TATIANA TROUVÉ

TATIANA TROUVÉ

Tatiana Trouvé, Notes on Sculpture, 2022, détail
Patinated and painted bronze, marble, and granite, 98 x 30 x 31 cm
© Tatiana Trouvé
Photo: Florian Kleinefenn
Courtesy the artist and Gagosian

EN DIRECT / Exposition TATIANA TROUVÉ jusqu’au 03 septembre 2022, Gagosian, 9 rue de Castiglione, Paris 1er   

J’essaie de laisser les choses ouvertes à une forme de désorientation et à une possibilité de navigation. Je suis plus sensible au flottement physique et mental que peuvent produire les œuvres, qu’attentive à une position depuis laquelle on devrait les voir ou les comprendre de telle ou telle autre manière.
—Tatiana Trouvé

PARIS, 7 juin 2022 —
Le 8 juin 2022, deux présentations complémentaires des œuvres de Tatiana Trouvé ont été inaugurées à Paris : Le grand atlas de la désorientation au Centre Pompidou et une exposition à la galerie Gagosian au 9 rue de Castiglione. Ensemble, les expositions se concentrent sur les pratiques de dessin et de sculpture de Tatiana Trouvé, où coexistent des éléments graphiques, architectoniques et environnementaux qui forment des espaces animés par la logique des souvenirs et des rêves.

Dans la galerie rue de Castiglione, Gagosian présente un ensemble d’œuvres nouvelles issues de
la série Notes on Sculpture (2022) initiée par Tatiana Trouvé en 2016, et The Guardian (2022), une sculpture appartenant à un ensemble d’œuvres inauguré en 2013. Ces œuvres totémiques sont disposées devant une impression à l’échelle 1 de L’Escamoteur (The Illusionist) (2022), dessin figurant dans l’exposition du Centre Pompidou. À la galerie Gagosian, Trouvé utilise les grandes vitrines de cet espace récemment ouvert, avec une installation qui peut être vue depuis l’extérieur.

Le titre de la série d’œuvres Notes on Sculpture renvoie à une « annotation sculpturale », soulignant certains aspects de la pratique de l’artiste à un moment précis, dans un contexte parfois associé
à d’autres sculptures ou installations passées des blocs de bois, des objets du quotidien et des éléments naturel – une boîte en carton, des chardons, une sandale, des fleurs – ont été coulés en bronze, et des fruits ont été sculptés dans la pierre. Ces éléments disparates sont solidaires mais paraissent assemblés provisoirement, dans un équilibre précaire, soutenus par des cales en bronze ou cerclés. L’une des sculptures est un moulage en bronze peint donnant l’illusion d’un moule en plâtre et d’un petit échafaudage, celui-là même qui a été utilisé pour réaliser un moulage – un artefact mystérieusement oblique du processus de sculpture. The Guardian consiste en une chaise en bronze, une veste à capuche en marbre, un moule en bronze et sodalite laisse apparaître en négatif un masque et un briquet semble coincé entre des livres d’auteurs ayant joué avec des doubles et des identités multiples – Luigi Pirandello, Witold Gombrowicz et Maria José (Fernando Pessoa).

The Guardian et Notes on Sculpture utilisent des objets disparates suggérant la présence de personnages paradoxalement absents. Par ailleurs, certains de ces éléments sont des remplois d’autres séries, créant de nouvelles œuvres qui mettent en évidence les synergies physiques et conceptuelles de l’œuvre de l’artiste. Ces liens sont renforcés par la présence de L’Escamoteur, un dessin issu des Dessouvenus, une série que Tatiana Trouvé a débutée en 2013. Le titre de la série est une expression bretonne utilisée pour nommer des personnes qui ont perdu la mémoire. Pour réaliser ces œuvres, Trouvé dissout l’encre d’un papier de couleur avec de l’eau de Javel, créant de manière imprévisible des taches, à partir desquelles elle dessine au crayon. Les perspectives ambiguës de cette image évoquent les formes linéaires et planes de ses installations, suggérant des espaces indéterminés.

Notes on Sculpture est aussi une référence aux essais rédigés par l’artiste Robert Morris entre 1966
et 1969, dans lesquels il examine le processus de création et d’observation des sculptures en termes phénoménologiques. En revenant sur les moyens possibles de concevoir l’art, Trouvé dépasse les notions d’autonomie formelle, cherchant plutôt avec ces moyens à créer un sentiment de désorientation et de découverte.

Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian
Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian
Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian
Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian
Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian
Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian
Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian
Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian
Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian
Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian
Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian
Tatiana Trouvé installation view, 2022 © Tatiana Trouvé Photo: Thomas Lannes Courtesy the artist and Gagosian

TATIANA TROUVÉ   
Vernissage le 8 juin, 17h-20h

Exposition du 8 juin au 3 septembre 2022   
Gagosian, 9 rue de Castiglione, Paris 1er   

https://gagosian.com/exhibitions/2022/tatiana-trouve/

Le Centre Pompidou publiera un catalogue pour Le grand atlas de la désorientation, conçu en collaboration avec Trouvé. Il comporte 250 dessins réalisés entre 1990 et 2022, accompagnés d’essais de Laura Hoptman, directrice du Drawing Center, New York, et de Jean-Pierre Criqui, commissaire de l’exposition.

TATIANA TROUVÉ – BIOGRAPHIE
Tatiana Trouvé est née en 1968 à Cosenza, en Italie, et vit et travaille à Paris. Ses œuvres sont présentes dans les collections suivantes : le Centre Pompidou, Paris ; le Fonds national d’art contemporain, Paris ; le Musée d’Art Moderne de Paris ; le Migros Museum für Gegenwartskunst, Zurich ; et le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, DC. Parmi ses expositions récentes figurent Double Bind, Palais de Tokyo, Paris (2007) ; 4 between 3 and 2, Centre Pompidou, Paris (2008) ; Il Grande Ritratto, Kunsthaus Graz, Autriche (2010) ; I tempi doppi, Kunstmuseum Bonn, Allemagne (2014, a voyagé au Museion, Bolzano, Italie, 2014 ; et Kunsthalle Nürnberg, Nuremberg, Allemagne, 2014–15) ; The Longest Echo/L’écho le plus long, Musée d’art moderne et contemporain, Genève (2014) ; Desire Lines, Doris C. Freedman Plaza, Central Park, New York (2015) ; L’Éclat de L’Absence, Le Numerose Irregolaritá, Villa Medici–Académie de France à Rome (2018) ; The Great Atlas of Disorientation, Petach Tikva Museum of Art, Israël (2018) ; et Bureau of Implicit Activities, Musée d’art moderne et contemporain, Genève (2021–22). Trouvé a reçu de nombreux prix, notamment le prix Paul Ricard (2001), le prix Marcel Duchamp (2007), le prix ACACIA (2014) et le Rosa Schapire Kunstpreis (2019).