Quentin Lefranc, Pictures seemed not to know how to behave, galerie Jérôme Pauchant

Quentin Lefranc, Pictures seemed not to know how to behave, galerie Jérôme Pauchant

En direct de l’exposition Pictures seemed not to know how to behave de l’artiste  plasticien Quentin Lefranc featuring Benjamin Collet.

Exposition : Pictures seemed not to know how to behave, exposition personnelle du 05 septembre au 10 octobre 2015, Galerie Jérôme Pauchant, 61 rue Notre-Dame de Nazareth 75003.

Artistes : Quentin Lefranc est né en 1987. Il vit et travaille à Paris. Benjamin Collet, né en 1984, vit et travaille à Lyon et Bruxelles.

Déconstructions, jeux d’opacité ou de transparence, mises en danger, déséquilibres… l’exposition de Quentin Lefranc perturbe l’architecture de la galerie Jérôme Pauchant par une disposition atypique des œuvres. Un solo show souligné, à l’initiative du galeriste, par un featuring de Benjamin Collet.

Quentin Lefranc, Pictures seemed not to know how to behave, Galerie Jérôme Pauchant
Quentin Lefranc feat. Benjamin Collet, Pictures seemed not to know how to behave. Crédits photos : Molly SJ Lowe et galerie Jérôme Pauchant

L’exposition est ainsi conçue comme un dialogue permanent engagé dès sa genèse avec l’inscription du titre de l’exposition « Pictures seemed not to know to behave » extrait d’un ouvrage de Benjamin Collet (1) sur la vitrine de la galerie. Un dialogue entre les deux artistes qui fait écho à celui qu’entretient Quentin Lefranc avec les créations d’artistes, de designers, musiciens ou architectes.

Assemblages de formes qui renvoient au logo iconique des Black Flag, groupe de punk hardcore américain, aussi bien que des installations déconstruites et recomposées  qui conjuguent inclinations, surélévations et léger pivotement, les créations de Quentin Lefranc échappent à toute tentative de définition du positionnement. Il ne s’agit plus de fixer, de montrer, de présenter, mais d’appuyer, d’adosser, de mettre en danger, de révéler comme le proposent des voiles transparents montés sur châssis ou comme ce socle dont la forme est une évocation de la Neue Nationalgalerie dessinée par Ludwig Mies Van Der Rohe.

Quentin Lefranc, Pictures seemed not to know how to behave, Galerie Jérôme Pauchant
« Black Flag », Quentin Lefranc, Pictures seemed not to know how to behave, Galerie Jérôme Pauchant. Crédits photos : Molly SJ Lowe et galerie Jérôme Pauchant
Quentin Lefranc, Pictures seemed not to know how to behave, Galerie Jérôme Pauchant
Quentin Lefranc, Pictures seemed not to know how to behave, Galerie Jérôme Pauchant, Crédits photos : Molly SJ Lowe et galerie Jérôme Pauchant

 

Neue galerie
Neue Nationalgalerie construite par Ludwig Mies van der Rohe

Ce nouveau rapport à l’espace qu’induisent les pièces de Quentin Lefranc s’appuie sur le segment, tel que l’évoque Memphis Sottsass,  qui tour à tour sont assemblés pour former lignes, plans et autres figures géométriques qui donnent véritablement conscience que l’on pénètre un espace tridimensionnel qui lui-même fait œuvre. Une impression renforcée par le fait que chaque œuvre dispose d’un espace suffisant pour être à la fois autonome et être prise dans un jeu de formes et de couleurs. Ainsi, même les murs de la galerie repeints pour l’occasion renvoient  aux oeuvres exposées et sont une évocation à De Stijl.

Quentin Lefranc, Pictures seemed not to know how to behave, Galerie Jérôme Pauchant
Quentin Lefranc feat. Benjamin Collet, Pictures seemed not to know how to behave, Galerie Jérôme Pauchant. Crédits photos : Molly SJ Lowe et galerie Jérôme Pauchant

 

Le travail de Quentin Lefranc peut s’appréhender comme une libération dans l’utilisation des formes. Une libération dont le point de départ est le jeu autour de la toile, de son champ lexical, de son évolution de la renaissance flamande à son utilisation dans l’art contemporain mais aussi d’une manière plus générale dans tous les domaines culturels. En témoignent les fragments de la Berlin Chair de Gerrit Rietveld qui jonchent le sol, ou les 3 panneaux évoquant la célèbre chaise de Donald Judd qui peuvent être assemblés, dissociés, laissés au sol ou exposés au mur. Ainsi rien n’est fixé, le collectionneur lui-même est soumis à son propre un choix dans la disposition ou la reconstruction des fragments de l’oeuvre.

 

La nouvelle modernité que propose Quentin Lefranc n’est pas tant dans les formes que dans cette volonté d’inventer une infinité de possibles. Une exposition qui brise la fixité de l’agencement, sa rigueur comme sa sacralité et qui peut être ressentie comme une véritable tempête. En témoigne l’installation de Benjamin Collet dont le ciré jaune qui semble avoir été raccroché par un visiteur à l’issu de son parcours.

Quentin Lefranc, Pictures seemed not to know how to behave, Galerie Jérôme Pauchant
Benjamin Collet, Pictures seemed not to know how to behave, Galerie Jérôme Pauchant. Crédits photos : Molly SJ Lowe et galerie Jérôme Pauchant

 

(1) Extrait de l’oeuvre de Benjamin Collet : She smelled all unexpected, 2015, Encre sur papier, 29,7 x 21 cm

Crédits photos : Molly SJ Lowe et galerie Jérôme Pauchant

Pour en savoir plus : jeromepauchant.com