INTERFACES, OR THOSE WHO CARESS THE SURFACE

INTERFACES, OR THOSE WHO CARESS THE SURFACE

 » Interfaces, or those who caress the surface « , Juin 2021

EN DIRECT / Interfaces, or those who caress the surface exposition proposée par INTERFACE Berlin, curatée par Alizée Gazeau

Avec Manuel Stehli, Stefan Knauf, Solène Ortoli, Hannah Bohnen, Linus Rauch, Amy Hilton, Léa Abaroa, Alizée Gazeau, Laura Sebastianes, Luna Ikuta

À la rencontre d’abscisses et d’ordonnées, se trouvent des points de contact. Depuis ces repères s’élaborent des territoires qui communiquent, s’interpénètrent et s’écartent les uns des autres continuellement. Nous approchons ces espaces, en créant des zones ponctuées par nos rencontres et nos échanges. Ces lieux de frôlement sont des interfaces inframinces (1), membranes embrassant nos interconnexions.

Il y a d’abord le vaste espace du monde, depuis ses vibrations maritimes vers le rythme de la houle à sa surface. Les étendues telluriques percées de racines et de perspectives architecturales. Les enveloppes des peaux humaines et non-humaines y déploient des conversations corporelles et sensuelles. La notion d’interface a cela de beau qu’elle propose d’envisager l’oeuvre comme une surface accessible depuis ses faces positive et négative. Elle ouvre un espace qui échappe à la planéité et puise ses potentialités dans une profondeur de champ. À la fois écrans et lieux de rencontre, les oeuvres en tant qu’interfaces ouvrent des mondes. Elles offrent des espaces de création, nous invitent à y pénétrer et à les animer de nos interactions.

L’idée de perméabilité de l’interface est la clef d’ouverture de cette exposition. Elle présente des artistes qui créent des lieux de passages, de rencontres. Leurs oeuvres appellent l’expérience haptique.

Quelle surface alors caresse celle de l’autre ?

Au sein de l’espace lui-même envisagé comme une interface, les artistes offrent une multiplicité d’approches de l’idée de perméabilité de l’oeuvre. Lorsque deux mains s’avancent vers la surface d’un plan, leur peau devient elle-même la surface par laquelle s’opère la conversation avec le monde. Une dialectique de l’espace intérieur s’ouvre ainsi vers le lieu suggéré. Les oeuvres construisent des structures et créent des espaces de circulation et d’intimité qui résistent autant qu’ils invitent. Certaines surfaces peuvent être traversées dans une initiation vibratoire et organique. Les artistes élancent le plan de l’exposition vers un autre-part qui nous enveloppe depuis l’ailleurs où il se trouve. La perméabilité des surfaces présentées nous offre à voir ce qui, sinon infiniment lointain, fait un pas vers nous. L’interface peut alors être envisagée comme potentialité de territorialisation. Les artistes créent des plans immanents agissant comme autant de vestiges et de futurs potentiels et les fragments dispersés dans l’exposition promettent des métamorphoses. Les oeuvres regroupées dans cet espace intérieur/extérieur formulent des intuitions suggérées par l’étreinte portée à “l’essence profonde de la surface” (2).

L’exposition propose d’envisager la profondeur de surfaces que nous pensions imperméables. Les artistes déploient l’au-delà de la surface des oeuvres. Or, pour caresser la surface il faut être là, se tenir prêt à la rencontre afin d’ouvrir des conversations fondamentales et d’inviter à l’empathie pour les espèces et pour les mondes.

1 Marcel Duchamp
2 三島 由紀夫, Mishima Yukio

Alizée Gazeau

" Interfaces, or those who caress the surface ", Juin 2021  - Amy Hilton, Manuel Stehli
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" Interfaces, or those who caress the surface ", Juin 2021 - Luna Ikuta, AFTERLIFE, 2021 ongoing series
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" Interfaces, or those who caress the surface ", Juin 2021
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