PENDANT QUE LES CHAMPS BRÛLENT
Serre, Production MAGCP,
Vue de l’exposition Pendant que les champs brûlent,
Maison des Arts Georges et Claude Pompidou, 2020. Photo © Yohann Gozard
EN DIRECT / Exposition Pendant que les champs brûlent du 09 février au 10 mai 2020 Maison des arts Georges & Claude Pompidou
avec Chiara Camoni, Piero Gilardi, Florence Lazar
et des œuvres de collections publiques Les Abattoirs, Musée-Frac Occitanie Toulouse / Musée Champollion, Les Écritures du Monde / Cellule Départementale d’archéologie / Centre de Préhistoire du Pech-Merle / Artothèque du Lot : Michel Blazy, pour La Forêt — Pierre Alechinsky, Nelly Blaya, André Breton, Stéphane Calais, Emmanuelle Castellan, Blaise Drummond, Jonathan Hernandèz, Jeong-A. Koo, Lamarche-Ovize, Olivier Masmonteil, Jean-Luc Moulène, Dominique Ruiz, Anne Laure Sacriste, Marie Thébault, Florian Tiedje, Valentin, Patrick Van Caeckenbergh et quelques surprises archéologiques
Plantes, arbres, fleurs, oiseaux et autres êtres non humains sont les acteurs de cette exposition. Son titre, inspiré d’une chanson de Niagara (1990), a pris une dose cruelle de réalité quand les récents évènements climatiques ont rattrapé ce que nous ne pouvons définitivement plus considérer comme une fiction.
Dans ce contexte, les relations homme-nature obligent à repenser notre être au monde comme une intériorité essentielle, partagée avec tous les vivants, pour l’exigence de notre survie. Les œuvres d’art, expériences de jardinage et pièces archéologiques présentées ici, mettent en perspective l’échelle du temps, les liens organiques, pragmatiques, politiques ou magiques entre nature et culture. De différentes générations, les artistes parlent d’abord au(x) sens. Attachée à l’atmosphère familière de la maison et du jardin, Chiara Camoni active des pratiques végétales ancestrales et fait ainsi écho à un livre de divination indonésienne. Fidèle à sa démarche documentaire, Florence Lazar témoigne de la lutte d’une agricultrice contre la culture intensive des bananes en Martinique. Piero Gilardi, précurseur de la prise de conscience écologique dans les années 60-70 en Italie, fait valoir des œuvres « pompéiennes », paradoxales métaphores de la société de consommation. Les mises en culture de Michel Blazy soulignent la beauté répulsive du vivant, tandis qu’une forêt d’œuvres sur papier invite à respirer la diversité et à tendre l’oreille au chant du rossignol, devenu rare dans nos campagnes.
Martine Michard, Commissaire de l’exposition