ROMAIN ARAZM, CARTE MÉMOIRE

ROMAIN ARAZM, CARTE MÉMOIRE

crédit photo Thomas Godin 

ENTRETIEN / Romain Arazm à propos de son second roman Carte mémoire

Carte mémoire : Un roman – une œuvre…

Dans son premier roman La Pastorale retrouvée, l’écrivain et réalisateur Romain Arazm interrogeait, par le truchement de son narrateur Paul Mazar, la fonction qu’occupe l’art dans nos vies et le rôle joué par l’imaginaire. Avec Carte mémoire, son deuxième roman paru début décembre aux éditions Les Presses Littéraires, il plonge le lecteur dans un voyage aussi réel que littéraire en direction de la Bretagne sur les traces de Chateaubriand. 

Mais comme souvent avec Romain Arazm, la peinture n’est jamais très loin. Pour preuve, la couverture du roman reproduit une superbe gravure originale de l’artiste breton Thomas Godin. Lors de la soirée de lancement du roman à Paris le lundi 6 décembre 2021 à l’Impasse (Paris, XIe arr.), une exposition présentait également une vingtaine de ses œuvres. Elle sera visible jusqu’au 17 décembre 2021. 

Pourquoi avoir proposé à Thomas Godin de réaliser la couverture de votre dernier roman Carte mémoire ? 

Sous couvert d’un voyage en auto-stop, Carte mémoire pose la question des liens qui unissent la création, en l’occurrence l’œuvre de Chateaubriand, et le territoire qui l’a vu naître, c’est-à-dire Saint-Malo. Je me suis rendu compte que cette relation était présente dans tout ce que j’entreprenais. Le travail de Thomas Godin exemplifie merveilleusement cette imbrication viscérale entre un artiste et un territoire, dans son cas le Finistère. Entre abstraction et figuration, sa gravure Kartenn  évoque le littoral déchiqueté autour de Saint-Malo et, par son titre, la petit île sur laquelle Chateaubriand s’est fait inhumer, seul face à la mer. Et plus généralement, je suis admiratif du travail de Thomas Godin. Comme beaucoup de grands noms de l’histoire de l’art, il représente moins ce qu’il voit que ce qu’il ressent. Ces œuvres sont donc très personnelles mais dans le même temps totalement universelle parce qu’il laisse le regard du spectateur agir en totalement liberté. 

Comment votre texte et son image cohabitent-ils? 

Pour avoir travaillé dans le cadre d’un mémoire de recherche sur les illustrations dans les livres au XVIIIe siècle, j’avais conscience de la difficulté de ce rapprochement image/texte au sein d’un ouvrage. Il y a beaucoup de pièges à éviter. L’image de la couverture accueille le lecteur. C’est la première chose qu’il découvre, sans doute même avant le titre. A mes yeux, elle doit d’emblée créer une atmosphère qui coïncide avec le texte et ses principaux enjeux. La gravure de Thomas Godin n’illustre pas le livre, elle le prolonge sous une autre forme. Une forme polysémique et très universelle aussi. 

Comment avez-vous connu le travail de cet artiste ? 

Par le meilleur des moyens : le hasard. J’ai passé un jour la porte de son atelier/galerie à Landerneau. Ses gravures, son parcours et sa démarche n’ont pas mis beaucoup de temps à me séduire. Au fil des mois, lors de nos discussions nous nous sommes rendu compte de la proximité de nos univers, de nos références, de nos ambitions aussi. Au cours de l’été 2021, j’ai réalisé La Lumière pour horizon, un film documentaire autour des lieux finistériens qui ont influencés son regard et de la technique du vitrail que l’artiste s’apprête à explorer avec l’atelier Simon-Marq de Reims. Le film a été projeté à Landerneau début novembre 2021 et semble avoir beaucoup intéressé le public. 

Quelle place la peinture occupe-t-elle dans ce nouveau roman ? 

Contrairement à La Pastorale retrouvée, la peinture ne constitue pas l’épicentre de l’histoire. Pour autant, je décris une rencontre avec Hélène, une artiste d’une soixantaine d’années et la visite de son atelier situé près de Combourg en Bretagne. L’artiste en question n’existe pas dans la réalité. Je me suis servi des nombreuses visites d’ateliers que j’ai eu la chance de faire ces dernières années. 

crédit photo Thomas Godin 
crédit photo Thomas Godin 
crédit photo Thomas Godin 
crédit photo Thomas Godin 
crédit photo Thomas Godin 
crédit photo Thomas Godin 
crédit photo Thomas Godin 
crédit photo Thomas Godin 
crédit photo Thomas Godin 
crédit photo Thomas Godin 

Pour aller plus loin : 
https://www.lespresseslitteraires.com/arazm-romain/

https://www.thomasgodin.com/