DANIÈLE GIBRAT, HORITZÓ

DANIÈLE GIBRAT, HORITZÓ

Danièle Gibrat, « horitzó: tarot du jour » – ensemble de six collages (papier, photo, stylo-bille, calque), chacun 120 x 80 cm, 2020

FOCUS / Série Horitzó de Danièle Gibrat

 » Horitzó est le nom catalan pour « horizon », mais aussi le titre d’une série entamée en 2016. Cette série évoque un lieu précis, un mas des Pyrénées Orientales, retrouvé sur Googlemaps. C’est un endroit où quelque chose s’est passé, longtemps tu. 

Depuis mon enfance, ce silence a certes inscrit dans mon esprit une forme de confusion mais, surtout, il a hanté tout ce que j’ai fait. Un peu comme si, à mon insu et sans le formuler clairement, je m’étais sans cesse efforcée d’inventer des formes qui élucideraient les non-dits de cette histoire…

Des sculptures transparentes du début, (je disais alors « la transparence évite le mensonge« ), jusqu’aux dessins sur photos (« chercher ce qui est tapi dans l’image« ), pour finir par L’archipel du Funambule (« un projet spécifique pour le lieu qui ouvre sur le parc et donne à voir ce qui est habituellement caché« ) toutes mes pièces déclinent plus ou moins ce motif, mais pas que lui, bien sûr, heureusement. 

Avec Horitzó, j’ai voulu traiter, pour une fois frontalement, du thème du secret et de sa révélation. Et même si mon premier mouvement a été de retrouver le lieu d’origine, « là où ça s’est passé », je n’ai jamais représenté le mas, (il existe pourtant toujours mais je ne le connais que par les photos d’internet, des journaux de l’époque et celles du dossier judiciaire). 

En fait, dessin après dessin, « le lieu du crime », je lui ai tourné le dos. Petit à petit, je me suis retrouvée à essayer de deviner ce qu’on voit (voyait?) du seuil de la maison, quand on en part: on voit des montagnes, qui ressemblent à des plis…. Un paysage que je n’ai jamais vu dans la réalité mais que j’ai figuré en conjuguant la douceur floue des calques superposés au geste du stylo bille, précis et rageur parfois. 

En évitant la part anecdotique du « fait divers », ce que toutes les pièces montrent, à la fin, est ce que le regard vise, un horizon en train d’apparaître. Simplement, au-delà.

Dessins au stylo à bille sur bois, papier, couches de calques polyester, puis collages, impressions numériques d’agrandissements de petits croquis, assemblages de pièces hétérogènes, photographies des croquis à travers un écran de scotch translucide, la série n’est pas encore tout à fait close… »

Danièle Gibrat

Danièle Gibrat, "horitzó: ici, hier" - stylo-bille sur calque polyester, chaise, 2016
Danièle Gibrat, « horitzó: ici, hier » – stylo-bille sur calque polyester, chaise, 2016
Danièle Gibrat, "horitzó: le papier" - stylo-bille sur trois feuilles de calque polyester, pinces, 90x90cm, 2017
Danièle Gibrat, « horitzó: le papier » – stylo-bille sur trois feuilles de calque polyester, pinces, 90x90cm, 2017
Danièle Gibrat, "horitzó: tarot du jour, le bâton"- dessin et collage (papier, photo, stylo-bille, calque), 120x80cm, 2020
Danièle Gibrat, « horitzó: tarot du jour, le bâton »- dessin et collage (papier, photo, stylo-bille, calque), 120x80cm, 2020
Danièle Gibrat, "horitzó: le geste" - tirage numérique de croquis, collage, 75x90 cm, 2018
Danièle Gibrat, « horitzó: le geste » – tirage numérique de croquis, collage, 75×90 cm, 2018
Danièle Gibrat, "horitzó: la page#3" - tirage numérique, 120x120 cm, 2020
Danièle Gibrat, « horitzó: la page#3 » – tirage numérique, 120×120 cm, 2020

DANIÈLE GIBRAT – BIOGRAPHIE
Danièle Gibrat est née en 1957.
Elle vit et travaille à Paris.

https://www.danielegibrat.com

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