SI L’ON FRAPPE UNE PLUME BLEUE AVEC UN MARTEAU, L’AIR EST ÉCRASÉ ET L’ON PEUT VOIR LE BLEU DISPARAÎTRE

SI L’ON FRAPPE UNE PLUME BLEUE AVEC UN MARTEAU, L’AIR EST ÉCRASÉ ET L’ON PEUT VOIR LE BLEU DISPARAÎTRE

vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre

EN DIRECT / Exposition Si l’on frappe une plume bleue avec un marteau, l’air est écrasé et l’on peut voir le bleu disparaître » par Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï, dans le cadre du festival Printemps de l’art contemporain 2023, jusqu’au 30 juin 2023, Centre d’arts Fernand Léger, Château Saint Gobain, Port de Bouc

Clément Dirié, en dialogue avec Hélène Bertin

« De plus en plus, je me sens comme une musicienne (d’ailleurs, je me suis mise au tambourin) qui œuvre avec plusieurs groupes », m’écrit Hélène Bertin. Ce n’est pas une simple métaphore, c’est résolument une méthode qui est aussi un mode de vie : nomade, disponible à la rencontre, recherchant l’échange, faite de curiosités et de bifurcations, consciente de l’ineffable et de la longue durée.

Créer en musicienne pour Hélène Bertin, c’est définir la bonne formation pour mener à bien chacun de ses projets, trouver le meilleur écosystème pour rendre palpable les moments de recherche et de production, se poser la question des publics devant lesquels jouer et interpréter sa propre partition ou celles des voix qu’elle souhaite transmettre. En soliste ou en duo, elle mène projets expérimentaux et recherches au long cours sur des sujets divers (les polyphonies géorgiennes, l’histoire du vin nature, les fêtes provençales, les débuts de la botanique). En petite formation, elle édite des livres, s’insère dans des modes de production locaux, anime des ateliers. Avec certains orchestres, elle mène des projets ambitieux qui, toujours, se souviennent de l’apport de chaque instrumentiste (Tu m’accompagneras à la plage, Crac Occitanie, Sète, 2019 ; Couper le vent en trois, Palais de Tokyo, Paris, 2022). Créer en musicienne, c’est également une manière de ne pas toujours être à la manœuvre, mais de s’insérer régulièrement dans des collectifs, des communautés, des moments partagés, ritualisés.

Depuis le mitan des années 2010 et sa double formation – d’un côté, l’École des Beaux-Arts de Lyon et l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy ; de l’autre, le compagnonnage décisif avec l’artiste-artisane Valentine Schlegel, à qui elle a consacré un ouvrage remarqué (Valentine Schlegel, je dors, je travaille, 2017) –, Helene Bertin développe un travail de sculpture et de céramique où elle active une régénération des savoir-faire et des représentations « traditionnelles », où elle redynamise les notions du progrès et de l’ancestral, où elle travaille le présent et le futur à partir d’un passé remobilisé sans être idéalisé.́ Et cela, en partant toujours des objets et des modes de production eux-mêmes, des émotions qui leur sont associés, des énergies mises en commun dont ils sont chargés, des passions dont ils portant la trace. Si le village de Cucuron (Luberon) où elle vit est son atelier principal – ce lieu précis où le fait d’être artiste dans le champ social et culturel prend une importance aigue –, l’ensemble des lieux où elle est en résidence sur le long cours, des ateliers amicaux de passage, des paysages qu’elle traverse constitue un espace en perpétuel mouvement où la cueillette, la liberté́ et la rencontre sont des motifs primordiaux, nécessaires.

Volontairement non standard, les formes des céramiques, sculptures en bois, pièces textiles créés par Hélène Bertin, le plus souvent en petite quantité,́ témoignent de son intérêt pour le temps de la production ; elles portent les traces des intuitions, des accidents, de ces choses qui nous échappent. Ses œuvres portent un potentiel magique, sans être des objets de désir. Elles jouent de leur aspect quotidien, sans être banales. Elles transmettent des histoires fascinantes, sans être intimidantes. Issues des mondes artisanaux, paysans, ancestraux, elles s’imposent à nous sans être imposantes. Comme un refrain qui nous accompagnerait au jour le jour, au son du tambourin.

vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
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vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre
vue de l'exposition et détail des oeuvres d'Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï - crédit photo : Julien Lamarre
vue de l’exposition et détail des oeuvres d’Hélène Bertin, Aline Cado et Lamia Talaï – crédit photo : Julien Lamarre

ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES

Hélène Bertin se revendique à la fois artiste, commissaire d’exposition et historienne. À rebours de toute lecture disciplinaire, elle aborde le geste et la matière comme des liens pour réunir des pratiques qui unissent les usages du quotidien et la recherche plastique (récemment exposée au Palais de Tokyo de Paris et au CRAC de Sète). C’est la première fois que l’artiste a l’opportunité d’exposer dans sa région d’origine.

Lamia Talaï intervient dans le cadre d’ateliers d’arts plastiques et de contes à l’approche sensorielle. Elle met en place des installations immersives pour un public de polyhandicapés adulte.

Aline Cado réalise des compositions florales reflétant la nature sauvage. Avec une forte empreinte de cueilleuse et glaneuse, elle réalise des combinaisons à partir de son terroir.