HÉLÈNE MUHEIM

PORTRAIT D’ARTISTE / Hélène Muheim
à l’occasion de l’exposition RÉTROSPECTIVE IV, Galerie Valérie Delaunay Paris
par Pauline Lisowski
Hélène Muheim dessine des paysages à partir d’un métissage de références d’œuvres de l’histoire de l’art et de souvenirs de parcours de territoires, d’ascensions dans des montagnes. Le contact avec la nature l’a amenée à se sentir vivante, telle qu’elle l’affirme en parlant de sa démarche artistique. En dessinant, elle restitue des paysages qu’elle tente de maintenir dans leur beauté en prenant soin de nous inciter à cheminer parmi la végétation et une biodiversité, à préserver. L’artiste joue sur un décentrement de nos habitudes de représentation du paysage en dédoublant l’horizon et en proposant d’autres principes de composition qui modifient nos repères.
Les paysages verticaux d’Hélène Muheim devenus corps, peaux, squelettes, contiennent cette nature fragile et pourtant puissante. Ses dessins ouvrent des voies vers un monde entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Ils présentent une diversité de végétation et de chemins dans différents sens qui nous indiquent des circulations possibles. En prenant le temps de cheminer dans ses œuvres, succession de couches d’encres, de graphites et rehaussés d’ombres à paupières, un monde teinté de magie se donne à voir et révèle d’autres portes vers des écosystèmes qu’on tente de garder en mémoire. Ils nourrissent notre imaginaire. Par sa technique, elle estompe la topographie du paysage tout en lui donnant un nouvel éclat. Ses dessins nous conduisent à une méditation et à éprouver des sensations, provoquant des surgissements de souvenirs.
L’artiste crée un basculement du regard vers des fenêtres de nature qui se réduisent. Ses paysages s’étirent comme s’ils allaient presque disparaître ou se transformer avec les saisons et les bouleversements climatiques. Ses œuvres ne nous indiqueraient-elles pas le chemin vers une attention envers le vivant et les espaces naturels sensibles, encore sauvages, habitats des animaux, gardiens des lieux ? Peut-être que ces milieux naturels qui se réduisent par les impacts humains et le réchauffement climatique ne seront bientôt plus qu’images, souvenirs en mémoire ?
Ses dessins nous mènent vers des paysages féériques. Ils nous inspirent à la fois à une expérience de l’ordre du merveilleux et suscitent la crainte. Dans un prolongement des œuvres des peintres romantiques, ces paysages provoquent un sentiment de l’ordre du sublime. Récemment, des ruines architecturales apparaissent dans ses dessins, tels des signes de présence humaine, des jalons, témoignage de la résilience de la nature. Ses œuvres rendent également visibles des mouvements dans la nature et tendent vers l’abstraction. Pulse/Rorschach sont les images mentales, psychanalytiques, de ces traversées de territoires. L’artiste interroge les visions qui restent en nous et nous marquent. En brouillant l’horizon, elle rend possible de nouvelles perceptions des paysages, devenus traces, images et mirages.
Ainsi, les dessins d’Hélène Muheim condensent des désirs de paysages, d’une nature, qui se réduit peu à peu. Ils nous incitent à suivre des horizons et à nous perdre parmi les végétaux avec lesquels nous tentons d’être en relation.
HÉLÈNE MUHEIM – BIOGRAPHIE
Hélène Muheim est née en 1964.
Elle vit et travaille à Montreuil.
Elle est diplômée des Beaux-Arts de Montpellier.
helene-muheim.fr
Représentée par Galerie Valérie Delaunay Paris
https://www.valeriedelaunay.com

100 x 70 cm ombres à paupières, encres, et poudre de graphite sur papier

200 x 70 cm #module de 2x(100x70cm) 100x70cm, ombres à paupières, encres, et poudre de graphite sur papier 100x70cm, épreuve numérique sur papier

100 x 70 cm ombres à paupières, encres, et poudre de graphite sur papier

30 x 40 cm poudre de graphite, encres, et ombres à paupières sur papier

21 x 29 cm poudre de graphite, encres, et ombres à paupières sur papier