S O N A M B U L E, ATELIER MAMA GOOSE
Vue exposition S O N A M B U L E, Atelier Mama Goose Crédit photo : Fanny Muller
EN DIRECT / Exposition S O N A M B U L E, Atelier Mama Goose, jusqu’au 21 juin 2021, Montreuil
Dans le cadre du projet curatorial S O N A M B U L E du Collectif 1heure61
Chaque portion de la matière peut être conçue comme un jardin plein de plantes, et comme un étang plein de poissons. Mais chaque rameau de la plante, chaque membre de l’animal, chaque groupe de ses humeurs est encore un tel jardin ou un tel étang1.
Dans le cadre de l’exposition-parcours SONAMBULE, l’atelier Mama Goose se transforme en théâtre d’une rencontre entre les arts visuels, sonores, et les formes du vivant. Quatre jours durant, l’espace accueille le scénario fictif d’une Terre où la végétation luxuriante se mêlerait sans accroc aux créations plastiques de l’humain. À travers des pratiques transdisciplinaires alliant le tissage, la photographie, la peinture, le dessin, la sérigraphie et le récit, huit artistes explorent les images mentales produites par le monde végétal.
À l’origine de cette rencontre, il y a la nécessité de penser de manière horizontale les imbrications entre l’humain et la biosphère. Conjurer un passé où les relations inter-espèces ont été obscurcies par des mécanismes de domination – suivant les enjeux propres à l’anthropocène – c’est parfois oublier les logiques de survie d’espèce qui accompagnent certaines de ces collaborations. C’est aussi taire les potentiels créatifs qui naissent de ces rencontres. Plutôt que d’anticiper sur un modèle spéculatif les devenirs d’une Terre en ruine, l’exposition propose de penser les cohabitations déjà existantes entre le royaume du végétal et celui des humains. Pour cela, un point d’ancrage : les liens qui unissent le son et la croissance des plantes.
Composée d’oscillations à hautes fréquences, la musique exerce des réactions mécaniques sur la pousse des plantes. Cette théorie selon laquelle les plantes répondraient à des stimuli sonores a offert un terreau d’expression fertile aux créations nourries d’occulture et de chamanisme de la période
New Age. À partir de l’album Mother Earth’s Plantasia, revendiqué par son créateur Mort Garson en 1976 comme « une musique chaleureuse et enracinée pour les plantes », les huit artistes de l’exposition proposent de faire chanter les particules. Aux croisements de la musicothérapie et d’un travail de mélange optique, l’exposition se déploie comme un récit vivant donnant corps aux relations invisibles du son et de l’image.
Avec les œuvres de
Anne Bravy
Claire-Marie Dejean en collaboration avec Andréa Villa
Léa Duronsoy
Hélène Kelhetter
Roxane Leboucher
Marion Maimon
Fanny Muller
Sur une musique de Mort Garson
Mother Earth’s Plantasia
Commissariat / Texte
Sarah Amane & Sophie Bernal
Collectif 1heure61
1 Gottfried Wilhelm Leibniz, Principes de la nature et de la grâce, monadologie, [1714], Paris, Garnier Flammarion, 1996
