[FOCUS] Keita Mori, Bug report

[FOCUS] Keita Mori, Bug report

«Le fil, en tant que matériau, contient beaucoup de choses : l’histoire des civilisations, l’idée de connexion, ainsi que la notion de fragilité».

Né 1981 à Hokkaido (Japon), Keita Mori vit et travaille à Paris depuis 2005. Après un diplôme en art obtenu au Japon, l’artiste a intégré l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Présenté dernièrement lors de la 61ème édition du Salon de Montrouge, son travail sera exposé les 27 et 28 août prochains à l’occasion de PARÉIDOLIE, le Salon International du Dessin Contemporain, au château de Servières à Marseille. L’artiste sera représenté par la galerie parisienne Catherine Putman qui avait déjà fait le choix d’exposer des œuvres de l’artiste lors du salon Drawing Now à Paris en avril dernier.

Depuis 2011, Keita Mori expérimente et développe une technique caractéristique de son travail aujourd’hui : du fil tendu et collé sur papier. A ses yeux, le fil contient plus de symbolique que tout autre médium. Uniforme et dépourvu de toute nuance, ce fil noir permet de tracer, sur béton comme sur papier, et sans ébauche préalable, une ligne froide et continue. L’artiste se sert ainsi de ce fil afin d’élaborer des espaces aux formes architecturales multiples. Malgré sa fragilité, celui-ci devient un véritable matériau de construction. Il matérialise les bases parfois instables de nos sociétés et de tout ce que nous bâtissons mais qui, pourtant, nous relient.

Keita Mori en use afin de créer ces architectures métaphoriques, sorte d’espaces mentaux et insaisissables pouvant être évocateurs à tout un chacun. Par cet aspect géométrique – et presque informatisé – qu’il confère à ses œuvres, l’artiste fait référence à l’Histoire de l’art occidentale très marquée par cette notion en matière de représentation. A l’image du concept développé par le mouvement japonais Mono-ha dans les années 1970, Keita Mori porte une observation à la fois sur le monde et l’environnement qui l’entoure mais également sur l’objet qui constitue sa matière première : le fil. Il est ce moyen pour l’artiste de tisser toute une histoire : celle de l’humanité.

Texte : Lisa Toubas

Keita Mori, Bug report (Océan), 2013. Fil de coton sur papier. Triptyque - 150 x 325 cm
Bug report (Océan), 2013. Fil de coton sur papier. Triptyque – 150 x 325 cm. © ADAGP Keita Mori. Photo. Tagma Hiroki. Courtesy de l’artiste.

 

Keita Mori, Bug report (Circuit), 2015. Vue de l'exposition «Glaner l'éphémère», Pontault-Combault
Bug report (Circuit), 2015. Vue de l’exposition «Glaner l’éphémère», Pontault-Combault. © ADAGP Keita Mori. Photo. Tagma Hiroki. Courtesy de l’artiste.

 

Keita Mori, Bug report (Potemkin stairs), 2015. Fil de coton et fil de soie, acrylic, caran d'ache sur toile. 70 x 70 cm.
Bug report (Potemkin stairs), 2015. Fil de coton et fil de soie, acrylic, caran d’ache sur toile. 70 x 70 cm. © ADAGP Keita Mori Photo. Christian Rossard.Courtesy the artist

Visuel de couverture : Bug report (Circuit), 2016. Fil de coton et fil de soie sur papier. Diptyque – 111 x 100 cm © ADAGP Keita Mori. Photo. Tagma Hiroki. Courtesy de l’artiste.

Pour en savoir plus sur l’artiste :
Articles sur Keita Mori
Site de l’artiste