DOROTHÉE LOUISE RECKER, “SANDVIKA”

DOROTHÉE LOUISE RECKER,  “SANDVIKA”

L’exposition personnelle Sandvika de Dorothée Louise Recker fait état d’une expérience sensible et délicate transmise par la couleur et par le geste de l’artiste. Le spectateur est invité à venir vivre l’exposition, à y percevoir les variations de matières et de supports mais aussi les ellipses que suggèrent l’espace blanc de la galerie et les wall paintings composés de dégradés de couleurs. Ces derniers contribuent à faire de cet accrochage une installation totale, qui propose à la fois des points de vue généraux mais aussi des espaces plus intimes. La mise en scène des œuvres engage ainsi un raisonnement immersif et les possibilités de lecture y sont physiquement multiples. Elles impliquent des anamorphoses selon des points de vue pré-établis et composés de deux séries d’œuvres, Départs couleurs et En négatif

Les atmosphères minimalistes des aplats dégradés de la série Départs couleurs de Dorothée Louise Recker font appel à la mémoire de Rothko par l’absence de signes et non de signifiants. Le vide est ici chargé par la couleur, en tension avec la densité des couches d’huile et l’intensité de leur saturation. L’artiste y invoque un univers aérien, maritime, solaire, méditerranéen et balnéaire, faisant référence à sa propre expérience, à son histoire, ses voyages et aux lieux qu’elle a parcourus. 

Les formats verticaux sont des fenêtres confiant au spectateur un univers à la fois dénué d’horizon et indiciblement familier, tel un écho à ses expériences sensorielles personnelles — peut-être simplement la vision de bouts de ciel, d’où sont nés in fine ces espaces abstraits. Pour l’artiste, ce sont les cieux idéalisés de Sandvika, son lieu de naissance en Norvège, ou encore ceux du Sud de la France, au cœur des champs de mimosas, où elle a grandi et occupe un atelier d’été. Ces fragments de cosmos font appel aux notions d’intangible, de disparition, d’insaisissable. Ils se prêtent au jeu de la méditation et de la vibration optique qui en ressort. Telle une maïeutique mystique, l’exposition se vit dans l’espace où l’énergie circule intensément entre les pièces. 

En contrepoint à la première série, En négatif révèle une partie du process de l’artiste. Ces grands chiffons de travail sont le négatif à proprement parler des dégradés chromatiques, les procédés de teinture et de décoloration y abordant autrement la question du geste, de l’ajout et de la disparition. Ils auront ainsi servi la pratique d’atelier jusqu’à leur sacralisation par leur tension sur le châssis. Non sans évoquer le batique et les imprimés tie and dye, ces toiles vibrent, animées par le geste de la production pure. Elles s’opposent au calme et à la maîtrise des dégradés et pimentent l’expérience par cet élégant désaccord sur l’harmonie sensée contenir la première série. Le process, ainsi dévoilé et valorisé, alimente notre curiosité. Il nous renvoie à une lecture à échelle humaine du travail artistique, qui est fait de contradictions, d’expériences,d’événements et d’accidents qui n’entachent en rien son chemin de vie. C’est au contraire ainsi que les différents aspects de la sensibilité de l’artiste nous sont révélés, engageant finalement notre propre perception de l’existence, elle aussi peuplée d’expériences, de contradictions et pleine de contrastes.

 

 

Dorothée Louise Recker
Née en 1984 en Norvège, près d’Oslo – plus précisément à Baerum-Sandvika, une petite ville connue notamment pour avoir été la résidence du peintre Claude Monet.
Vit et travaille aujourd’hui entre Paris, Berlin et le Sud de la France.
Résidente d’un artist-run space nommé ChezKit, situé à Pantin, qui propose une programmation régulière d’expositions axée sur la jeune scène parisienne.

 

 

Infos pratiques

Exposition du 9 au 29 septembre 2018
ouvert du mardi au vendredi de 11h à 18h – samedi de 11h à 16h
Spinnereistr. 7, 04149 Leipzig, Germany

Pour plus d’information : art@laetitiagorsy.com / +49 159 01401465

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She BAM! a été fondée par Lætitia Gorsy.

 

Visuel de présentation : vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

 

vue d'exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer
vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

vue d'exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer
vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

vue d'exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer
vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

vue d'exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer
vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

vue d'exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer
vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

vue d'exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer
vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

vue d'exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer
vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

vue d'exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer
vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

vue d'exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer
vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

vue d'exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer
vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer

 

vue d'exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer
vue d’exposition Dorothée Louise Recker, “Sandvika”. Photo : Stefen Fischer