Peindre, dit-elle, Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart

Peindre, dit-elle, Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart

En direct de l’exposition Peindre, dit-elle réunissant les oeuvres de 19 femmes artistes peintres sous le commissariat de Julie Crenn et Annabelle Ténèze.

Exposition : Peindre, dit-elle, du 09 octobre au 15 décembre 2015, Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart, place du Château, 87600 Rochechouart.

Artistes : Giulia Andreani, Farah Atassi, Amélie Bertrand, Anne Brégeaut, Marion Charlet, Coraline de Chiara, Nina Childress, Béatrice Cussol, Hélène Delprat, Vanessa Fanuele, Vidya Gastaldon, Oda Jaune,  Elodie Lesourd, Iris Levasseur, Maude Maris, Eva Nielsen, Laure Prouvost, Claire Tabouret, Delphine Trouche.

Conçue comme un parcours à travers deux grandes salles et une galerie du château de Rochechouart, l’exposition Peindre dit-elle porte un regard sur la peinture contemporaine, sur ses courants et évolutions et interroge nos représentations sans jamais se réduire à la seule question de la figure de la féminité ou de la femme artiste.

Réunissant les propositions picturales de 19 artistes femmes sous le commissariat d’Annabelle Ténèze et de Julie Crenn, Peindre dit-elle est une exposition dont le titre est une évocation à l’œuvre de Marguerite Duras et porte en lui une interrogation.
Si, pour Marguerite Duras, la question posait sur l’acte d’écrire, le propos est ici centré sur la peinture et plus précisément sur l’acte de peindre qui, au contraire de la simple occupation ou du divertissement relève bien de l’action et même de la vocation.
Peindre est ici confirmé comme le métier de ces femmes artistes. Il est un choix affirmé, définitif. Il n’est pas en mettre en balance avec le statut féminin ou un quelconque rôle social édicté ou érigé. Peindre est la réponse, le verbe a cette qualité de ne pas avoir de genre. Maîtrisant les techniques et les technologies numériques, ces femmes peintres participent chacune à leur manière à l’évolution de la peinture.

L’exposition peut être perçue comme plusieurs traversées, celle du regard que l’on porte sur la femme, celle de l’évolution de la peinture à travers ses formats, ses techniques et sujets ou encore celle des courants artistiques. Plusieurs niveaux de lecture guident le visiteur dans sa déambulation.

L’œuvre introductive Sissi Couronnée de Nina Childress joue sur l’image même de la femme, sur une sacralisation qui peut être perçue comme le rêve d’une petite fille enfin réalisé ou comme l’enfermement dans un rôle social attendu. A ce jeu sur les conventions répond l’œuvre Damnatio Memoriae II (KKG) de Giulia Andreani, avec un travail autour de l’image historique. La femme y est circacienne, dotée d’une puissance rappelant les personnages féminins de l’écrivaine Rachilde.

Une femme parfois surnaturelle et dotée de pouvoirs mystiques se manifeste dans les oeuvres d’Hélène Delprat (Inca Song) ou de Claire Tabouret (Les Filles de la forêt), une femme aux insondables mystères vue au travers du prisme psychédélique de Béatrice Cussol (TN n°547).

Peindre dit-elle porte un regard sur les différentes facettes de la féminité, les codes successifs de sa représentation, de la femme tisseuse, fileuse chez Anne Brégeaut (Un Morceau de toi) jusqu’à ses représentations dans la statuaire grecque et cette image classique de la perfection (Coraline de Chiara, Réserves). C’est parfois avec humour que les canons de beauté féminins sont revisités et présentés à travers leurs luttes notamment face à la masculinité (Oda Jaune,Wrestlers).

Les œuvres choisies nous montrent aussi la diversité des techniques, les nouveaux états de la peinture par des artistes qui ont su intégrer les nouvelles technologies à leur travail. De la représentation presque naïve de Vanessa Fanuele (Echoes), au dessin réaliste d’Iris Levasseur (BBp-Marbre) et à la peinture-montage proche de l’abstraction de Delphine Trouche (Grand Paysage métaphysique), la peinture est ici réinventée, réactualisée. En témoigne le développement de formes abstraites et géométriques (Farah Atassi, Tabou II) et une spatialisation née de l’utilisation des nouveaux outils numériques visible chez Marion Charlet, (Escape) et Amélie Bertrand (Sidewalk Surfboard).
Une technicité qui se retrouve dans l’œuvre Lucite III d’Eva Nielsen qui travaille sur le même espace de la toile la sérigraphie et la peinture à l’huile. Maude Maris avec Convexe Concave transforme ces objets du quotidien, souvent domestiques, à qui elle donne une nouvelle réalité tandis que Vidya Gastaldon (Teapot, Salad and Poltergeist) et Elodie Lesourd (White Heat) y introduisent une part hallucinatoire et fantomatique.

Texte Point contemporain © 2015

Exposition, Peindre-dit-elle, Musée départemental Rochechouart

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Pour en savoir plus :

musee-rochechouart.com

 

 

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