LE FRUIT EST PERMIS, LETICIA MARTÍNEZ PÉREZ ET GARANCE MATTON

LE FRUIT EST PERMIS, LETICIA MARTÍNEZ PÉREZ ET GARANCE MATTON

Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris – Photo Romain Darnaud

EN DIRECT / Exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, jusqu’au 07 janvier 2023, Galerie Mathilde Le Coz, Paris

La galerie Mathilde Le Coz présente pour la première fois le travail de la sculptrice Leticia Martínez Pérez et de la peintre Garance Matton lors d’une exposition pensée à deux, où céramiques et peintures se répondent et s’enrichissent. Les artistes, espagnole et française, nous ouvrent les portes de leur jardin secret – affable accueillant, sensuel, elles nous emmènent dans un monde renversé un peu féérique, un peu bizarre où tous les fantasmes sont permis.

Si toutes les pièces de cette exposition ont été créées main dans la main, le lien entre les deux artistes remonte à 2019, année où elles se rencontrent lors d’une résidence à Madrid. Garance Matton, alors en quête de nouveaux sujets, commence à peindre les sculptures de Leticia Martínez Pérez, qu’elle met en scène, parfois portées par celle- ci, parfois placées sur un échiquier tels les pions d’un jeu magique. La peintre offre ainsi aux pièces de la plasticienne – pour la plupart des céramiques utilisées comme accessoires lors de performances orchestrées par Leticia Martínez Pérez – un nouveau décor, une nouvelle histoire, une nouvelle vie. Et leur complicité esthétique est telle que Garance Matton peint parfois sans mot dire la scène que Leticia Martínez Pérez avait imaginée en volume pour ses pièces.

“Le fruit est permis” est l’occasion de poursuivre cette connivence naturelle, de nourrir ces échanges spontanés, de continuer de tisser la toile de cet univers fabuleux aux franges du surréalisme, du fantastique et du réalisme magique. Si les formes de Leticia Martínez Pérez se retrouvent sous le pinceau de Garance Matton, c’est maintenant la palette de la peintre qui vient envahir les pièces de la plasticienne. Et les échanges ne sont pas seulement formels et picturaux : pour cette exposition, Garance Matton s’est initiée à la technique de la céramique auprès de sa partenaire.

​Entre sculptures murales et objets peints, totems et damiers énigmatiques, formes et perspectives brouillées, les artistes nous proposent de passer de l’autre côté du miroir, de plonger tête la première dans une fiction sensuelle onirique. Une esthétique métaphysique partagée qui tient du fantasme et du rêve et qui dévoile un aspect élémentaire, presque ontologique du travail des artistes. Leticia Martínez Pérez part des tests psychanalytiques de Rorschach1 pour créer ses plaques murales en céramique, sondant ainsi l’inconscient et les capacités d’association de ses spectateurs. Garance Matton joue avec les damiers et le truchement de ses plans sur la perspective et insère souvent des instruments de mesure, tels que boussoles et pendules dans ses peintures – elle semble questionner le temps et l’espace qui régissent l’existence terrestre.

Le détournement et l’humour ne sont jamais bien loin : les sculptures de Leticia Martínez Pérez sont tout à la fois arbre à chat et totems apotropaïques, fruits et sexes béants, chaussons d’elfes et saucières. Les mains de Garance Matton sont sacrées comme joueuses, ses chapiteaux prennent la forme de coupoles de fête foraine et pourraient abriter une Vierge à l’enfant du XVIème siècle autant qu’un spectacle de magie. En sus, l’incorporation, dans sa peinture, d’éléments surnaturels – des bandes de couleurs, des rectangles, des formes abstraites – ne fait que renforcer la précarité des repères du spectateur et, de fait, la puissance évocatrice de ses toiles. Pour Garance Matton et Leticia Martínez Pérez, les oeuvres prennent sens dans l’imaginaire de celui ou celle qui les regarde. Les deux artistes jouent sur la capacité projective de leurs spectateurs.

Avec “Le fruit est permis” Leticia Martínez Pérez et Garance Matton signent une exposition pop médiévale, sur les talons du surnaturel, suffit-il de se laisser aller dans la “maison du Miroir” d’Alice, celle où tout est bizarre et rien n’est défendu.

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1 Au début du XXème siècle, des planches représentant des taches d’encre symétriques étaient présentées aux patients pour interprétation, l’analyse des réponses permettait de sonder l’inconscient des sujets.

Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris - Photo Romain Darnaud
Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris – Photo Romain Darnaud
Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris - Photo Romain Darnaud
Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris – Photo Romain Darnaud
Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris - Photo Romain Darnaud
Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris – Photo Romain Darnaud
Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris - Photo Romain Darnaud
Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris – Photo Romain Darnaud
Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris - Photo Romain Darnaud
Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris – Photo Romain Darnaud
Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris - Photo Romain Darnaud
Vue exposition Le fruit est permis, Leticia Martínez Pérez et Garance Matton, Galerie Mathilde Le Coz, Paris – Photo Romain Darnaud