Alan Schmalz, 52 semaines d’oisiveté

Alan Schmalz, 52 semaines d’oisiveté

Alan Schmalz, vue de l’exposition 52 semaines d’oisiveté,
Centre d’art Le Lait, Albi, 2019
Photo Phœbé Meyer

EN DIRECT / Exposition 52 semaines d’oisiveté d’Alan Schmalz sous le commissariat d’Antoine Marchand au Centre d’art Le Lait, Albi jusqu’au 16 janvier 2020

Dans un contexte d’hyper-productivité, où notre rapport au travail est plus complexe que jamais, où le fait d’être actif, « utile », conditionne généralement notre place dans ce monde, le titre de l’exposition d’Alan Schmalz apparaît un brin provocateur. Intitulé « 52 semaines d’oisiveté », ce projet développé spécifiquement pour le centre d’art contemporain Le Lait, à Albi, interroge la notion même de travail, ce que représente aujourd’hui le fait d’être actif – ou non –, la manière dont nos différentes activités – rémunérées ou non – structurent notre quotidien. À rebours de la tendance actuelle, l’artiste invite en effet à ralentir la cadence, à s’interroger sur ces rythmes frénétiques qui nous sont parfois imposés, à prendre le temps de la réflexion, du lâcher prise. Une tentative somme toute un peu utopique de repenser – plus que renverser – l’ordre établi, mais qui invite à une réflexion nécessaire sur un modèle qui paraît aujourd’hui à bout de souffle, défaillant, et dont il convient de se détacher. Une manière également de souligner la singularité de ceux qui tentent d’échapper à ces diktats productivistes, en développant des modèles alternatifs, hors du système dominant.

Au delà de ce rapport au travail, qui s’incarne plus directement dans la série de dessins intitulée Quelques catastrophes, cette exposition s’inscrit dans le prolongement des réflexions engagées depuis quelques années par Alan Schmalz, cherchant à révéler les incohérences et les absurdités de nos sociétés contemporaines, que ce soit sur le plan architectural, urbanistique, environnemental… Qu’il s’agisse de l’inquiétant couloir posé dans la première salle ou les suspensions déployées dans la seconde, les œuvres réunies ici placent le visiteur dans une position assez inconfortable, à la fois voyeur et observé, dominant et en même temps terriblement vulnérable… Sans être dans une position frontale et affirmée, Alan Schmalz révèle avec ces différentes productions les mécanismes de contrôle et de surveillance à l’œuvre aujourd’hui dans le monde, qui conditionnent nos gestes et comportements quotidiens, et fait écho aux écrits du théoricien américain Mike Davis (City of Quartz ; Le stade Dubaï du capitalisme), mais également aux dystopies de George Orwell (1984), Aldous Huxley (le meilleur des mondes) ou Philip K. Dick (Blade Runner ; Total Recall ; Minority Report), qui ne semblent malheureusement plus si inconcevables aujourd’hui.

Cette esthétique singulière, si éloignée de la rigueur suisse telle qu’elle a pu apparaître sur la scène artistique internationale ces dernières années, rappelle plutôt le mouvement « High & Low » californien du milieu des années 1980, dans cette volonté affirmée de faire tomber les distinctions entre haute et basse culture – représenté par les glorieux aînés Mike Kelley, Jim Shaw ou Raymond Pettibon.

Combinant dessins, collages, sculptures et matière sonore, ce projet dessine une forme de narration singulière qui se déploie dans les différentes salles du centre d’art.

Antoine Marchand, Directeur du centre d’art Le Lait
et commissaire de l’exposition

Alan Schmalz
Né en 1987 à Genève
Vit et travaille entre Genève et Marseille
Diplômé de la Haute École d’Art et de Design (HEAD) de Genève en 2014, il
expose régulièrement depuis 2012 dans des lieux et institutions tels que le centre d’art contemporain de Genève, le centre d’art de Neuchâtel, The Box (Los Angeles), Salts, New Jerseyy (Bâle), Forde (Genève) ou encore La Rada (Locarno).
Alan Schmalz a récemment été en résidence à Astérides à Marseille et à la Cité internationale des arts à Paris. En 2017, il a été lauréat du Prix Kiefer Hablitzel et a reçu en 2019 le Prix Hirzel.

Il est représenté par la galerie Truth & Consequences (Genève).

INFOS PRATIQUES SUR L’EXPOSITION

Alan Schmalz, vue de l’exposition 52 semaines d’oisiveté, Centre d’art Le Lait, Albi, 2019
Alan Schmalz, vue de l’exposition 52 semaines d’oisiveté, Centre d’art Le Lait, Albi, 2019
Photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, La ronde (S'assurer du pire), (détail), 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer Alan Schmalz, La ronde (S'assurer du pire), (détail), 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, La ronde (S’assurer du pire), (détail), 2019, centre d’art Le Lait, Albi
photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, La ronde (S'assurer du pire), (détail), 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, La ronde (S’assurer du pire), (détail), 2019, centre d’art Le Lait, Albi
photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, La ronde (S'assurer du pire), (détail), 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, La ronde (S’assurer du pire), (détail), 2019, centre d’art Le Lait, Albi
photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, La ronde (S'assurer du pire), (détail), 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, La ronde (S’assurer du pire), (détail), 2019, centre d’art Le Lait, Albi
photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Série Quelques catastrophes, (détail), dessin, 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Série Quelques catastrophes, (détail), dessin, 2019
centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Série Quelques catastrophes, (détail), dessin, 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Série Quelques catastrophes, (détail), dessin, 2019
centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Le visiteur (détail), 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Le visiteur (détail), 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Trahir le réel (à vos intentions), bande son en collaboration avec Rémi Briquet, 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Trahir le réel (à vos intentions), bande son en collaboration avec Rémi Briquet, 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Trahir le réel (à vos intentions), bande son en collaboration avec Rémi Briquet, 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Trahir le réel (à vos intentions), bande son en collaboration avec Rémi Briquet, 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Trahir le réel (à vos intentions), bande son en collaboration avec Rémi Briquet, 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer
Alan Schmalz, Trahir le réel (à vos intentions), bande son en collaboration avec Rémi Briquet, 2019, centre d’art Le Lait, Albi, photo Phœbé Meyer