ROBERT BRAMBORA, LA BALLADE DES SARDINES – DIE LIEBE DER SARDINEN

ROBERT BRAMBORA, LA BALLADE DES SARDINES – DIE LIEBE DER SARDINEN

Robert Brambora, Untitled (Fl 1), 2020 , Oil, gouache and pencil on wood, copper, 75 x 110 cm. Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)

EN DIRECT / Exposition personnelle La ballade des sardines – Die Liebe der Sardinen de Robert Brambora
du 13 mars au 25 avril 2020, Sans titre (2016), Paris

Pour sa seconde exposition personnelle avec Sans titre (2016), Robert Brambora propose un projet entièrement consacré à la peinture et divisé en deux parties. 

Dans la première pièce, l’artiste a disposé quatre peintures toutes liées par le sujet du feu : une voiture en proie aux flammes, l’incendie de Notre-Dame de Paris, un mystérieux personnage nu au volant de son véhicule semblant s’échapper précipitamment d’un bâtiment qui brûle, enfin, un groupe de danseurs réunis autour d’un brasier.

Brambora fait ainsi l’inventaire des différentes perspectives associées au feu et dont les images nous reviennent de manière systématique : l’émeute, le drame national, l’histoire personnelle, les rituels.  Formellement, les scènes sont vues au travers d’écrans et la composition laisse parfois deviner les mains qui les tiennent. Cette mise en abyme est un moyen pour Brambora d’exacerber la distance entre le sujet et le spectateur. Ainsi, l’espace laissé par l’artiste entre l’action et le ressenti permet de prendre le recul nécessaire pour s’interroger sur le sens réel de ces images, le sens qu’elles créent, leurs causes, leurs conséquences.

Les œuvres de la seconde partie de l’exposition prennent la forme de la silhouette d’un baiser.  Elles se juxtaposent aux peintures de la première pièce et semblent en apporter le contrepoint. Brambora représente ici l’intimité, la vie privée, le sanctuaire. Ce ne sont plus des scènes du monde extérieur mais des vues d’intérieur. L’artiste développe un nouveau corpus d’œuvres qui fait référence à la tradition de la nature morte, la replaçant dans le contexte d’un appartement contemporain. Les images évoquent les différents moments et sentiments liés aux relations, notamment amoureuses, entre les individus : parfois piquantes, sombres, lumineuses, outrancières…

Ce groupe est complété par trois autres peintures. Sur la première on voit deux chiens, dans une posture à mi-chemin entre le jeu et le combat. Les deux suivantes donnent à voir l’intérieur d’une huître ouverte, créant un sentiment entre attirance et répulsion. Les ambiguïtés soulevées dans ces allégories génèrent un malaise. L’artiste cherche à mettre en image le sentiment d’inconfort : ce ressenti sur lequel on arrive difficilement à mettre des mots.

Ces nouvelles œuvres s’inscrivent dans la continuité des recherches de Brambora sur les conséquences de la société capitaliste sur l’individu dans ses relations à l’autre, à la ville, au travail, à soi-même. L’artiste dépeint des points de vue et perspectives distinctes, parfois partiellement contradictoires et invite ainsi le spectateur à se questionner sur son propre rapport aux évènements et à leurs effets sur sa vie privée. 

Texte de Lucie Sotty

Robert Brambora, 2020, Exhibition view at Sans titre (2016) . Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, 2020, Exhibition view at Sans titre (2016) . Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, 2020, Exhibition view at Sans titre (2016) . Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, 2020, Exhibition view at Sans titre (2016) . Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, Untitled (dog kiss 6), 2020 Oil, gouache and pencil on wood, copper, 75 x 110 cm. Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, Untitled (dog kiss 6), 2020 Oil, gouache and pencil on wood, copper, 75 x 110 cm. Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, 2020, Exhibition view at Sans titre (2016) . Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, 2020, Exhibition view at Sans titre (2016) . Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, Untitled (O, 2), 2020 Oil, gouache and pencil on wood, copper, 75 x 110 cm. Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, Untitled (O, 2), 2020 Oil, gouache and pencil on wood, copper, 75 x 110 cm. Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, 2020, Exhibition view at Sans titre (2016). Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, 2020, Exhibition view at Sans titre (2016). Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, Citroën, 2020, Oil, gouache and pencil on wood, copper, 40 x 50 cm. Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)
Robert Brambora, Citroën, 2020, Oil, gouache and pencil on wood, copper, 40 x 50 cm. Photo Aurélien Mole / copyright and courtesy of the artists and Sans titre (2016)

Robert Brambora (Halle, 1984) vit et travaille à Berlin. Il a étudié à la HGB Leipzig avant d’obtenir son master à laKunstakademie de Düsseldorf. Ses expositions solo et duo incluent Bonner Kunstverein (Bonn, 2019), Sans titre(2016) (Paris, 2017), Kunstverein Wiesen (Wiesen, 2016) et Salon Kennedy (Frankfurt, 2015). Son travail a étémontré dans des expositions collectives à Ginny on Frederick (Londres, 2020), Nagel Draxler Gallery (Cologne,2019), Philipp Haverkampf Gallery (Berlin, 2019), Tobias Naehring (Leipzig, 2019), et Neuer Kunstverein Essen(Essen, 2018). Son travail sera montré au CAN – Centre d’Art Neuchâtel en avril 2020 et au MAMO, Marseille,en juin 2020.