TONY DURAND
• L’atelier roulant.
«Parmi les objets glanés sur le chantier de démolition, il y avait une bicyclette, en piteux état. Celle-ci m’a semblé constituer un matériau de départ intéressant pour aborder les notions de fragilité et de mobilité. J’ai souhaité la sauver du rebut et la transformer en une sorte de prototype d’atelier roulant. La mobilité devenant un enjeu des pratiques artistiques, cet objet constitue une sorte d’atelier nomade. équipé d’un bureau et d’outils divers nécessaires au dessin, fixés sur le plateau par des élastiques, ce véhicule permet de dessiner sur le motif, en roulant (auquel cas le port du casque est recommandé) ou à l’arrêt. Alors que l’exposition est l’occasion de se questionner sur ce que peut être une école d’art, cette proposition plaide pour une école buissonnière, légère et autonome.»
• Du neuf avec du vieux.
«Très marqué par la lecture de l’ouvrage Matière Grise, véritable manifeste de réemploi de matériaux en architecture, compilé par le collectif Encore Heureux, j’ai cherché à appliquer cette préoccupation au cas précis du chantier de démolition de l’école. Le matériau le plus abondant consistait en amas de gravats plus ou moins concassés. Je me suis rendu sur le site pour en collecter, et j’ai réfléchi à la fabrication d’un nouveau matériau de construction à partir de ces débris.
Le principe est simple : à partir d’un moule de bois qui suggère la forme d’une maison, je réalise une série de sculptures associant ces gravats placés dans le moule, et du ciment coulé par-dessus, qui les englobe en une sorte de nougat. Ces modules sont assemblables par empilement. L’idée est d’en mettre un stock à disposition des visiteurs, à la manière d’un jeu de construction prêt à l’emploi. Les morceaux de gravats affleurant à la surface évoquent l’ancienne école et, ainsi reconfigurés, semblent prêts pour une nouvelle reconfiguration.»
