S O N A M B U L E, ATELIER FIASCO

S O N A M B U L E, ATELIER FIASCO

Vue exposition S O N A M B U L E, Atelier Fiasco Crédit photo : Camille Leherpeur

EN DIRECT / Exposition S O N A M B U L E, Atelier Fiasco, jusqu’au 21 juin 2021, Montreuil

Dans le cadre du projet curatorial S O N A M B U L E du Collectif 1heure61

Quelque chose absorbe celles et ceux qui pénètrent ces murs.
Tout à coup englobé.es par l’espace, une sensation étrange submerge les corps. Ces lieux semblent imprégnés d’une histoire. Plus encore, ils semblent habités.

Tout autour, ce qui s’y déploie renforce cette idée, et amène l’imagination à s’en saisir.
Ambulante ou plus architecturales, tente et ruches invitent à se loger en leur sein, comme des moyens d’habiter l’espace à plusieurs échelles. Rapidement, par-delà la notion d’habitat en soi, une question se pose : pour qui a-t-on construit cela ? En poussant la reconstitution, le lieu se met en mouvement et s’incarne peu à peu.

En observant les alentours, une présence plus ou moins marquée semble planer sur les œuvres exposées. Parfois, elle prend la forme franche d’un personnage, faisant tendre l’humain vers une hybridation fantastique. Mais d’autres fois, ses contours sont plus difficiles à cerner. Elle esquisse une silhouette, se mue dans un drapé, s’incarne dans une voix, jusqu’à se répandre en essaim. On la devine aussi à travers les parures qu’elle laisse sur son passage, qui amènent à imaginer la forme que prendrait ce corps absent, surélevé par ses attributs.
Au-delà de l’aperçu d’une apparition physique, l’espace se parcourt jusque dans le scriptural, qui offre la trace évidente d’un geste incarné. Ici, le livre retrouve une forme manuscrite pour mieux se sublimer en lieu de mémoire visuelle virevoltant.

Parmi ces œuvres habitées, certaines tendent ouvertement vers le religieux.
De l’évocation de l’icône en passant par la nymphe, ou encore la formation d’un autel, elles invitent à concevoir une présence dans l’image et dans l’objet. Les canons historiques pourtant déformés, la référence reste perceptible : l’image devient corporelle et l’objet se pare de pouvoir.
Quelque chose de délibérément profane se joue dans cette actualisation et cette mise en scène du divin, et par là, dans l’interprétation même du passé. Si certaines figures sont réactivées, elles dépassent leur forme originelle par leur maniement dans le présent.
Qu’est-ce qui survit alors dans une forme qui renferme plusieurs temps et espaces ?
Amplifiée, elle les transcende. Plus qu’imprégné d’une histoire, quelque chose de l’ordre de la légende résonne en ce lieu.

Avec les oeuvres de

Benjamin Dosgheas
Jeong-Soo Joh
Camille Leherpeur
Clara Levieuge
Galatée Martin
Fantine Perez
Marie-Yaé Suematsu

Sur une musique
d’Hildegarde de Bingen

Commissariat / Texte
Sarah Amane & Sophie Bernal
Collectif 1heure61