INTI, PROFANE, GALERIE ITINERRANCE PARIS

INTI, PROFANE, GALERIE ITINERRANCE PARIS

EN DIRECT DE L’EXPOSITION

« Profane » nous pousse à réfléchir à la banalité de nos croyances et de nos dogmes, par opposition à la beauté de la vie, naturelle, délicate et éphémère. Inti

Avec beaucoup d’agilité, Inti utilise la satire autour d’une mise en scène festive pour désacraliser ses personnages. Il nous pousse à interroger nos haines, nos peurs et nos faiblesses afin de questionner nos limites et redéfinir nos règles sociales.

Pendant plusieurs années, Inti n’a cessé de voyager pour aller peindre aux quatre coins du monde. Depuis un an, il s’est installé dans son atelier afin de se consacrer à la préparation de cette exposition. Il en a profité pour expérimenter un nouveau médium : l’installation.

Ses fresques mettant en scène tantôt le Kusillo, personnage masqué extrait du carnaval sud-américain, tantôt des figures issues de l’imagerie religieuse, créent des compositions riches de sens qui abordent souvent des sujets sociaux. L’artiste va puiser des symboles dans différentes cultures et de nombreux domaines. Il les sort de leur contexte pour leur donner un nouveau sens en les juxtaposant.

Du mur à la toile

Pour « Profane », Inti a sélectionné une douzaine de fresques dont il reprend les sujets pour les représenter cette fois-ci sur toile. En s’inspirant de ses propres murs, Inti adapte sa composition au format de la toile, modifie certains éléments, ajoute des détails, en efface d’autres pour mieux préciser son propos. Ceux qui connaissent son travail de muraliste, reconnaîtront dans ses toiles les murs qu’il a peint récemment à Lisbonne, à Marseille, à Miami ou même en Chine, pour ne citer qu’eux.

Inti puise son iconographie dans différentes cultures et cosmovisions qu’il remixe pour créer une fusion faite de nouvelles combinaisons. Cette diversité de cultures et de coutumes révèle souvent un rapport conflictuel entre la science et la religion.

« Je veux représenter un syncrétisme culturel global définitif, capable de ressentir une spiritualité profonde envers les merveilles naturelles de ce monde, tout en gardant à l’esprit la différence entre les coutumes culturelles et les croyances. » Inti

Une nouvelle série d’oeuvres

« Aujourd’hui, je rassemble des symboles universels que je décontextualise et recompose afin de définir un syncrétisme global » Inti

Inti ne vient pas livrer un discours, il aborde un thème avec un regard critique sans formuler de réponses définitives. Tout comme il sème ses oeuvres de symboles variés, il charge ses compositions d’une multitude d’éléments et laisse à son spectateur la liberté de les interpréter.

« Profane » retranscrit bien le parcours de l’artiste ses dernières années. Ses voyages se ressentent dans son ouverture au monde et sa sensibilité envers les autres est palpable dans chacune de ses oeuvres.

Une installation exceptionnelle

A l’occasion de « Profane », Inti a transformé l’espace de la Galerie Itinerrance en une installation immersive et spectaculaire ! Telles des catacombes mises à nue, le sol de la galerie se retrouvera jonché de crânes au milieu desquels une sculpture de Pietà trônera de manière dramatique. Les 7 800 crânes sont tous marqué d’un symbole sur leur front. A mesure qu’on traverse l’espace d’exposition cette accumulation provoque un effet hypnotique voire déséquilibrant.

La sculpture de 2,60 m de haut est l’aboutissement d’un long travail de la part de l’artiste qui s’adonne à un nouveau médium. Au-delà du défi technique, il s’agit pour Inti de mettre en volume une figure classique de l’iconographie religieuse et de s’en emparer avec ses propres codes.

Texte Baimba Kamara © 2018 Galerie Itinerrance

 

 


Inti
artiste peintre chilien, né en 1982 à Valparaíso ( Santiago, Chili).

Représenté par la Galerie Itinerrance Paris

 

Inti, Pachakuti (détail), 2017. 200 x 150 cm.
Inti, Pachakuti (détail), 2017. 200 x 150 cm.

 

Inti, La Madre Secular 3 (print), 2017. 47 x 63 cm
Inti, La Madre Secular 3 (print), 2017. 47 x 63 cm

 

Visuel de présentation : Inti, Codo a Codo, 2017. 200 x 250 cm