S O N A M B U L E, ÂME NUE ATELIERS

S O N A M B U L E, ÂME NUE ATELIERS

Vue exposition S O N A M B U L E, Âme Nue Ateliers Crédit photo : Valentin Abad

EN DIRECT / Exposition S O N A M B U L E, Âme Nue Ateliers, jusqu’au 21 juin 2021, Montreuil

Dans le cadre du projet curatorial S O N A M B U L E du Collectif 1heure61

L’exposition fait le récit de rencontres hasardeuses, de chocs, de confrontations : la rencontre de matières solides, compactes, impénétrables avec les formes immatérielles du bruit. Celle de la musique, ici Alberto Balsalm d’Aphex Twin, et de l’espace physique de l’exposition. Celle des matériaux industriels, bruts et saillants avec des fluides aqueux aux allures organiques. S’y joue une recherche sur l’impression sensorielle que produisent les œuvres, par-delà leurs propriétés visibles. Au cœur de ce récit : le bruit des matières.

Structurée autour de trois axes – la machine, le vivant et la technologie – l’exposition invite à repenser les mutations des formes du monde. À travers la réunion d’œuvres questionnant aussi bien la traduction du temps sous une forme plastique (Valentin Abad) que l’organicité du monde matériel (Maeghan Matthews, Esther Michaud, Morgane Porcheron) et l’imagerie motrice et géométrique de notre monde (Juliette Zakowetz, Alexandre Zhu), l’exposition tente de faire émerger les nouvelles porosités entre l’organique et le manufacturé. Avec, pour fil rouge, le son rendu palpable.

Si l’on convoque des notions propres au domaine de la musique : le rythme, l’intervalle, le métronome, il s’agit ici d’approcher les œuvres par leur texture, en cherchant à révéler l’oscillation des matières qui les composent. Pour cela, une réflexion de départ : la perception du mouvement peut affecter l’audition, et, à l’inverse, l’écoute d’un son peut orienter notre perception des formes et des couleurs. Attribué à la synesthésie, trouble qui se caractérise par un liage sensoriel inhabituel, ce phénomène invite à repenser notre relation sensible au monde. À cet effet, l’exposition ouvre un champ d’interrogations diverses : si la matière vibre sur une fréquence, comment traduire plastiquement ses métamorphoses ? Quel rapport entre énergie cinétique et substances organiques ? Le dialogue établi entre les œuvres des six artistes de l’exposition dessine les enjeux d’un nouveau rapport à l’espace : il questionne les avancées technologiques de l’automatisation, la friction du son et de l’œuvre plastique, et la circulation du sensible à travers les matières. 

Avec les œuvres de 

Valentin Abad
Meaghan Matthews
Esther Michaud
Morgane Porcheron
Juliette Zakowetz
Alexandre Zhu

Sur une musique de Aphex Twin 
Alberto Balsalm

Commissariat / Texte
Sarah Amane & Sophie Bernal 
Collectif 1heure61