MARION FLAMENT, COMBLER LE JOUR
Vue exposition Combler le jour de Marion Flament, Galerie Romero Paprocki, Paris – Photo Allison Borgo
EN DIRECT / Exposition Combler le jour de Marion Flament, jusqu’au 11 janvier 2024, Galerie Romero Paprocki, Paris
Jusqu’au 11 janvier 2024, la galerie Romero Paprocki présente Combler le jour, le solo show de Marion Flament. L’artiste matérialise la lumière à travers différents médiums. Brûlure qui fait fondre ou rayon qui traverse, la lumière marque et révèle. L’élan théâtral de la mise en scène ménage une place particulière à l’histoire du temps qui passe, des images qui l’habillent et le hantent.
Marion Flament aime jouer sur les mots. D’une part, elle fouille les ambivalences du jours. Dans cette exposition Combler le jour, Marion Flament approche le jour à travers l’une de ses acceptions : celle du vide, du petit trou, matière ajourée qui laisse passer la lumière dont on tire des formules poétiques.
Mais elle s’appuie aussi sur la polysémie du mot combler qui désigne de proche en proche les combles : cette partie de nos maisons où la lumière retenue, filtrée, éclaire les objets oubliés. Empreinte du passé, les choses entreposées sous les toits pêlemêle, continuent d’exister. Ce sont nos fantômes, enfouis dans nos maisons et comme dans nos mémoires. Aussi, l’artiste file volontiers l’analogie : si l’anatomie de nos logis ressemblent à la structure du corps humain, alors les combles, tout au sommet, sont notre esprit, soit la place de notre imaginaire.
Ainsi, hantées par nos présences, les maisons sont les racines et les identités de ceux qui les habitent. Elles syncrétisent ce qui fut et ce qui est.
Pour cette exposition, Marion Flament met en scène ses œuvres à l’orée de cette multiplication des sens. Toutes les créations se complètent et se répondent pour reconstituer dans la lumière, tout un habitat. C’est un projet d’envergure.
Les œuvres de Marion Flament prennent de l’ampleur et s’accordent à l’architecture de la galerie. Une grande installation en verre peint est accolé à la baie vitrée. La lumière est filtrée par la couleur, elle change l’atmosphère et donne un tour théâtral à la reproduction d’une portion de charpente. Et, pour prendre encore un peu plus de hauteur et surplomber le passé, l’artiste place tout près une échelle.
Marion Flament cherche les effets de contraste. Elle illustre les points de tension qui mettent en valeur les deux parties qui s’opposent. De fait, le haut et le bas, l’ombre et la lumière se répondent. Aussi, la lumière qui rencontre les objets génère une autre forme. Voilà l’ombre. L’image est complète.
Mais alors que regarder ?
Dans la pièce plongée dans l’obscurité, les créations de l’artistes sont suspendues. Elles sont parcourues par les rayons du film projeté. L’œil est naturellement attiré par la lumière. Mais, rapidement, il s’en détourne pour regarder les ombres. Elles font le spectacle, elles dansent. Les ombres sont le sujet, empreinte d’un passage, synthèse de la lumière et de l’œuvre.
MARION FLAMENT – BIOGRAPHIE
Née en 1989, Marion Flament vit et travaille à Paris. Après un premier diplôme à l’École Boulle, elle obtient son master de l’EnsAD de Paris avec les félicitations du jury. Elle y poursuit un post diplôme de recherche en lumière interactive jusqu’à 2017. Après avoir bénéficié d’un échange à l’EAV Parque Lage de Rio de Janeiro, elle a récemment été lauréate des résidences Hors-Pistes, de la villa du lavoir, des ateliers de Paris, de la Villa Belleville, de la Casa de Velazquez à Madrid et de l’Académie des savoir-faire de la Fondation d’entreprise Hermès dans le domaine du verre.
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