[FOCUS] Maude Maris

[FOCUS] Maude Maris

Focus sur les oeuvres de Maude Maris présentées lors de l’exposition annuelle de la résidence d’artistes Moly-Sabata à Sablons.

Exposition : Raffineries, exposition collective du 19 septembre au 25 octobre 2015, Moly-Sabata, Résidence d’artistes de la fondation Albert Gleizes, 1, rue Moly-Sabata, 38550 Sablons.

Artiste : Maude Maris, Née en 1980 à Caen, vit et travaille à Paris. Diplômée de l’École des beaux-arts de Caen en 2003 et de la Kunstakademie de Düsseldorf en 2010. Représentée par la Galerie Isabelle Gounod à Paris.

Les formats variables des œuvres de Maude Maris ont une incidence directe sur la perception des objets représentés et posent la question de l’échelle, celle qui définit la profondeur de la toile et celle des formes qui trouvent leur place dans l’espace peint.

La gestion de la lumière, comparable à une lumière maîtrisée d’atelier photographique, se diffuse à égale intensité dans tout l’espace. Totalisante et quasi matricielle, elle génère les formes présentes. Peu d’ombres pour évaluer une hauteur, quantifier une distance, comparer les formes à un objet du réel,  mais juste la présence de reflets qui soulignent une profondeur.
Les formes acquièrent ainsi un caractère immatériel et peuvent être perçues aussi bien comme des objets du quotidien, domestiques, que comme des architectures, des paysages, ou encore des vestiges de Cités idéales.

La toile est conçue avec une perspective ascendante, comme un espace propice à la circulation. Le regard glisse dans une profondeur. Le parcours peut être mental, mais il semble toujours donné au spectateur de pouvoir prendre pied dans la toile et ainsi l’activer en le traversant physiquement. « La forme comme événement à travers la lumière et l’espace. » Cette citation de Lucio Fontana illustre très bien le travail de Maude Maris où le terme événement marquerait la présence et serait « le fait par lequel on aboutit à une situation ». En cela, les toiles de Maude Maris nous mettent dans une situation de mouvement illimité, une sorte de vertige tel celui ressenti dans les montagnes russes car aucun repère, aucun arrêt, ne viennent mettre un terme à notre circulation dans l’oeuvre. Les formes géométriques empilées concourent à cette circulation, incitent à tourner autour, posent des jalons sans jamais fermer les perspectives.

Dans cette circulation, le regard se réapproprie les formes. Celles qui définissent les objets, ceux glanés dans les brocantes dont l’artiste prélève l’empreinte par des moulages et dont les formes sont retravaillées, retaillées, puis disposées ou empilées avant d’être photographiées. Ce n’est qu’après ces remises en formes successives que la toile peut alors être commencée. Ces objets deviennent des collections, sont un répertoire infini de formes que l’artiste peut réagencer afin de proposer de nouvelles compositions.

Maude Maris développe sans cesse de nouvelles constructions, associe les formes, joue sur leur connectivité et, dans l’ascension que produit leur empilement, joue sur un équilibre parfois précaire. Elle place le spectateur soit dans une situation de tension, celle de la chute probable, soit dans l’apaisement, celui du rangement ou de l’abandon, de la stabilité.

(1) Lucio Fontana in Ma Céramique, 1939.

Texte Point contemporain © 2015

 

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Maude Maris, exposition Raffineries, Moly-Sabata
Maude Maris, exposition Raffineries, Moly-Sabata
Maude Maris, exposition Raffineries, Moly-Sabata
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Maude Maris, exposition Raffineries, Moly-Sabata
Maude Maris, Piscines, exposition Raffineries, Moly-Sabata

Pour en savoir plus :
moly-sabata.com
maudemaris.com
galerie-gounod.com

Visuels tous droits réservés : courtoisie de l’artiste et de la galerie Isabelle Gounod Paris.