à ses propres expériences. https://babibadalovvisualpoetry.wordpress.com

Omer Omran est né en 1989 au Soudan. Il a étudié la philosophie à l’université de Khartoum et poursuit ses recherches sur Spinoza à l’École des hautes études en sciences sociales, Paris.

Mahmoud El Hajj est né en 1992 à Alep. Journaliste culturel pour des journaux arabes, il étudie la philosophie à Paris 1. Il a publié un recueil de poésie, “Il abattait le vent”.

Nicolas Cabos est né à Toulouse. Graphiste, éditeur et artiste, il enseigne l’édition à l’esä Dunkerque. Il travaille à Lille, Dunkerque et Sallaumines. www.legrandmanege.com et www.nicolascabos.fr

LA PLATE-FORME, LABORATOIRE D’ART CONTEMPORAIN
67/69, rue Henri Terquem
59140 Dunkerque

www.laplateforme-dunkerque.com

LA PLATE-FORME bénéficie du soutien de la Ville de Dunkerque, de la Communauté Urbaine de Dunkerque, du Département du Nord, de la Région Hauts-de-France et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles des Hauts-de-France.

 

(brûler les abîmes) une proposition d'Emmanuel Guillaud, la Plateforme, Laboratoire d'art contemporain, Dunkerque
(brûler les abîmes), 2017. Une proposition d’Emmanuel Guillaud, la Plateforme, Laboratoire d’art contemporain, Dunkerque

 

(brûler les abîmes) une proposition d'Emmanuel Guillaud, la Plateforme, Laboratoire d'art contemporain, Dunkerque
(brûler les abîmes), 2017. Une proposition d’Emmanuel Guillaud, la Plateforme, Laboratoire d’art contemporain, Dunkerque

 

(brûler les abîmes) une proposition d'Emmanuel Guillaud, la Plateforme, Laboratoire d'art contemporain, Dunkerque
(brûler les abîmes), 2017. Une proposition d’Emmanuel Guillaud, la Plateforme, Laboratoire d’art contemporain, Dunkerque