PRINTEMPS PARADOXAL

PRINTEMPS PARADOXAL

Lina Goudjil – Vue printemps paradoxal

EN DIRECT / Exposition collective Printemps paradoxal, jusqu’au 27 mai 2023, galerie Olivier Meyer, Nantes

Printemps paradoxal réunit quatre jeunes artistes à la galerie Olivier Meyer à Nantes : Joshua Alquist, Lucie Antoinette, Léa Dervieu Lachaud et Lina Goudjil à l’invitation de Daphné Boussion, commissaire de cette exposition.

Ce titre, si il faut l’expliquer, évoque le temps présent, la saison que nous traversons : le printemps, un nouveau départ ; mais aussi, l’imaginaire, le pouvoir de création, d’invention, l’inédit ou l’audace que porte en lui le terme paradoxal, littéralement : contre l’opinion, le système, les préjugés…

Comme une invitation à concevoir, à proposer une ouverture vers d’autres perspectives.

En écho, l’image qui accompagne la communication de cette exposition est une déclinaison d’un photogramme du film « Solaris » du cinéaste du XXème siècle Andreï Tarkovski, adapté du roman éponyme de Stanislas Lem. Un personnage, une boîte à la main, dans des herbes hautes agitées par le vent, regarde ailleurs.

Ce film, qui interroge, entre autres, notre relation à la réalité, par ses images d’une grande puissance, nous parle d’invention, de création, nous montre le monde comme portant en lui-même l’utopie, l’invention, d’autres mondes, d’autres rives.

Ainsi, nous pourrions dire que les quatre artistes présentés dans le cadre de cette exposition, questionnent, regardent ou réinventent le/un monde.

Joshua Alquist et Lucie Antoinette, nous ouvrent, par leurs images (dessins, photographies, peintures ou volumes) les portes de paysages fictifs portant la signature de leurs styles respectifs.

Léa Dervieu-Lachaud et Lina Goudjil observent le monde et nous présentent chacune leur regard singulier sur ses paysages ou ses foules. Par le biais d’installations composées de photographies (parfois altérées) pour l’une et la combinaison de dessins et de volumes pour l’autre, elles transcrivent l’absence ou au contraire la multitude.

Printemps paradoxal réunit quatre écritures identifiables et enthousiasmantes par leur audace et leur adresse.

En commun, ces artistes ont peut-être aussi les subtiles frictions qu’ils proposent et les langages qu’ils conçoivent. Joshua Alquist et Lucie Antoinette, de manières différentes, assemblent, composent, des éléments porteurs de sens, en de denses ou évocateurs paysages. Leurs réalisations, propositions ouvertes, nous offrent des histoires à adopter, à continuer. Léa Dervieu-Lachaud regarde le monde, en enregistre les paysages, souvent lacunaires. En parallèle elle joue des techniques, accidents et dégradations que permettent la prise de vue et la production, pour offrir au regardeur, de nouvelles relations à ces territoires, par la transparence, l’hybridation ou la superposition. Il ne s’agit plus de documents mais de moments.

Lina Goudjil par le dessin refait le monde, elle le recadre, le regarde, l’organise ou le réorganise. Elle nous montre des foules universelles, mais singulièrement personnelles et incarnées, composées non pas de silhouettes, de figures, mais bien d’individus à la présence manifeste. Elle nous retransmet avec ses propres outils, ce qu’elle a sélectionné du grand flux des données de notre temps.

Alors Printemps paradoxal dépeindrait le.s temps, nous octroierait du temps, sculpterait le temps, comme aurait dit Andreï Tarkovski…

Joshua Alquist - Vue Printemps paradoxal
Joshua Alquist – Vue Printemps paradoxal
Lucie Antoinette- Vue printemps paradoxal
Lucie Antoinette- Vue printemps paradoxal
Printemps paradoxal_à gauche Lina Goudjil dans la seconde piece Lucie Antoinette à droite Léa Dervieu Lachaud
Printemps paradoxal – à gauche Lina Goudjil dans la seconde piece Lucie Antoinette à droite Léa Dervieu Lachaud
Printemps paradoxal_à gauche Lucie Antoinette à droite Lea Dervieu Lachaud
Printemps paradoxal – à gauche Lucie Antoinette à droite Lea Dervieu Lachaud
Printemps paradoxal_Construire face au liquide_Lea Dervieu_Lachaud
Printemps paradoxal – Lea Dervieu Lachaud, Construire face au liquide