MORGANE PORCHERON – GRANDS DAMIERS DE TROUVAILLES
Morgane Porcheron, Grands damiers de trouvailles – 2024 – Plâtre, béton treillis métallique, éléments divers récupérés à Chevilly-Larue, 100 x 260 x 13 cm et 100 x 260 x 17 cm
crédit photo Alex Bonnemaison
FOCUS / Morgane Porcheron – Grands damiers de trouvailles, 2024.
Installation réalisée dans le cadre de l’exposition REVOIR DEMAIN, jusqu’au 12 avril à la Maison des arts plastiques Rosa Bonheur de Chevilly-Larue.
En suspension, c’est ainsi que Morgane Porcheron a décidé de présenter ses dernières trouvailles à la Maison des arts plastiques Rosa Bonheur, à l’occasion de l’exposition REVOIR DEMAIN, aux côtés de Laurence Nicola et Laurence De Leersnyder. Dans la continuité de ses premiers damiers – sculptures murales exposées à la H Gallery au mois de juin dernier – l’artiste a voulu composer avec l’espace en créant deux œuvres grands formats in situ.
Trois semaines de résidence à la Maison des arts plastiques Rosa Bonheur ont permis à Morgane Porcheron de créer son installation en utilisant des matériaux déjà bien ancrés dans sa pratique – un treillis métallique comme cadre, du béton et du plâtre comme support. Alternant entre éléments naturels et artificiels, l’artiste a choisi une rigueur en lignes horizontales ou verticales, seulement perturbées par la nature et la fragilité des matières premières. Les méandres accidentels concèdent une respiration dans cette logique linéaire.
La récolte sur les trottoirs de Chevilly-Larue lui a donné matière à réflexion : le fruit du liquidambar et la bouteille en plastique écrasée, la belle feuille verte et le vieux tissu abandonné rappellent que la cohabitation entre la nature et l’être humain est bien réelle. Telle une sociologue, l’artiste a collecté, trié, classifié, ses œuvres dévoilant l’essence même du lieu et ses alentours.
L’esthétique de Morgane Porcheron est réfléchie, actuelle, et soulève une quantité d’interrogations. L’une d’entre elles, récurrente, est-ce que son geste est militant ou politique ? Il veut avant tout interpeller. Ses grands damiers arborent une ambiguïté dès le premier regard : le dialogue poétique entre le stylo et la pomme de pin dégage autant de confrontation, celle de l’empreinte humaine sur le monde végétal. Son geste est ainsi initiateur, par lui, l’artiste désire que l’on se questionne sur la place de l’homme et les témoignages qu’il laisse sur son passage.
Morgane Porcheron révèle sa sensibilité au vivant qu’elle partage à celui qui se laisse emporter par ses Grands damiers de trouvailles, afin de donner l’envie à chacun de protéger la biodiversité, et peut-être à sa manière, essayer de revoir demain.