GUY DE MALHERBE, RELIEFS

GUY DE MALHERBE, RELIEFS

Autrefois le Rat de ville
Invita le Rat des champs,
D’une façon fort civile,
A des reliefs d’Ortolans.

Jean de La Fontaine “Le Rat de ville et le Rat des champs”

Pour son exposition de rentrée de septembre 2020, la Galerie La Forest Divonne – Paris, présente un nouvel ensemble de peintures de Guy de Malherbe, qui explorent et développent sous le vocable de Reliefs des coquilles d’huîtres, des feuilles d’artichauts ou encore quelques restes de côtelettes d’agneau. Ces vestiges de repas, qui avant de devenir détritus, retiennent encore le regard par leur vibration colorée. Des sujets qui font écho à la grande tradition flamande des Vanités, et qui sont aussi un prétexte aux recherches proprement picturales poursuivies par Guy de Malherbe depuis de nombreuses années : geste, couleur, matière. L’artiste explore la beauté des plus petites choses, comme les restes d’un repas.

Si l’exposition Stèles présentée à Paris en 2017 poussait plus loin que jamais le sujet des roches et des plages – un cycle commencé au mitan des années 2000, avec les Endormies, les Chaos et les Falaises – l’exposition Reliefs témoigne d’une translation des reliefs minéraux des éboulis vers les reliefs organiques de l’assiette. Ici, comme sur la plage, les formes déposées sur la toile deviennent volontiers des ombres, et un monde vibre sous la surface, quand il ne dévore pas l’image tout entière. Dans ces toiles récentes, Guy de Malherbe explore une nouvelle palette de couleurs puissantes, du rouge violent aux tons de vert tendre et de bleu profond. Un érotisme, une sensualité sous-jacente caractérisent cette nouvelle série de peintures. Dans l’exposition Reliefs, on trouvera d’un côté des sujets peints sur le motif d’après le réel, et de l’autre des toiles engendrées par la peinture elle-même, les deux approches se développant et se croisant, autant qu’elles se poursuivent l’une l’autre.

« Quand je suis dehors, j’utilise la peinture pour peindre un paysage, quand je suis dans l’atelier j’utilise le paysage pour faire de la peinture », de la même façon Guy de Malherbe peint sur le motif de petites toiles qui lui servent dans un deuxième temps de point de départ.

Si le sujet change, Malherbe continue de développer cette même démarche ; le « dépaysage » commence toujours sur le motif, quand le peintre se laisse porter par ce qu’il voit. Dans l’atelier, il se réapproprie les émotions qu’il a ressenties et il « fait » de la peinture. Guy de Malherbe déconstruit son sujet pour n’en conserver que l’essence. Les nombreuses strates de roches que l’on admirait dans les falaises peintes ces dernières années se retrouvent dans les huîtres autant que dans les artichauts et même dans ces fins de repas, où seuls restent ces os de côtelettes, à la chaire dévorée – une peinture à nu qui nous montre l’essentiel. Le geste et l’inspiration se libèrent, car désormais le plus important n’est pas le sujet mais bien la peinture.

Guy de Malherbe, Reliefs  cotes d'agneau dans le bleu, huile sur toile, 97 x 130 cm, 2020
Guy de Malherbe, Reliefs, côtes d’agneau dans le bleu, huile sur toile, 97 x 130 cm, 2020
ourtesy Galerie La Forest Divonne 
ph. Illés Sarkantyu
Guy de Malherbe, Reliefs  trois huitres, huile sur toile, 81 x 100 cm, 2020
Guy de Malherbe, Reliefs, trois huîtres, huile sur toile, 81 x 100 cm, 2020
ourtesy Galerie La Forest Divonne 
ph. Illés Sarkantyu