LES SAISONS DE MAIA FLORE
EN DIRECT / Exposition « Les saisons de Maia Flore »,
du 18 au 28 mars 2021, quand les fleurs nous sauvent, Paris
par Ilaria Greta De Santis
Une grande fleur au pistil géant entouré de petits pétales colorés et ce qui semble être le squelette d’un arbre en noir, s’hérissent au beau milieu d’un dessin d’enfant, le cadre estompé au pastel rouge et des touches de jaune, de vert brillant, de brun.. Commence ainsi le voyage d’une vie, au coeur des saisons, de la photographe Maia Flore.
Dans son poème “Elevations”, Beaudelaire nous rappelle que pour accomplir ce mouvement d’ascension il est nécessaire de “comprendre le langage des fleurs et des choses muettes”. Pour nous aider à y parvenir, Maia Flore crée des visions, en insérant son corps au beau milieu d’un paysage naturel, elle déracine le langage visuel et invente des nouvelles règles qui transforment l’approche à l’image.
Aériennes et surréalistes, ses oeuvres sont comme les plantes, des filles du vent, résultat d’une mystérieuse alchimie entre terre et ciel. Elles manifestent du regard que chaque poète adresse à la réalité: un mélange d’attirance et répulsion. Maia Flore puise son inspiration du monde naturel qui nous entoure, elle en perce les secrets mais ne transfigure pas la réalité, plutôt elle la traduit, laissant percevoir l’univers d’émotions inattendu qui git en attente d’être réveillé.
Cette démarche artistique est célébrée dans la nouvelle exposition des galeristes de quand les fleurs nous sauvent, intitulée justement “Les saisons de Maia Flore”, qui ne sera qu’un très court instant de bonheur du 18 au 28 mars prochain.
Pour cette occasion, Muriel Fagnoni et Julia Gai ont voulu instaurer des
nouveaux dialogues, en premier lieu entre passé et présent puisqu’à côté des oeuvres de la jeune photographe elles proposeront la série de gravures anglaises « Twelve months of flowers », oeuvre née au XVIIIe siècle de la collaboration entre l’artiste Pieter Casteels, le graveur Henry Fletcher et le pépiniériste Robert Furber. Puis en second lieu, dans l’interaction des techniques des oeuvres exposées, qui vont de la photographie, à la gravure et même à l’art floral. Une surprise attend en effet le visiteur qui pourra découvrir le bouquet, qui vient idéalement compléter la série de gravures, “Treizième mois” ou “mois improbable” de Pierre Banchereau, fleuriste et scénographe renommé.
Un voyage dans le temps, l’espace et l’art, dans un monde sans frontières, celui de la botanique où chaque ensemble de végétaux résonne comme toute autre communauté d’être vivants. Un monde où l’on retrouve les rythmes fondamentaux et où on ne peut pas tricher car dans la nature demeure notre essence.
En mars la végétation commence à sortir de son sommeil, c’est la période qui précède l’épanouissement de la plupart des fleurs, on commence déjà à cueillir des fleurs de lilas et de pêcher, de bourgeons de pin, … et peut être aussi de belles oeuvres d’art.
