NINE PERRIS, ARCHITECTURE SUGGEREE

CHRONIQUE D’ATELIER / ARCHITECTURE SUGGEREE 
PAR NINE PERRIS

DANS LE CADRE DU COURS « DÉPLACEMENT » DE JEAN-PIERRE CASTEX ET PATRICK MELLET, ANNÉE 2020-2021, ISDAT TOULOUSE

Vivre, c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner. Georges Perec; Espèces d’espaces 1974

Dans la conception d’un bâtiment plusieurs matériaux se combinent, s’entraident et se superposent afin de créer un édifice solide et pénétrable. L’architecture, par principe, remplit une fonction de fermeture et de protection. Dans ses vestiges, elle est souvent défensive. Les corps qui l’habitent ou la parcourent sont cloisonnés, confrontés aux murs de leurs abris.

Je veux observer, ausculter, me tenir auprès de ces tensions, les questionner.

Mes architectures suggérées sont l’outil dont je me dote pour avancer les éléments de cette réflexion. J’y aborde les questions du seuil, du passage, du structuré et du transparent, du visible et du presque pas visible. Mes dispositifs reprennent les éléments usuels de l’architecture, portes, cloisons, assemblages, limites,  … , par un jeu de couches  et de superpositions. Les actions produites sur les matériaux sont très minimes, les matières et les matériaux sont assemblés, déplacés, combinés et rassemblés autrement. Cela est rendu visible par les traces, les empreintes, les couleurs et les textures laissés sur ces matériaux. Tout cela concourt à induire la question très large du vivant, du corps existant; celui du bâtisseur et celui de l’habitant. La légèreté de la tarlatane peut référer à un univers d’ectoplasmes. Mes installations sont à parcourir. Elles visent à renouveler l’expérience d’un espace par le corps, à éclairer autrement la conscience d’une pièce d’architecture par le vivant se déplaçant.