CLAUDE COMO, SUPERNATURE

Courtesy Claude Como & Le Cabinet d’Ulysse © Studio Tropicalist
EN DIRECT / Supernature, exposition personnelle de Claude Como : un paysage en laine touffetée, jusqu’au 23 octobre 2021, Galerie Le cabinet d’Ulysse, Marseille
par Pauline Lisowski
Un environnement de formes végétales, organiques, fluides, en laine colorée nous plonge dans un monde d’une nature proliférante. RéVolution, cette installation de Claude Como nous invite à nous immerger dans un environnement tactile, où se révèle la régénérescence d’un paysage et le déploiement d’une biodiversité foisonnante.
L’artiste tente de retrouver la puissance d’une nature qui progressivement disparaît, à l’heure des changements climatiques. Ses souvenirs d’enfance en Afrique l’ont marqué et elle cherche à restaurer ce lien avec une végétation luxuriante. « Je suis dans un rapport contemplatif à la nature depuis mon enfance. J’ai grandi en Côte d’Ivoire, au milieu d’une nature puissante, vierge, envahissante, et parfois inquiétante. » témoigne-t-elle.
Claude Como tend à nous faire prendre conscience de l’importance d’une proximité avec le vivant. Ses œuvres en tufting sont des signes de notre relation à une nature rassurante, à une Terre mère, que nous devons respecter, soigner.
Avec le tufting, elle a trouvé une technique pour faire sortir la peinture du cadre. Le pinceau est devenu son pistolet à laine. Cet outil l’amène à faire croître des espèces nouvelles, qui nous incitent à les toucher. Chaque forme libre en appelle une autre. Son installation n’a pas de limite ; elle nous conduit à prendre le temps de ressentir toutes sortes d’émotions qui peuvent émerger en nous. Le processus de croissance de ses installations est une métaphore du cycle de la nature. « À travers mes œuvres en laine touffetée, je me laisse dépasser par une nature qui reprendrait ses droits sur l’architecture. » affirme l’artiste.
Au centre, ajoutant d’autres espèces naturelles à ce paysage riche en couleurs, sa sculpture en céramique, évoque des spores. Ses œuvres nous offrent un moment pour s’évader dans un territoire qui inspire au rêve et à retrouver un paradis perdu.
D’autres formes colorées sont déployées sur les murs et nous invitent à circuler dans l’espace, à lever les yeux comme dans un jardin où la végétation issue de différentes contrées s’épanouie.
Le galeriste a créé des liens subtils entre les multiples pratiques de l’artiste, son utilisation de différentes techniques et ses œuvres monumentales en laine.
Ses Déracinés, œuvres en laine touffetée et ses peintures de racines, huiles sur toile, également nommées Les déracinés sont ici associées. Un ensemble aérien d’éléments végétaux s’ancre ou se développe de façon aérienne. Ses œuvres suggèrent la quête d’un rattachement à un lieu, une tentative de trouver sa place tout en se raccrochant à un territoire. Claude Como choisit son médium en fonction de sa problématique. Elle n’a de cesse d’expérimenter différents médiums. Les lieux où elle habite ont été fondateurs de sa relation au paysage. La nature traverse d’abord le corps humain dans ses premières peintures. Entre Paris et Marseille, elle consacre son travail pictural au cataclysme. Puis, arrivée à Marseille, elle aborde la ligne d’horizon.
Une série de peintures à l’huile sur toile résinées témoigne de ses tentatives de préserver des paysages. L’artiste encapsule ses toiles qui s’approchent de l’abstraction, comme si elle voulait garder en mémoire des lieux traversés.
Ainsi, cette exposition offre à l’artiste l’opportunité de déployer son œuvre en laine touffetée, un travail artistique qui se déploie à l’échelle des lieux.






Courtesy Claude Como & Le Cabinet d’Ulysse © Studio Tropicalist

Courtesy Claude Como & Le Cabinet d’Ulysse

Courtesy Claude Como & Le Cabinet d’Ulysse