KATINKA EICHHORN, JORDAN MADLON, WO DER RAUM VORBEIFLIEGT

KATINKA EICHHORN, JORDAN MADLON, WO DER RAUM VORBEIFLIEGT

Vue exposition Wo der Raum vorbeifliegt, Katinka Eichhorn, Jordan Madlon, Heidelberg Kunstverein, Heidelberg – Photo Tanja Meißner

EN DIRECT / Exposition Wo der Raum vorbeifliegt, Katinka Eichhorn, Jordan Madlon jusqu’au 15 Janvier 2023, Heidelberg Kunstverein, Heidelberg

Commissariat : Johanna Hardt

Heidelberger Kunstverein annonce la première exposition commune des artistes Katinka Eichhorn (*1993) et Jordan Madlon (*1989), qui vivent dans la ville de Mannheim (DE). 
Leurs travaux se situent entre la peinture, la sculpture, la poésie, l’assemblage et le dessin. 
Tout ces entre-deux leur permettent de développer un espace plastique décloisonnant pour leur images-objets, échappant par la même occasion à une critique qui se baserait en priorité sur les médiums artistiques employés. 


Dans leur pratique, les supports bidimensionnels comme le papier ou le textile seront cousus, imprimés, rembourrés, s’étendant jusqu’à former un corps dont l’image serait l’extension du support, un corps commun. Ils sont accrochés aux murs, divisent l’espace – intérieur et extérieur -, s’affaissent, se plient et se maintiennent. Là où le matériau est dur, les formes sont d’autant plus souples et semblent se fondre à l’espace. Les angles droits n’existent pas, sauf là où la ligne des œuvres de Katinka Eichhorn et Jordan Madlon daignent imiter un espace qu’ils souhaiteraient interroger par la même occasion. Outre le choix des tissus et le type de matériaux de remplissage, leur poids et l’accrochage participent également au processus de création de leurs formes.

Le mouvement est visuellement suggéré par des découpes de bois et d’aluminium par exemple, superposées de différentes manières. Partant d’un axe visuel horizontal, certaines formes semblent s’écouler vers le bas, tandis que d’autres s’élancent vers le haut, à l’inverse de l’attraction exercée sur le matériau. L’ouverture, l’élasticité et le dynamisme que l’on peut voir ici sont encore renforcés par des espaces vides délibérément placés dans les œuvres. Ces « cut-outs » attirent notre attention sur ce qui est volontairement omis, comme si ces détails mis-à-l’écart faisaient partie d’un processus par le manque. Ces absences fonctionnant aussi bien par interruptions que par fragments, elles s’ajoutent à ces espaces-images, donnant par la même occasion la possibilité au spectateur de s’intégrer dans cette équation que constitue l’œuvre. 

L’exposition intitulée « Wo der Raum vorbeifliegt » (Là où l’espace passe) aborde l’idée de l’entre-deux, qui se manifeste matériellement dans certains travaux, mais aussi métaphoriquement comme lien transversal entre les deux pratiques artistiques. Les artistes décrivent eux-mêmes cet « espace intermédiaire » comme un espace non visible. Ces travaux participent eux-même à rendre cet espace tangible.

Attirer l’attention sur l’entre-deux, c’est développer une compréhension des choses qui est constituée par le mouvement et la médiation. Un état étrangement glissant où l’espace intermédiaire permet aux artistes d’échapper à l’essentialisme qui domine la logique occidentale dans sa recherche de la véritable nature des choses et qui divise le monde en ceci ou cela. Chez Katinka Eichhorn et Jordan Madlon, l’espace n’est plus seulement un récipient physique, mais est activé comme un phénomène dynamique d’ambiguïté sémantique entre les choses.

Il est intéressant de noter que le poème « Unaufhaltsam » (1994) de Hilde Domin sur le pouvoir des mots (dans leur énonciation) a inspiré les artistes pour l’exposition : le vers « Wo das Wort vorbeifliegt »* (Là où le mot passe) est adapté – le mot Wort (mot en allemand) est remplacé par « espace » – et sa puissance est ainsi exprimée. Ce n’est pas sans raison que l’exposition met l’accent sur l’exploration des rapports spatiaux plutôt que sur l’interrogation de l’espace pictural ou sur les significations des différents éléments picturaux en tant que signes.

Texte : Johanna Hardt
Traduction de l’allemand : Jordan Madlon
Relecture : Anne Wagner et Olga Jean-Louis Madlon

Vue exposition Wo der Raum vorbeifliegt, Katinka Eichhorn, Jordan Madlon, Heidelberg Kunstverein, Heidelberg - Photo Tanja Meißner
Vue exposition Wo der Raum vorbeifliegt, Katinka Eichhorn, Jordan Madlon, Heidelberg Kunstverein, Heidelberg – Photo Tanja Meißner
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Vue exposition Wo der Raum vorbeifliegt, Katinka Eichhorn, Jordan Madlon, Heidelberg Kunstverein, Heidelberg – Photo Tanja Meißner
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Vue exposition Wo der Raum vorbeifliegt, Katinka Eichhorn, Jordan Madlon, Heidelberg Kunstverein, Heidelberg – Photo Tanja Meißner
Vue exposition Wo der Raum vorbeifliegt, Katinka Eichhorn, Jordan Madlon, Heidelberg Kunstverein, Heidelberg - Photo Tanja Meißner
Vue exposition Wo der Raum vorbeifliegt, Katinka Eichhorn, Jordan Madlon, Heidelberg Kunstverein, Heidelberg – Photo Tanja Meißner
Vue exposition Wo der Raum vorbeifliegt, Katinka Eichhorn, Jordan Madlon, Heidelberg Kunstverein, Heidelberg - Photo Tanja Meißner
Vue exposition Wo der Raum vorbeifliegt, Katinka Eichhorn, Jordan Madlon, Heidelberg Kunstverein, Heidelberg – Photo Tanja Meißner

JORDAN MADLON – BIOGRAPHIE
Jordan Madlon vit et travaille à Mannheim. De 2008 à 2014, il a étudié à l’École supérieure d’art et de design de Saint-Étienne (FR). Après son diplôme, il a entrepris un programme de troisième cycle avec le professeur Helmut Dorner à la Staatliche Akademie der Bildenden Künste de Karlsruhe de 2014 à 2016. Il a obtenu le prix Kunstart de la Fondation François Schneider en 2017 et une bourse de la Kunststiftung Baden-Württemberg en 2019. Ses œuvres sont représentées dans plusieurs collections publiques, parmi lesquelles la Fondation François Schneider à Wattwiller (FR), le MWK Baden-Württemberg (D) et le FRAC Auvergne (FR). Parmi ses récentes expositions personnelles, citons ‘Diagrammatisch’, Kunstmuseum Reutlingen | Spendhaus, 2021 ; ‘former la langue’, COHERENT, Bruxelles (BE), 2019-2020 ; ‘Un amour si grand qu’il n’a pas son objet’, Kunststiftung Baden-Württemberg, Stuttgart (D), 2019 ; ‘Du caractère de la nuance’ (avec Julie Digard), Luis Leu, Karlsruhe (D), 2019 ; ‘Seine Zunge im ZRaum halten’, V8 Plattform für neue Kunst, Karlsruhe (D), 2018. Parmi les expositions collectives récentes, citons « Burden Painting », LAUBE Karlsruhe Binome, exposition en duo avec Rémy Hysbergue ; « For real ?! ‘, Kunstverein Reutlingen (D), 2022 ; ‘Zig Zag’, Kunstverein Bad Durkheim (D), 2021 ; ‘Après l’école’, Biennale Artpress des jeunes artistes, Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole (FR), 2020 ; ’49°-Offene Ateliers’, initiée par Badischer Kunstverein et BNN, Karlsruhe (D), 2018 ; et ‘Jeune Création : °67ème Édition’, Thaddaeus Ropac, Paris (FR), 2017. 
https://jordanmadlon.com

KATINKA EICHHORN – BIOGRAPHIE
Katinka Eichhorn a étudiée à l’Académie des Beaux-Arts de Karlsruhe et à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne. Elle a été artiste en résidence à l’Association Saint Henri, Castelnaudary, France, en 2017 et a reçu une bourse locative de la ville de Mannheim, où elle vit actuellement, jusqu’en 2026. Les expositions de groupe comprennent ‘fragments of a glimpse’, Two Decks, Altes Güterhalleamt, Mannheim, 2022 ; ‘Ich habe dich zum fressen gern’, Kontingent Kollectiv, Munich, 2022 ; Betriebswerk, Heidelberg, 2021 ; ‘Zig Zag’, Kunstverein Bad Dürkheim, 2021 ; ‘unter Vorbehalt’, Luis Leu, Karlsruhe, 2020 ; ‘Give me a reason’, Gellertstraße Karlsruhe, 2020 ; ‘Schlafen werden wir später’, Kalinowskiraum, Karlsruhe, 2019 ; Examens-exposition, AdBK Karlsruhe, 2019 ; ‘Z wie Zartheit’, Orgelfabrik Karlsruhe Durlach, 2018 ; ‘Indra, Transmogrified’, Kunstverein Pforzheim, 2016 ; ‘Gold war Gestern’, Ciao – Kunstraum, Karlsruhe, 2015.