ET LA GUÊPE ENTRA DANS LA FIGUE
Vue d’exposition « Et la guêpe entra dans la figue », Spiaggia Libera, Paris, 2024
EN DIRECT / Group show « Et la guêpe entra dans la figue », jusqu’au 11 mai 2024, Spiaggia Libera, Paris
avec les oeuvres de Ánima Correa, Patricia Domínguez, Katja Novitskova, Timur Si-Qin & Jenna Sutela
Commissariat par CRO*
La forêt s’illumine, l’océan gagne du terrain, la terre gronde et le vent souffle toujours plus fort.
Il semblerait que nous ayons failli au rituel, que les esprits du vivant et du non-vivant se sentent bafoués. La course au développement nous a hâté de transformer notre environnement en ressource, de flétrir les dons d’une harmonie passée et d’oublier les ancêtres qui ont forgé notre histoire. Pouvons-nous réparer le rituel ?
Et la guêpe entra dans la figue rassemble des pratiques artistiques qui explorent des alternatives à une vision linéaire du temps et connectent des mondes qu’on oppose souvent. Iels invoquent des technologies ancestrales, hybrident la technologie et le vivant. Les capacités d’adaptation, de démultiplication et d’hybridation des espèces millénaires ne seraient-elles pas des technologies en soi ?
À la recherche d’allié·e·sx non-humains, parfois unicellulaires, de connaissances ancestrales invisibilisées, de spiritualités augmentées, ces artistes appellent au retour d’un équilibre, où l’humanité pourrait réapprendre à vivre en symbiose avec son environnement.
Le titre de l’exposition s’inspire de la relation symbiotique qu’entretient la guêpe agaonides avec le figuier, un mutualisme issu de milliers d’années de coévolution. La figue est son réceptacle floral, qu’elle seule peut pénétrer. Elle y naît, y pond et s’y décompose.
Cette interdépendance bénéficie aussi au figuier, qui voit son pollen dispersé.
– CRO
Félicien Grand d’Esnon & Alexis Loisel-Montambaux
*À propos de CRO :
CRO est un duo curatorial formé en 2020 par Félicien Grand d’Esnon et Alexis Loisel- Montambaux. Par l’hybridation de la technologie et du vivant, ils explorent nos mondes mutants, de l’échelle moléculaire à celle des constructions socioculturelles. Leurs projets prennent la forme d’écosystèmes interactifs et multisensoriels, faisant appel à l’image, au son, à la texture et à l’odeur. Intégrant les espaces numériques et physiques, leurs réalisations se déclinent de l’espace d’exposition au blog adolescent, du papier d’un magazine aux ondes sonores d’un podcast.
Parmi leurs récents projets : « La vague techno- vernaculaire », un essai en deux parties publié dans Zérodeux (2023) ; l’exposition collective « J’ai pleuré devant la fin d’un manga », dont le premier chapitre est présenté en ce moment à l’École municipale des beaux-arts / Galerie Édouard- Manet, Gennevilliers, et dont le deuxième chapitre aura lieu au Château Centre d’Art Contemporain d’Aubenas (novembre 2024).